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BuSCA n°124 - 10 janvier 2025
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Le comité éditorial du BuSCA vous adresse ses meilleurs vœux pour l’année 2025.
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Étude
Allemagne, Vibrio spp., produits de la mer
Une étude réalisée entre mars 2023 et janvier 2024 a révélé une prévalence de 56 % (170/306) de Vibrio spp. dans les échantillons de fruits de mer provenant de supermarchés et de marchés aux poissons berlinois. Les fruits de mer des marchés aux poissons présentaient un taux de contamination plus élevé (91 %, 40/44) que ceux des supermarchés (50 %, 130/262). Les espèces les plus détectées étaient V. parahaemolyticus (58 %, 59/170), V. alginolyticus (25 %, 42/170), V. cholerae non-O1/non-O139 (15 %, 25/170) et V. vulnificus (2 %, 4/170). Les fruits de mer pour lesquels Vibrio spp. était le plus fréquemment détecté étaient, les huîtres avec une prévalence de 100 % (n = 17 échantillons analysés), les crevettes à pattes blanche de 58 % (n = 58) et les crevettes tigrées noires de 54 % (n = 188). Aucun gène de virulence associé à Vibrio spp. (ctxA, tdh, trh) n'a été détecté. Lien
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Étude
Pays-Bas, STEC, surveillance
Aux Pays-Bas, tous les cas d’infections humaines à STEC confirmés en laboratoire (et pas uniquement les SHU) sont déclarés. Entre 2017 et 2023, le nombre annuel de cas notifiés est passé de 436 à 731. L’analyse génomique des 3 345 isolats de STEC dont 1 873 provenant de cas humains et 1 472 d’autres sources (principalement des viandes, des herbes, des crustacés et des légumes) a révélé 285 clusters dont seuls 15 partageaient à la fois des isolats humains et non humains. Les sérotypes O157:H7 et O26:H11 étaient majoritairement associés à des souches humaines, tandis que les sérogroupes O146 et O113 étaient plus fréquents dans les isolats non humains. Les auteurs soulignent des lacunes dans les sources potentielles d'infections humaines, telles que les aliments crus pour animaux de compagnie ou la farine. Lien
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Étude
Norvège, Anisakis, merlu
Une étude ponctuelle menée en janvier 2024 sur le merlu européen (Merluccius merluccius) des eaux norvégiennes a révélé des niveaux élevés d'infection par des nématodes de la famille des Anisakidae, notamment Anisakis simplex, avec une plus forte proportion dans les viscères que dans les muscles. La densité de larves d’A. simplex était plus élevée chez les populations de la mer du Nord, avec une moyenne de 130 larves/100 g de foie, comparativement à celles de la mer de Norvège pour lesquels la moyenne était de 32 larves/100 g de foie. D'autres espèces d’Anisakis, comme Contracaecum osculatum et Phocanema decipiens, ont été identifiées pour la première fois chez cette espèce de merlu, P. decipiens ayant été détectée principalement dans le muscle. Lien
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Étude
Europe, entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu, aliments d’origine animale
Une méta-analyse de 81 études publiées entre 2011 et 2023 sur les aliments d'origine animale en Europe a révélé que la viande de poulet présentait la prévalence la plus élevée d'Escherichia coli producteurs de bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE), avec en moyenne 40 % des échantillons contaminés (n = 33, IC 95 % : 30 - 52 %), contre 5 % (n = 19, 3 - 9 %) pour la viande de porc et 3 % (n = 12, 2 - 5 %) pour le bœuf. Des isolats de Salmonella BLSE ont été détectés uniquement dans la viande de volaille et de porc. Parmi les différents gènes BLSE, le plus fréquent était blaCTX-M-1. Lien
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Étude
États-Unis, TIAC, surveillance
Les données de surveillance des 1 355 épidémies alimentaires aux États-Unis collectées entre 1998 et 2022 ont permis d’attribuer 48 735 cas de maladies d’origine alimentaire à trois agents pathogènes : Salmonella, Escherichia coli O157 et Listeria monocytogenes. Les cas de listériose étaient associés majoritairement aux produits laitiers, végétaux crus et fruits. Tandis que les infections à E. coli O157 étaient reliées dans plus de 85 % des cas aux végétaux crus (soit 64,7 % des cas d'infection), légumes-feuilles en tête et à la viande de bœuf (21,4 %), les salmonelloses étaient quant à elles associées à une large variété d’aliments. Lien Dans une autre étude, l’analyse spécifique des cas de salmonelloses a montré que les sérotypes Enteritidis, Typhimurium et Newport représentaient près de la moitié des infections à Salmonella. Lien
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Étude
Chine, TIAC, surveillance
Entre 2013 et 2022, d’après les données issues du programme de surveillance des maladies d'origine alimentaire de 31 régions chinoises, 23 818 cas d’infection à Vibrio parahaemolyticus ont été recensés. La prévalence était plus élevée en été, avec 78,2 % (18 626/23 818) des cas survenus entre juillet et septembre, principalement dans les zones côtières comme Zhejiang et Shanghai. Un changement des sérotypes a été observé à partir de 2021, le sérotype O10:K4 surpassant O3:K6. Au total, 81,9 % des cas ont déclaré avoir consommé des aliments suspects, principalement des animaux aquatiques et leurs dérivés (34,4 %, 6 704/19 503). La viande et les produits carnés constituaient la deuxième catégorie la plus impliquée (18,0 %, 3 509/19 503). Lien
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Étude
Chine, Escherichia coli diarrhéique, aliments
Entre 2011 et 2022, 413 épidémies de diarrhées d’origine alimentaire associées à Escherichia coli ont été signalées en Chine, causant 8 127 cas, 2 565 hospitalisations et un décès. Parmi les E. coli pathogènes, les E. coli enteroaggregatives (EAEC), définis par leur capacité d’adhérence, sont apparus comme l’agent causal prédominant, impliqué dans 48,8 % des épidémies (124/413). Les cantines scolaires représentaient le lieu le plus fréquemment associé à ces épidémies (21,8 % des épidémies), tandis que les aliments d’origine animale et les aliments en mélange étaient les vecteurs principaux (respectivement 27,4 % et 20,3 % des épidémies). Lien
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Étude
Canada, bactéries pathogènes, WGS et surveillance
Entre 2015 et 2021, le Canada a progressivement remplacé l'électrophorèse sur gel en champ pulsé (PFGE) par le séquençage complet du génome (WGS) pour la caractérisation des bactéries responsables des maladies entériques. Le séquençage des génomes complets des isolats cliniques a mis en évidence une augmentation significative des clusters liés aux STEC non O157, Shigella, Salmonella avec notamment une hausse des clusters associés à Salmonella Enteritidis et aux produits de volaille panés crus congelés. En revanche, le nombre de clusters de Listeria monocytogenes a diminué, probablement en raison d'une meilleure discrimination génétique. Cependant les auteurs soulignent que des défis subsistent dans la collecte des données épidémiologiques pour relier ces maladies à une source commune. Lien
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Étude
Monde, Bacillus cereus, aliments pour nourrissons
Une méta-analyse des infections à Bacillus cereus a révélé 6 135 cas documentés dans le monde sur une période de 50 ans incluant 266 études. Les infections à Bacillus cereus ont été principalement signalées en Asie de l'Est, en Europe et en Amérique du Nord. Les infections d’origine alimentaire représentent 94,3 % (5 786/6 135) du nombre total de cas, avec un taux de mortalité de 0,05 %. Les aliments les plus fréquemment impliqués incluaient le riz (43 incidents signalés), les produits laitiers, et les viandes transformées. Les jeunes enfants (inférieur à 2 ans) et les écoliers (6 - 18 ans) constituaient les groupes les plus vulnérables, souffrant souvent de symptômes sévères comme l'acidose métabolique ou l'insuffisance hépatique fulminante. Lien
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Bilan
Europe, agents zoonotiques, aliments
Le rapport annuel « One Health 2023 Zoonoses » de l’Efsa met en évidence une augmentation du nombre de cas humains de campylobacteriose et de salmonellose en 2023, par rapport à 2022. Au total, 9 210 et 1 174 cas ont été comptabilisés pour les salmonelloses et les campylobacterioses, respectivement. Les cas de listériose d’origine alimentaire ont atteint leur plus haut niveau depuis 2007 avec 133 cas. Campylobacter a été fréquemment détecté dans des carcasses de poulet, avec une prévalence plus élevée lors des contrôles officiels que lors des autocontrôles réalisés en interne par les opérateurs. Ce rapport a également identifié les ovoproduits comme les principaux vecteurs d'épidémies alimentaires liées à Salmonella, Enteritidis étant le sérovar le plus fréquemment incriminé. Lien
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