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BuSCA n°122 - 19 novembre 2024
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité des trois dernières semaines dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Bonne lecture !
En raison d'une réduction temporaire de l'effectif du comité éditorial, nous sommes contraints d'espacer la publication des BuSCA à un rythme mensuel. L'ensemble de la période reste toutefois couvert par la veille. La fréquence de parution reprendra son rythme bi-mensuel habituel dès janvier 2025.
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Évènement
France, toxines botuliques, terrine de porc
L'Agence régionale de Santé Auvergne Rhône-Alpes a reçu, le 31 octobre 2024, un signalement d'une suspicion de botulisme chez une personne ayant consommé de la terrine de porc produite dans une ferme située dans le nord de l'Isère. L'Institut Pasteur a confirmé la présence de toxine botulique dans les terrines. Les produits ont fait l’objet d’un rappel le 1er novembre 2024. Lien
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Évènement
États-Unis, STEC, hamburgers
Au 13 novembre 2024, 104 cas d’infection à STEC (E. coli O157) liée à la consommation de hamburgers ont été signalés dans 14 États d’Amérique, dont 34 hospitalisations (incluant quatre syndromes hémolytiques et urémiques) et un décès. Les autorités sanitaires ont lancé une enquête. La chaîne de restauration rapide en cause a temporairement arrêté l’utilisation d’oignons émincés frais pour ses hamburgers en attendant l’identification de l'ingrédient contaminé. Lien
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Évènement
Danemark, Listeria monocytogenes, croquettes de poissons
Depuis juillet 2024, les autorités sanitaires danoises ont enregistré sept cas d’infection à Listeria monocytogenes dont un décès. L’enquête épidémiologique a permis d’identifier des croquettes de poissons comme source de l’épidémie. Les analyses de typage par séquençage d’ADN ont confirmé la correspondance entre les souches prélevées chez les patients et celles présentes dans l’environnement de production. Les produits incriminés ont été retirés du marché. Lien Cet événement a fait l’objet d’une notification au RASFF le 11 novembre 2024 par le Danemark. Lien
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Étude
Italie, virus entériques, moules
Une étude sur la contamination de moules de la mer Adriatique par des virus entériques a été menée en 2023 et 2024. Au total 1 775 moules appartenant à l’espèce Mytilus galloprovincialis ont été échantillonnées et rassemblées en 355 pools. Cette étude a révélé que 10,4 % (37/355) des pools étaient porteurs de virus entériques humains dont 51,3 % (19/37) contaminés par le virus de l'hépatite E (VHE), 43,2 % (16/37) par le norovirus génogroupe I (NoV-GI) et 5,4 % (2/37) par le virus de l'hépatite A. Les charges virales étaient significativement supérieures en hiver qu’en été (p<0,001), pouvant atteindre, en hiver, 1,0 × 10 3 équivalent génome (eqG)/g pour le NoV-GI et 1,0 × 10 2 egG/g pour le VHE. Les résultats suggèrent une influence significative des variations saisonnières de la température de l'eau sur la charge virale dans les moules. Lien
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Étude
États-Unis, Listeria monocytogenes, surveillance
Une analyse des données de surveillance de 129 épidémies de listériose survenues aux États-Unis entre 1998 et 2023 impliquant 1 517 cas a été réalisée. Les taux de décès et d’hospitalisations étaient de 14 % (212/1 517) et 79 % (1 198/1 517), respectivement. Les produits laitiers, les fruits et légumes frais, ainsi que les viandes et volailles transformées, ont été les principales catégories alimentaires impliquées. La contamination s'est produite principalement au niveau des installations de transformation des aliments. Les systèmes de surveillance renforcés depuis 2010, incluant une meilleure traçabilité des aliments et une collaboration accrue entre les laboratoires, ont permis de réduire le nombre total d’épidémies. Lien
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Étude
Monde, Echinococcus spp., viandes
Le kyste hydatique, également dénommé hydatydose ou échinococcose hydatique, est une infection parasitaire. Une méta-analyse de 187 publications a révélé des taux de prévalence significatifs de kystes hydatiques dans les viandes crues, avec des taux variant de 0,01 % (IC à 95 %, 0,01 - 0,02) au Soudan à 69,9 % (IC à 95 %, 68,14 - 71,55) en Italie. Les viandes de mouton, de bœuf et de buffle ont affiché des prévalences moyennes particulièrement élevées, respectivement de 12,3 %, 11,8 % et 10,6 %, tous les pays confondus. L’étude a montré une baisse de la prévalence des kystes au fil du temps, corrélée à une amélioration des pratiques sanitaires, bien que cette réduction reste limitée. Lien
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Étude
Monde, Listeria monocytogenes, produits de la pêche
Les données de 66 études, comprenant un total de 19 373 échantillons, ont été analysées pour déterminer la prévalence de Listeria monocytogenes dans les produits alimentaires issues de la pêche. La prévalence moyenne était de 11 % (IC à 95 %, 8 -14 %). Entre 1980 et 2023, 1 824 cas de listériose liés à ces produits ont été signalés dans le monde, dont 41 décès. En Europe, la catégorie des « poissons et produits de la pêche » représente 14,3 % des épidémies de listériose, avec des notifications fréquentes pour le saumon fumé à froid. Cette analyse a montré que les températures de stockage, le microbiote alimentaire, la durée de conservation des produits ou le vieillissement de la population avaient un effet sur le risque posé par Listeria monocytogenes. Lien
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Bilan
France, Yersinia enterocolitica, viande de porc
Les résultats du plan exploratoire de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) de l’année 2023 sur la contamination de la viande de porc par Yersinia enterocolitica au stade de la distribution sont parus dans le Bulletin Épidémiologique Santé animale - Alimentation. Le taux de contamination des viandes était de 16,0 % (60/375), avec une fréquence plus élevée pour les langues (39,4 %, 41/104) et les joues (16,2 %, 18/111). Parmi les 125 souches isolées, 97,6 % étaient de biotype BT4, le plus fréquent dans les cas de yersiniose. Lien
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Dangers biologiques chimiques et physiques
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Étude
États-Unis, dangers chimiques, biologiques et physiques, aliments
En 2002 et 2023, la FDA a comptabilisé plus de 35 000 épisodes de rappels alimentaires aux États-Unis ; 91 % concernaient la contamination des produits et 9 % une contamination de l’environnement de transformation. Environ 53 % de ces rappels ont été classés comme impliquant un risque élevé pour la santé publique. Parmi les motifs de rappel figuraient notamment les contaminants biologiques (48 %) suivi des allergènes (28 %), des contaminants physiques (7 %) et des contaminants chimiques (5 %). Les agents biologiques les plus souvent mis en cause étaient Listeria monocytogenes et Salmonella, responsables de 40 % des rappels. Lien
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Étude
France, HAP, végétaux et environnement
Une étude menée entre 2018 et 2023 par l’Ineris, AgroParisTech Innovation et INRAE, a analysé la contamination de cultures urbaines par les HAP dans trois micro-fermes en Île-de-France. Entre 18 et 24 HAP ont été mesurés dans plus de 400 échantillons d'air, de sols, d'eau d'arrosage et de végétaux (salade, carotte, courgette, persil). Les résultats indiquent que la pollution des sols constitue la principale source de contamination, alors que l'air joue un rôle moindre. Les HAP majoritaires étaient le phénanthrène, le fluoranthène, le pyrène, le chrysène et le benzo(a)fluoranthène. Dans les sols où la concentration des 24 HAP a été la plus élevée, celle-ci pouvait atteindre 9,1 mg/kg de matière sèche. Une partie de ces résultats a permis d’alimenter la base de données sur les polluants organiques dans les plantes (BAPPOP). L'étude a également montré que des pratiques simples comme l'épluchage et le lavage des légumes réduisent significativement leurs niveaux de HAP, améliorant ainsi la sécurité alimentaire des consommateurs. Lien
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