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BuSCA n°119 - 19 septembre 2024
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente des événements récents, dont des cas de botulisme liés à des pestos artisanaux en France et une épidémie de salmonellose aux États-Unis. La base de données SISE-Eaux, dédiée au suivi sanitaire des eaux en France, est également mise en avant avec deux études portant sur les épidémies d’origine hydrique et la présence de trihalométhanes et nitrates dans le réseau de distribution. Bonne lecture !
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Évènement
France, Clostridium botulinum, pestos artisanaux
Le 9 septembre 2024, cinq patients atteints probablement de botulisme ont été admis en réanimation en Indre-et-Loire après avoir consommé des conserves artisanales de pesto à l’ail des ours. Lien Le 12 septembre, l’Institut Pasteur a confirmé la présence de Clostridium botulinum dans les conserves. Par précaution, les autorités ont décidé de rappeler l’ensemble des bocaux fabriqués par l’entreprise (toutes dates de fabrication). Lien
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Évènement
États-Unis, Salmonella Enteritidis, œufs
Une épidémie de salmonellose est en cours dans neuf États américains avec 65 cas recensés entre mai et août 2024. Plusieurs malades ont déclaré avoir consommé des œufs dans différents restaurants, approvisionnés par une même ferme. La souche épidémique de Salmonella Enteritidis a été détectée au niveau des poulaillers et de l’espace dédié au conditionnement des œufs. Lien
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Étude
Italie, STEC, bovins
En Italie, à l’occasion d’un projet axé sur la détection des Escherichia coli pathogènes, des STEC appartenant au sérogroupe O177 ont été identifiés pour la première fois en Europe sur les peaux et carcasses de vaches laitières conduites à l’abattoir. Les échantillons ont été prélevés sur 60 vaches entre 2023 et 2024. La prévalence des STEC O177 était de 3/60. Parmi les six isolats analysés, le sérotype O177:H25 associé au gène stx2c était le plus fréquent (5/6), suivi du sérotype O177:H11 (1/6) associé au gène stx2a et résistant à six classes d’antibiotiques dont les bêta-lactamines. Bien que rarement décrit, le sérogroupe O177 a déjà été à l’origine de cas de SHU en Europe. Lien
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Étude
Royaume-Uni, STEC, salades
Au Royaume-Uni, une large épidémie d’infections à STEC O157:H7, impliquant 259 cas identifiés entre août et octobre 2022 sur tout le territoire, a fait l’objet d’une étude. D’après l’enquête épidémiologique, la source probable d’infection serait de la salade produite localement par un même exploitant, bien qu’à l’époque, aucun échantillon analysé n’ait révélé la présence de la souche épidémique. L’analyse complémentaire des données climatiques ainsi que celle des données d’utilisation du territoire (zones d’élevage) ont conforté l’hypothèse selon laquelle ces salades auraient été contaminées au cours d’épisodes d’inondation, par des effluents en provenance d’élevages de ruminants. Lien
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Bilan
France, épidémies, eaux destinées à la consommation humaine
Depuis 2019, la France a mis en place un dispositif national de détection des cas groupés de gastro-entérites aiguës médicalisées (GEAm) qui s’appuie sur les données de l’Assurance maladie et la base SISE-Eaux afin d’identifier les réseaux d’eau à risque de contamination microbiologique. Entre 2010 et 2022, ce dispositif nommé EpiGEH a permis d’identifier 145 foyers de GEAm d’origine hydrique, soit 124 de plus que ceux identifiés par la seule procédure prévalant jusqu'ici, à savoir la déclaration volontaire des médecins aux ARS. Ces épidémies concernaient 219 unités de distribution d’eau potable, dont près d’un tiers impliquées de façon répétée et identifiées comme prioritaires pour la mise en place de plans de gestion. Lien
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Bilan
Nouvelle-Zélande, maladies d’origine alimentaire, chaîne alimentaire
La Nouvelle-Zélande a publié le bilan pour l’année 2023 des cas de zoonoses recensés sur son territoire. A l’image des années précédentes, les principales maladies à déclaration obligatoire demeurent la campylobactériose (6 089 cas), la yersiniose (1 408 cas), les infections à STEC (1 006 cas) et la salmonellose (827 cas). Les épidémies restent sporadiques, seules 35 épidémies responsables de 386 cas ont été déclarées. Elles avaient majoritairement pour origine des produits cuisinés par des opérateurs commerciaux (20/35) et concernaient dans une moindre mesure des aliments préparés à la maison (5/35). Lien
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Étude
France, nitrates et trihalomethanes, eaux destinées à la consommation humaine
Une étude en France a estimé les concentrations en nitrates et trihalométhanes (THM, sous-produits de la chloration de l’eau) des réseaux d’eau destinée à la consommation humaine en exploitant les données de surveillance enregistrées dans la base SISE-Eaux de 2000 à 2020. Ces données ont été croisées avec les données de la cohorte française CONSTANCES (regroupant 220 000 adultes). Les concentrations annuelles médianes, au domicile des participants de la cohorte, s’élevaient à 15,6 µg/l pour les THM totaux et 15,3 mg/l pour les nitrates. Près de 99 % des concentrations mesurées dans les eaux distribuées se situaient sous les seuils recommandés par l’OMS (THM : 1 mg/L, nitrates : 50 mg/L). Lien
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Étude
Belgique, PFAS, matériaux au contact des aliments
En Belgique, une étude a été réalisée sur 110 matériaux au contact des aliments, composés de papiers, cartons ou analogues de papier (pulpe de blé, fibres de canne à sucre), collectés en 2022 auprès de points de vente ou fast-food. Les tests de migration ont révélé la présence de 11 PFAS parmi les 25 ciblés, les trois PFAS les plus fréquemment retrouvés étaient des PFAS à chaîne courte (PFBA, PFPeA, PFHxA). L’ensemble des échantillons fabriqués à partir d’analogues de papier contenait des PFAS tandis que seulement 43 % de ceux en papier ou en carton étaient contaminés. Au regard des faibles concentrations observées, les auteurs émettent l’hypothèse d’une contamination non intentionnelle par le recyclage du papier. Lien
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Étude
Mer du Nord, trinitrotoluène, poissons
Une étude a rapporté pour la première fois la présence de métabolites de trinitrotoluène (TNT) dans les parties comestibles de flets (Platichthys flesus) pêchés en Mer du Nord en 2019. Ces métabolites sont issus de la corrosion d’anciennes munitions de guerre. Dans les 33 échantillons de muscles analysés, les métabolites de TNT étaient retrouvés en plus faible concentration (max : 1 ng/g poids sec) que le TNT lui-même (max : 4 ng/g poids sec), laissant supposer une potentielle absorption du TNT par une voie autre qu’alimentaire (par les branchies par exemple). Lien Une étude réalisée par le même institut relayée dans le BuSCA n°88 avait rapporté la présence de métabolites de TNT dans des moules collectées en mer du Nord. Lien
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Étude
Mer Adriatique, acide okadaïque, moules
Entre 2022 et 2023, 19 parcs à moules situés le long de la côte Est italienne ont fait l’objet d’une campagne d’échantillonnage afin d’estimer l’abondance des microalgues du genre Dinophysis ainsi que les concentrations des toxines associées dans les moules. Les concentrations en toxines mesurées atteignaient au maximum 115 µg d’équivalent d’acide okadaïque/kg de chair et se situaient en-deçà de la limite réglementaire européenne (160 µg eq. OA/kg). Par ailleurs, l’étude montre que les estimations d’abondance des microalgues obtenues par la méthode officielle (microscopie) étaient généralement inférieures de 44,6 % à celles obtenues par PCR quantitative, méthode qui pourrait être adoptée à l’avenir. Lien
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Étude
Algérie, éléments-traces, miels
Une étude menée en Algérie sur 54 miels produits en 2023 a montré que la plupart des échantillons dépassaient les teneurs maximales réglementaires en éléments-traces fixées par la Commission européenne (Plomb : 0,10 mg/kg) ou, à défaut de seuil européen, les valeurs établies par le Codex Alimentarius. Ainsi, les concentrations moyennes en plomb dépassaient le seuil européen dans 10 des 12 régions échantillonnées, avec des concentrations moyennes comprises entre 0,16 ± 0,02 mg/kg et 1,40 ± 0,12 mg/kg. Les concentrations moyennes dépassaient également les seuils du Codex en arsenic et en cadmium pour respectivement 3 et 11 des 12 régions. Lien
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Étude
Chili, déoxynivalénol et zéaralénone, produits céréaliers
Au Chili, 294 échantillons de produits céréaliers (avoine : 78, farines de blé : 131, céréales pour la consommation humaine : 85) ont été collectés de 2016 à 2022 dans le cadre des contrôles officiels. Seuls huit échantillons de farines de blé et un de céréales (composition non précisée) contenaient des niveaux quantifiables de déoxynivalénol. Les concentrations variaient entre 261,6 et 654,0 ng/g selon les années et les matrices, soit des résultats conformes à la réglementation européenne (750 ng/g). Un seul échantillon de céréales présentait un niveau quantifiable de zéaralénone de 2 302 ng/g, largement supérieur à la limite européenne de 75 ng/g. Lien
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Étude
Chine, éléments traces et terres rares, microalgues
Les terres rares désignent 17 éléments du tableau périodique pour lesquels les données toxicologiques sont encore très lacunaires. Dans une étude en Chine, leur présence a été recherchée dans 68 échantillons de produits alimentaires à base de microalgues comprenant de la poudre de spiruline, de chlorelle et des peptides de spiruline, collectés en 2023 au stade de la distribution. Le pourcentage d’échantillons contaminés variait entre 81 et 100 % selon les éléments avec des concentrations moyennes comprises entre 0,0055 et 0,5207 mg/kg (Cérium). Lien Une revue parue en 2022 au journal de l’Efsa résume les connaissances actuelles sur la concentration de ces éléments dans les produits alimentaires d'origine végétale (BuSCA n°31). Lien
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Étude
Chine, organosphosphorés, étude de l’alimentation totale
Au cours de la 6ème EAT chinoise (2016 - 2019), les concentrations de 15 esters d’organophosphorés (OPEs), composés utilisés notamment comme retardateurs de flamme et plastifiants et dont certains sont interdits en Europe, ont été mesurées dans 120 aliments d’origine végétale et 96 d’origine animale. Les concentrations médianes pour la somme des OPEs étudiés étaient les suivantes, de la plus élevée à la plus faible : 12,4 ng/g (viandes), 12,0 ng/g (produits de la mer), 9,68 ng/g (légumineuses), 9,65 ng/g (céréales), 9,04 ng/g (pommes de terre), 8,49 ng/g (œufs), 6,49 ng/g (légumes), 4,78 ng/g (fruits) et 3,49 ng/g (lait). Bien que les profils de contamination variaient en fonction des matrices, le 2-éthylhexyle diphényle (EHDPP) était généralement le composé le plus abondant. Des variations régionales étaient observées avec des concentrations plus élevées dans les aliments d’origine végétale provenant du nord de la Chine. Lien
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Étude
Chine, résidus de médicaments vétérinaires et éléments traces, produits carnés
En 2020, un total de 688 échantillons de viandes a été collecté pour le suivi des résidus de médicaments vétérinaires auprès de points de vente au détail dans la province du Hunan. Des dépassements de LMR ont été observés pour le sulfonamide, la nicarbazine et l’amantadine dans huit (1,2 %) échantillons de viandes de poulet de chair. En complément, les concentrations en éléments traces ont été mesurées dans 89 échantillons de viandes de porc (muscles, saucisses ou foies); aucun ne dépassait les réglementations nationales. Lien
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Étude
Monde, composés œstrogéniques, eaux destinées à la consommation humaine
Une revue de la littérature (2012 - 2024) a documenté les différentes classes de composés œstrogéniques présents dans les réseaux d'approvisionnement en eau destinée à la consommation humaine à travers le monde à partir d’une sélection de 45 articles. Le bisphénol A (0,17 – 2,35.104 ng/L), le phtalate de bis(2-éthylhexyle) (6,7 – 1,4.106 ng/L) et le phtalate de dibutyl (8,2 – 2,1.105 ng/L) présentaient les niveaux les plus élevés, avec de fortes variations selon les pays. Les auteurs identifient des risques pour la santé humaine associés à la présence de 17-alpha-ethinylesdradiol (hormone de synthèse) et de DEHP (plastifiant). Lien
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Étude
Monde, perturbateurs endocriniens, boissons
Une synthèse des recherches menées entre 2000 et 2023 sur la présence des perturbateurs endocriniens dans les boissons met en évidence leur possible migration dans le lait, le café et diverses boissons froides. La plupart des travaux menés à ce jour ont porté sur les phtalates, libérés majoritairement par des films plastiques, et le bisphénol A, qui provient le plus souvent de résines époxy. Cependant des études indiquent la migration d’autres classes de perturbateurs endocriniens dans ces boissons comme des stabilisateurs d’UV, des tensioactifs ou encore certains antibactériens. Lien
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