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BuSCA n°94 - 3 août 2023
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments.
Le BuSCA fait une pause estivale et reprendra la semaine du 4 septembre. D’ici là, bonne lecture et bel été !
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Évènement
Espagne, Clostridium spp., omelettes de pommes de terre
Une épidémie de botulisme est en cours en Espagne. Au 20 juillet 2023, l’AESAN recensait 5 cas confirmés et 2 cas probables ; les personnes malades ont consommé des omelettes de pommes de terre précuites vendues en supermarché. Lien Au moins quatre de ces produits provenaient d’une même entreprise qui a depuis procédé à leur retrait. Lien
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Évènement
Norvège, Listeria monocytogenes, saumons fumés
En Norvège, quatre personnes ont déclaré une infection à Listeria monocytogenes courant juin 2023 ; trois d’entre elles ont consommé du saumon ou de la truite fumée originaires d’un même producteur avant l’apparition des symptômes. La présence de la souche épidémique a pu être confirmée dans deux échantillons de saumon fumé provenant de ce producteur. Lien Ce dernier avait déjà été impliqué en 2022 dans une épidémie de listériose, relayée dans le BuSCA n°75. Lien
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Évènement
Europe, Salmonella Senftenberg, tomates cerises
Entre août 2022 et juillet 2023, 92 cas d’infection à Salmonella Senftenberg ont été rapportés dans 11 pays à travers l’Europe ainsi qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis ; une personne est décédée. Les pays dans lesquels les plus grands nombres de cas ont été déclarés sont l’Allemagne (n = 26), la France (16), la Finlande (12) et la Suède (11). La majorité des cas a été déclarée entre octobre 2022 et mars 2023, le cas le plus récent (Suède) remonte à juin 2023. La souche épidémique avait été détectée la première fois en France dans une salade prête-à-consommer contenant des tomates cerises préparée en août 2022, mais non servie. Plusieurs personnes interrogées en France, Autriche et Allemagne ont indiqué avoir consommé des tomates cerises peu avant l’apparition des symptômes. Les éléments connus à ce jour indiquent que la contamination pourrait provenir d’exploitations de tomates cerises, les enquêtes sont en cours afin de confirmer la source de l’épidémie. Lien
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Évènement
États-Unis, Salmonella Saintpaul, viandes de bœuf hachées
Aux États-Unis, 16 cas de salmonellose ont été déclarés auprès des CDC dans quatre États, entre le 27 avril et le 16 juin 2023. La souche responsable de l’épidémie appartient au sérotype Saintpaul. La source présumée de l’épidémie serait du bœuf haché vendu dans une même chaîne de magasins, neuf personnes ayant déclaré en avoir consommé peu avant l’apparition des symptômes. Lien
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Étude
Thaïlande et Japon, Salmonella spp., poulets de chair
Une étude a évalué la prévalence de Salmonella dans des abattoirs de poulets de chair en Thaïlande et au Japon. Des écouvillons cloacaux, des contenus intestinaux et de la viande de volaille ont été collectés en 2021 et 2022. En Thaïlande, 48 % (134/279) des échantillons de viande étaient contaminés, cinq sérotypes ont été identifiés : Corvallis (45 %), Enteriditis (20 %), Typhimurium (15 %), Mbandaka (11 %) et Braenderup (9 %). La majorité des salmonelles isolées à partir de la viande et des écouvillons cloacaux présentait une résistance à la doxycycline (84 %) ou à la colistine (64 %). D’après les auteurs, ces résultats seraient liés au mésusage ou à l'usage excessif de ces antibiotiques en élevage de volailles. Lien En 2022, près de 5 000 tonnes de morceaux de poulets congelés ont été exportées depuis la Thaïlande vers l’Europe (Eurostat).
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Étude
République de Corée, virus, légumes
En République de Corée, une étude a évalué la prévalence de virus transmissibles par voie alimentaire dans des légumes : patates douces (n = 140), radis (n = 100), carottes (n = 100) et pommes de terre (n = 100) vendus pré-lavés ou rincés avant analyse. Les rotavirus étaient les plus fréquemment détectés (67/440) suivis du virus de l’hépatite A (23/440). Les résultats indiquaient également la présence de souches d'adénovirus et de norovirus du génogroupe II ; aucun astrovirus ou norovirus du génogroupe I n’a été détecté. Les proportions d’échantillons contaminés s’élevaient à 35 % pour les radis, 30 % pour les patates douces, 27 % pour les pommes de terre et 21 % pour les carottes. Contrairement aux autres virus, la prévalence du virus de l’hépatite A demeurait élevée même après rinçage des échantillons au laboratoire, ce qui pourrait indiquer la possibilité d’une internalisation du virus dans les racines. Lien
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Avis
Royaume-Uni, Listeria monocytogenes, saumons fumés
L’agence de sécurité sanitaire au Royaume-Uni (UKSHA) a identifié une augmentation du risque de listériose lié à la consommation de poisson fumé depuis 2015, particulièrement chez les populations sensibles (femmes enceintes, personnes âgées ou immunodéprimées). Entre 2015 et juin 2023, 31 cas de listériose ont été rapportés dans le pays dont 25 cas depuis 2020. Excepté en 2020, L. monocytogenes a été détectée dans le saumon fumé au cours de toutes les campagnes annuelles de prélèvements depuis 2013 avec un taux de détection variant de 1,7 % à 13,3 %. Lien
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Avis
Monde, Listeria monocytogenes, denrées alimentaires
Le groupe d'experts conjoint FAO/OMS d'évaluation des risques microbiologiques (JEMRA) concernant Listeria monocytogenes dans les aliments a évalué les risques liés à la consommation de certains aliments, tels que le cantaloup (type de melon) en dés prêt-à-manger, les légumes surgelés et le poisson prêt-à-manger fumé à froid. Le rapport publié en 2023 indique des facteurs clés influençant le risque de contamination de ces aliments par Listeria : la gestion de l'eau utilisée en production primaire et l'hygiène environnementale de production. Il souligne notamment la nécessité de disposer de plus de données de surveillance relatives à l'occurrence et la virulence de L. monocytogenes, pour améliorer la pertinence des estimations des modèles. Lien
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Étude
France, phytohémagglutinines, haricots rouges
Une étude de cas documente une TIAC survenue en juillet 2018 provoquant 200 cas de gastro-entérite aiguë parmi les usagers du restaurant d'une base militaire en Bretagne. L’enquête s’était orientée vers le chili con carne servi peu avant l’apparition des symptômes dans lequel la présence de phytohémagglutinines à des concentrations élevées avait été confirmée par la suite. Les phytohémagglutinines sont des protéines présentes notamment dans les légumineuses comme les haricots rouges qui peuvent entraîner des intoxications à haute dose. Ces toxines sont normalement détruites par hydratation puis cuisson à 100°C pendant 10 minutes. Dans ce cas, une cuisson inadéquate des haricots à basse température avait été employée. Lien
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Étude
Europe, allergènes, alimentation humaine
Des auteurs ont estimé la prévalence des principales allergies alimentaires connues en Europe, en s’appuyant sur 93 études parues entre 2012 et 2021, ciblant principalement les enfants. Tous âges confondus, les estimations s’élevaient à 5,7 % de personnes allergiques au lait de vache, 2,4 % aux œufs, 1,6 % au blé, 1,5 % aux arachides, 1,4 % au poisson, 0,9 % aux fruits à coque, 0,5 % au soja et enfin 0,4 % aux fruits de mer. Ces travaux viennent actualiser les estimations de l’Académie européenne d’allergie et d’immunologie de la décennie précédente (2000 - 2012). Les conclusions indiquent qu’il n’y a pas d’évolution majeure entre ces deux périodes à quelques exceptions près. Les allergies au lait et aux arachides semblent plus fréquentes après 2012, à l’inverse les allergies aux blé semblent en diminution, peut-être du fait d’une meilleure discrimination entre allergie et intolérance (e.g. : maladie cœliaque). Lien
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Étude
Turquie, résidus de pesticides, mandarines
Une campagne d’analyse de résidus de pesticides a été menée entre 2019 et 2021 sur des mandarines (n = 226) cultivées en Turquie. Des non-conformités au regard de la réglementation européenne ont été rapportées pour 22 % des échantillons. Notamment, 12 des 40 produits phytosanitaires détectés sont interdits d'utilisation dans l'UE. Lien Le Règlement européen 2019/1793 prévoit actuellement des contrôles renforcés aux frontières pour plusieurs denrées d’origine végétale importées depuis la Turquie, suite à de nombreuses non-conformités relatives aux résidus de pesticides.
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Étude
Turquie, mycotoxines, chips de semoule de maïs
En Turquie, plusieurs mycotoxines réglementées dans l’UE ont été recherchées dans des chips à base de semoule de maïs (n = 150) collectées dans leur emballage d’origine sur des marchés, en 2021 et 2022. L’aflatoxine B1 a été détectée dans 64 % des échantillons avec une teneur moyenne de 2,31 µg/kg. La teneur maximale européenne, fixée à 2,0 µg/kg, était dépassée dans 23 % d’entre eux. Des dépassements ont également été observés pour la somme des aflatoxines, réglementée à hauteur de 4,0 µg/kg, dans 27 % des échantillons. Lien
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Étude
Turquie, nitrosamines, saucisses de viande rouge épicées
Les nitrosamines sont des composés capables de se former dans l’alimentation en présence d’ions nitrites ou nitrates, par exemple au cours des procédés de fermentation. Une équipe a évalué leur concentration dans des saucisses sèches fermentées préparées à base de viande rouge et d’épices (n = 300), spécialités turques (sucuk) qui peuvent se consommer crues ou cuites. Les teneurs totales en nitrosamines dans les produits crus oscillaient entre 0,81 et 1,15 µg/kg. Ces teneurs étaient plus faibles que celles rapportées précédemment dans la littérature, probablement en lien avec la mise en application d’une réglementation turque récente sur les teneurs en nitrites. Lien Dans un avis de l’Efsa paru en mars 2023, les produits carnés avaient été identifiés comme les principaux contributeurs à l’exposition alimentaire aux nitrosamines. Lien
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Étude
États-Unis, PFAS, matériaux au contact des aliments
Des emballages alimentaires, au nombre de 88, ont été collectés dans des supermarchés américains en diversifiant les origines géographiques de fabrication (24 pays distincts) et les types d’aliments emballés (produits laitiers, viandes sèches, fruits, chips, confiseries, etc.). Les résultats ont montré la présence de PFAS dans 84 % des emballages et 20 % des échantillons de simulants alimentaires après des tests de migration. Le 6:2 fluorotélomère phosphonate était le composé perfluoré le plus fréquemment détecté dans les emballages (75 %). C’est également celui pour lequel les concentrations les plus élevées ont été mesurées dans les essais de migration, à partir d’emballages plastiques de viandes (max = 12,2 ng/g). Le PFOS et le PFOA ont également été détectés dans respectivement 11 % et 8 % des emballages, alors même qu’ils ont progressivement été remplacés dans l’UE et aux États-Unis par d’autres composés fluorés depuis les années 2000. Cette contamination pourrait s’expliquer par leur persistance dans des produits recyclés ou bien leur formation dans les emballages à partir de précurseurs. Lien
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Avis
Autriche, mercure, alimentation humaine
L’agence de sécurité sanitaire autrichienne (AGES) a évalué le risque lié à la présence de mercure dans les denrées alimentaires, à partir des résultats d’analyse de 5 380 échantillons collectés de 2016 à 2022. Les concentrations moyennes en mercure total (méthylmercure et mercure inorganique) les plus élevées ont été observées pour les filets de poissons (86 µg/kg), notamment le thon (440 µg/kg), ainsi que les produits à base de poissons (56 µg/kg). Ces teneurs sont inférieures à la teneur moyenne dans les produits de la mer estimée à 136 µg/kg par l’Efsa dans son avis de 2012. D’après l’étude autrichienne, l’exposition des enfants au méthylmercure (forme prédominante dans les produits de la mer) s’élevait à 2,11 µg/kg pc/sem chez les plus forts consommateurs de produits de la mer et dépassait la DHT proposée par l’Efsa de 1,3 µg/kg pc /sem. Lien
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