 |
BuSCA n°120 - 3 octobre 2024
|
|
Éditorial
|
Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente un panorama des actualités récentes. Dans ce numéro, retrouvez notamment des études sur Clostridium perfringens chez les porcs à l’abattoir et sur Bacillus cereus, ainsi que le bilan annuel du RASFF 2023. Bonne lecture et merci pour votre fidélité !
|
|
Étude
France, Clostridium perfringens, porcs
Un projet visant à déterminer la contamination par Clostridium perfringens de porcs à l’abattoir a été réalisé en France. Au total 150 échantillons ont été analysés, les résultats montrent que 33 % des échantillons de fèces et 18 % des carcasses étaient contaminés. L’ensemble des 77 souches isolées présentait uniquement le toxinotype A qui ne portait pas le gène cpe. Ce gène est généralement associé au toxinotype F responsable des intoxications alimentaires. Lien
|
|
|
Étude
Italie, Bacillus cereus, aliments
Dans le cadre de la surveillance officielle de la chaîne alimentaire menée en Italie, 118 souches de Bacillus cereus ont été caractérisées par des méthodes moléculaires et phénotypiques. Ces souches ont été isolées à partir de différents types d'aliments (produits laitiers, légumes et fruits, poissons et viandes ainsi que des produits de boulangerie) et séquencées. L’analyse phylogénétique basée sur le cgMLST a mis en évidence une grande diversité génétique entre les souches sans relation avec les différentes catégories d’aliments. L’analyse in silico a permis d’identifier la présence de gènes de résistance aux antibiotiques même si ceux-ci n’entraînaient pas de résistance au niveau phénotypique. Lien
|
|
|
Dangers biologiques et chimiques
|
|
Bilan
Europe, alertes sanitaires, chaîne alimentaire
En 2023, 4 695 notifications ont été enregistrées par le RASFF, dont 1 263 (26,9 %) alertes (risque sanitaire grave). Comme les années précédentes, les résidus de pesticides, les micro-organismes pathogènes et les mycotoxines étaient les dangers les plus fréquemment notifiés. Les notifications les plus récurrentes concernaient la présence de résidus de pesticides dans des fruits et légumes en provenance de Turquie (n = 168), la détection de Salmonella dans des produits de volailles en provenance de Pologne (n = 153) et des non-conformités dans la composition de matériaux au contact des aliments en provenance de Chine (n = 92). Lien
|
|
|
|
Étude
Italie, pesticides, aliments pour animaux
Dans le cadre des plans de surveillance des pesticides dans les aliments pour animaux réalisés en Italie, 169 échantillons ont été collectés entre 2019 et 2023. Plus de 92 % des aliments d’origine animale destinés aux animaux étaient contaminés. La plupart des résidus détectés appartenaient à la famille des insecticides pyréthrinoïdes. Dans les aliments à base de céréales, les concentrations les plus élevées ont été mesurées pour le pipéronyl-butoxyde dans le maïs (1,505 mg/kg), la deltaméthrine dans l’avoine (1,396 mg/kg) et l’azoxystrobine dans la paille (0,96 mg/kg). Dans les aliments d’origine animale, le pipéronyl-butoxyde pouvait atteindre 1,08 mg/kg dans des aliments destinés aux truites. Bien qu’aucun dépassement de LMR n’ait été observé, les auteurs soulignent la présence de mélanges de pesticides pouvant présenter des risques de toxicité chronique. Lien
|
|
|
Étude
Allemagne, acrylamide, alimentation totale
Dans le cadre de l’étude MEAL, la première EAT en Allemagne lancée en 2015, l’exposition chronique à l’acrylamide par voie alimentaire a été évaluée sur la base des données d’une enquête nationale de consommation et de l’analyse de 230 types d’aliments (393 échantillons). Les niveaux les plus élevés d'acrylamide ont été détectés dans les chips de légumes (1 430 µg/kg) et les produits à base de pommes de terre (558 µg/kg). Les frites cuites au four présentaient moins d’acrylamide que celles cuites par d’autres méthodes. Des dépassements des teneurs de référence européennes (Règlement (UE) n°2017/2158) ont été mesurés pour des frites cuites présentant un fort degré de brunissement. Les niveaux moyens les plus élevés en acrylamide concernaient ensuite le pop-corn (243 µg/kg), les bâtonnets salés de type Bretzels (190 µg/kg) et le chocolat noir (130 µg/kg). Lien
|
|
|
Étude
Chine, éléments traces, invertébrés marins
En 2021, 89 échantillons de parties comestibles de 18 espèces d’invertébrés marins ont été collectés en Chine afin de rechercher plusieurs éléments traces (As, Cd, Cr, Cu, Hg, Mn, Ni, Pb et Zn). Les concentrations étaient inférieures aux limites nationales réglementaires à l’exception de l’As, pour lequel la forme inorganique (représentant environ 10 % de la teneur totale en As) dépassait la limite réglementaire établie en Chine pour les coquillages. Les concentrations moyennes en As les plus élevées étaient retrouvées dans des gastéropodes de type Ficus gracilis (119,81 mg/kg) et Littorina intermedia (101,32 mg/kg) suivis du crabe bleu japonais Portunus trituberculatus (50,07 mg/kg). La production chinoise de coquillages représente 60 % de la production mondiale. Lien
|
|
|
Étude
Iran, éléments traces, safran
Une campagne d’échantillonnage a été réalisée auprès de 16 exploitations de safran en Iran, en 2021, pour rechercher la présence d’éléments traces. Un total de 48 échantillons a été analysé. En Europe, le safran est réglementé uniquement pour le Plomb, avec une teneur maximale autorisée de 1,0 mg/kg. Aucun des échantillons testés ne dépassait cette valeur (maximum = 0,84 mg/kg). Lien
|
|
|
Étude
Thaïlande, mycotoxines, riz pigmenté
Une étude visant à déterminer la contamination du riz pigmenté par des mycotoxines, - quatre aflatoxines ainsi que la citrinine (CIT) et l’ochratoxine A (OTA), a été réalisée en Thaïlande, entre juin 2022 et janvier 2023. Au stade de la distribution, 96 échantillons ont été collectés et 51 % d’entre eux étaient contaminés par au moins une mycotoxine. L’aflatoxine B1 (AFB1) était la plus fréquemment détectée (33 % des échantillons), suivie de la CIT (17 %) et de l’OTA (15 %). Les co-occurrences d’AFB1 et CIT ou CIT et OTA étaient les combinaisons les plus fréquentes. Les concentrations en OTA ont dépassé les limites réglementaires fixées par la FDA dans 7 % (7/96) des échantillons ; il n’y a pas de limite établie pour la CIT. Lien
|
|
|
Étude
Chine, mycotoxines, riz
Une étude a été réalisée pour étudier les Fusarium, espèces phytopathogènes, et leurs toxines dans les grains de riz produits dans une large zone géographique de l’Est de la Chine sur une période de trois ans, entre 2021 et 2023. L’analyse des 1 381 échantillons a montré que parmi les 20 mycotoxines recherchées, les plus fréquemment détectées étaient la zéaralénone, le déoxynivalénol (DON), les fumonisines, suivies de la beauvéricine. La recherche des espèces fongiques les plus fréquemment retrouvées dans les panicules de riz a mis en évidence F. incarnatum-equiseti suivie de F. fujikuroi et F. sambucinum. Les concentrations en toxines étaient corrélées à l’abondance des Fusarium mais pas à la sévérité des symptômes. Lien
|
|
|
Étude
États-unis, mycotoxines, aliments pour animaux
Une étude visant à examiner la contamination par les mycotoxines du maïs destiné à l’alimentation pour volailles a été réalisée aux États-Unis. Au total, 328 échantillons de maïs produits en 2021 et 2022 dans dix États du sud-est du pays ont été analysés. Tous les échantillons étaient contaminés par au moins une mycotoxine et plus de 80 % par plusieurs. Tous les échantillons contenaient de la fumonisine, avec des concentrations comprises entre 19 et 24 680 µg/kg, 69,8 % contenaient du DON (0 - 9 640 µg/kg), 17,1 % de l'aflatoxine B1 (0 - 939 µg/kg) et 43,6 % présentaient des niveaux détectables de zéaralénone (0 - 8 093,5 µg/kg). En Europe, la seule mycotoxine réglementée en alimentation animale est l’aflatoxine B1 (directive n°2002/132 modifiée) à 0,02 mg/kg dans les matières premières ayant un taux d’humidité de 12 %. Cette valeur, correspondant au seuil d’action américain pour les jeunes volailles, était dépassée pour 10,67 % des échantillons. Lien
|
|
|
Étude
États-Unis, plomb et cadmium, Étude de l’Alimentation Totale
Aux États-Unis, l’exposition au plomb et cadmium par voie alimentaire a été étudiée dans le cadre d’une EAT. Ainsi 307 échantillons d’aliments et de boissons (y compris l'eau en bouteille) collectés de 2018 à 2020 ont été sélectionnés pour représenter les principaux aliments du régime alimentaire américain. Les expositions moyennes estimées au plomb et au cadmium varient respectivement de 0,7 à 3,6 µg/kg pc/jour à 0,18 à 0,47 µg/kg pc/jour, selon le groupe d’âge. Les aliments transformés pour bébés et les préparations pour nourrissons sont les principaux responsables de l'exposition au plomb et au cadmium, chez les nourrissons qui ne consomment pas de lait maternel. Lien
|
|
|
Étude
Monde, contaminants chimiques, matériaux au contact des aliments
Un grand nombre de produits chimiques sont susceptibles de migrer vers les aliments à partir des matériaux au contact des aliments (MCDA). Dans une étude, les résultats des programmes de biosurveillance américains et de trois bases de données sur l’exposome ou le métabolome humain ont été croisés pour évaluer le degré d’exposition de l’Homme à ces contaminants. Parmi 14 402 contaminants chimiques présents dans les emballages, 3 601 (25 %) ont été retrouvés dans des échantillons de matrices biologiques dont 80 sont jugés préoccupantes au regard de leurs effets sur la santé humaine, notamment plusieurs cancérogènes dont le styrène, la benzophénone, le formaldéhyde et le cadmium. Lien Ces travaux ont donné lieu à la création d’une base de données publique, permettant d’identifier les contaminants issus des MCDA retrouvés dans la population. Lien
|
|
|
Étude
Monde, mycotoxines, bières
Une méta-analyse réalisée à partir de 100 rapports ou publications scientifiques a montré une prévalence de l'OTA de 50,60 % (36,97 - 64,19) dans la bière au niveau mondial. Les cinq pays ayant les concentrations moyennes les plus élevées d'OTA étaient l'Afrique du Sud (1 170 µg/L), la Slovaquie (31 µg/L), le Portugal (3 µg/L), la Tunisie (1 µg/L) et la Grèce (0,7 µg/L). Lien La législation européenne ne fixe pas de teneur réglementaire pour l’OTA dans la bière. Une revue sur la prévalence mondiale des mycotoxines dans la bière avait également été relayée dans le BuSCA n°51. Lien
|
|
|
|
Téléchargez la base de données regroupant toutes les brèves
Si vous souhaitez vous abonner suivez ce lien
Ce document créé dans le cadre de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) peut être utilisé et diffusé pour tout ou partie par tout média à condition de ne pas apporter de modification au contenu et de citer la source comme suit "© https://www.plateforme-sca.fr"
|