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BuSCA n°131 - 20 avril 2025
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Éditorial
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Le comité de rédaction vous propose un aperçu de la quinzaine écoulée en matière de surveillance sanitaire des aliments. Ce numéro aborde pour la première fois la détection de Bacillus velezensis dans des produits de boulangerie et rapporte plusieurs articles sur l’émergence de certaines allergies en France et en Europe.
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Étude
États-Unis, Bacillus velezensis, gâteaux de boulangerie
L'analyse rétrospective d’une épidémie survenue aux États-Unis en mai 2024 (responsable de 35 cas avec des symptômes entériques) a permis de détecter la présence de Bacillus velezensis dans des gâteaux de boulangerie consommés lors d’une célébration. Cette bactérie est associée à un aspect de « pain filant », caractéristique retrouvée dans les gâteaux en question. Selon les auteurs, une explication de la présence de B. velezensis pourrait être son utilisation en tant qu'agent de biocontrôle dans les cultures céréalières et sa capacité à produire des endospores qui pourraient résister à la cuisson. Cette étude pourrait être la première mention de B. velezensis comme facteur causal d'une épidémie alimentaire. Lien Son usage comme agent de biocontrôle a été approuvé en Europe par le Règlement (UE) 2025/109. Lien
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Étude
Canada, STEC, viandes hachées crues
Dans une étude, la présence des STEC a été recherchée dans des viandes hachées de bœuf, de veau et d’agneau vendues au détail au Canada entre 2016 et 2021. La prévalence de STEC était de 1,2 % pour la viande de bœuf (7/589, huit souches), 4,7 % (58/1241, 67 souches) pour le veau et 14,6 % (83/568, 100 souches) pour l’agneau. Le gène de virulence eae n’a été identifié que dans les souches d’origine bovine (13 %, 9/67). Selon la classification des STEC par l’OMS et la FAO basée notamment sur la présence des gènes de virulence, la viande la plus à risque était le bœuf. La prévalence des STEC non O157 était élevée dans la viande d’agneau mais ces STEC ont généralement un faible potentiel de virulence chez l'homme (sur la base de leurs gènes de virulence). Lien
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Étude
États-Unis, méthode de surveillance, génomique
Une étude a évalué les progrès de la surveillance génomique des agents pathogènes d’origine alimentaire et les obstacles à sa mise en œuvre. Depuis 2012, aux États-Unis, les réseaux tels que GenomeTrakr et PulseNet permettent le partage des données de séquençage et des métadonnées en temps réel. Les CDC estiment que PulseNet a permis 507 millions de dollars d’économie par an entre 2012 et 2016 sur les frais liés aux soins et aux pertes de productivité. Bien que le WGS soit devenu une partie intégrante du diagnostic de routine en santé publique, son utilisation n’est pas encore généralisée. Les principaux obstacles à cette généralisation sont les pénuries de personnel qualifié, des systèmes d’informations (LIMS) en silo ne permettant pas le partage des métadonnées et des résultats de tests avec les bases de données de séquençage publiques (NCBI) ou spécialisées, ainsi que la protection des données. Lien
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Bilan
France, évènements alimentaires, surveillance
Le bilan des évènements alimentaires nationaux enregistrés en 2023 par la DGAL, les DRAAF/DAAF et les DD(ETS)PP a été publié. Ce bilan ne porte pas sur les TIAC qui font l’objet de bilans annuels publiés par Santé publique France. Au total 3 354 évènements ont été enregistrés entre mai et décembre 2023 (depuis la centralisation des données suite à la mise en place de la police sanitaire unique) : 34 % (144/3 354) étaient des non-alertes (dangerosité ou mise sur le marché non établie), 30 % (n = 127) concernaient des aliments dangereux issus de la production nationale, 17 % (n = 71) issus de la production locale, 10 % (n = 41) concernaient des produits français signalés au RASFF et 1 % (n = 27) étaient des investigations de cas humains pour lesquels une origine alimentaire avait été suspectée. Lien
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Étude
France, allergènes, légumineuses
En France, le réseau d’allergo-vigilance (RAV) a recensé 3 285 cas d’anaphylaxie alimentaire entre 2002 et 2024. Il alerte particulièrement sur l’augmentation des cas d’anaphylaxie liés aux légumineuses. A partir de 2020, 31 cas d’allergies aux pois et aux lentilles ont été signalés, alors que seulement 34 cas avaient été enregistrés entre 2002 et 2019. Une large majorité des cas (88 %, 57/65) était des enfants dont 46 avaient moins de six ans. La consommation était sous forme masquée (en tant qu’ingrédient) pour les protéines de pois et sous forme native ou en soupe pour les lentilles. Lien Le RAV avertit également de l’augmentation, ces dernières années, des cas d’anaphylaxies sévères associés à la consommation de pignons de pin. Lien
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Étude
Europe, allergènes, produits d’origine végétale
Le syndrome d’allergie orale (SAO) peut se développer en raison d’une réaction croisée entre les allergènes de pollen et des aliments d’origine végétale. Une revue a identifié, dans le sud de l’Europe, l’allergène Bet v 1 du pollen de bouleau comme la principale cause de SAO en lien avec la consommation d’aliments végétaux (pommes, poires, pêches, céleri, carottes, soja, noisettes, arachide, etc.) contenant des protéines végétales de défense (PR-10) homologues à Bet v 1. L’augmentation globale des températures entraîne un allongement de la saison pollinique ce qui augmente la fréquence d’apparition du SAO. Cette dernière différait entre les études, en raison de la variabilité de la végétation locale, de l’année et des différences méthodologiques. Lien
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Étude
Grèce, microplatiques, fromages
La migration de matières plastiques des emballages vers le fromage crétois à pâte dure Graviera en fonction des temps d’affinage (quatre ou huit mois) a fait l’objet d’une étude. Au total 16 emballages plastiques ont été testés. Le polyéthylène basse densité (LDPE) et le polypropylène (PP) ont été détectés à la surface des fromages dès le troisième jour au contact des emballages à 7°C, quel que soit leur niveau d’affinage. Lien
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Étude
Égypte, pesticides, concombres
Dans cette étude, 430 pesticides ont été recherchés dans 387 échantillons de concombres cultivés en Égypte entre 2021 et 2023. Au total, des résidus ont été détectés dans 65 % (253/387) des échantillons, 47 % (182/387) contenaient plusieurs substances actives, notamment le chlorfénapyr, le fluopyrame et le metalaxyl, et 30 % présentaient des dépassements des LMR. Les non-conformités portaient en tête sur le chlorfénapyr, le chlorpyrifos et le propargite à des concentrations pouvant atteindre respectivement 0,096, 0,047 et 0,095 mg/kg, les LMR étant établies à 0,01 mg/kg. Lien
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Étude
Brésil, PFAS, crevettes
Une étude a analysé la contamination par 11 PFAS de crevettes sauvages (Farfantepenaeus brasiliensis) et d’élevage (Litopenaeus vannamei) prélevées à Ceara, au Brésil. En moyenne, les concentrations totales des 11 PFAS dans les crevettes sauvages (2,7 ± 1,6 ng/g) et dans celles d’élevage (2,2 ± 2,4 ng/g) ne différaient pas de manière significative. Cependant, les crevettes sauvages contenaient presque deux fois plus de fluor (entrant dans la structure chimique des PFAS) que celles d’élevage (424 ± 104 versus 231 ± 63 ng/g de fluor), suggérant la présence de PFAS non identifiés en concentrations importantes. Les auteurs concluent à l’intérêt de développer des méthodes de dépistage non ciblées par spectrométrie de masse à haute résolution. Lien
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