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BuSCA n°102 - 22 décembre 2023
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments.
Nous vous souhaitons de bonnes fêtes et vous donnons rendez-vous le 11 janvier pour le prochain BuSCA.
Bonne lecture !
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Évènement
France, SHU, morbiers
A Toulouse, six cas de SHU ont été recensés en novembre parmi des enfants fréquentant une crèche. Les éléments d’enquête connus à ce jour ont permis d’établir un lien entre les cas et la consommation de fromages au lait cru de type morbier produits par un même producteur et contaminés par des E. coli producteurs de shigatoxines. Ce dernier a procédé au retrait-rappel de plusieurs lots de fromages au lait cru (morbier, tomme et raclette). D’autres sources de contamination sont en cours d’investigation. Lien Comme le préconisent les autorités sanitaires, les fromages au lait cru et les fromages à base de laits crus (excepté les fromages à pâte pressée cuite) ne doivent pas être consommés par les enfants et en particulier ceux de moins de 5 ans. Lien
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Évènement
Suède, Escherichia coli, persils
Fin octobre, 104 personnes sont tombées malades à Jönköping en Suède au cours d’un congrès, puis 50 clients d’un restaurant de Stockholm ont présenté des symptômes similaires. Les échantillons humains prélevés ont révélé la présence de différentes souches d’E. coli entérotoxinogènes (ETEC), entéropathogènes (EPEC) et entéroaggrégatifs (EAEC). Du persil en provenance d’Italie a été identifié comme la source commune de contamination. Lien L’évènement a fait l’objet d’une notification au RASFF. Lien
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Évènement
Europe, Listeria monocytogenes, saumons fumés
Une épidémie transfrontalière à Listeria monocytogenes ST155, sérogroupe IIIa, est en cours en Europe. Trois foyers épidémiques ont été identifiés, dont deux foyers historiques avec 30 cas rapportés entre 2011 et 2021. Des cas continuent à être rapportés pour le troisième foyer, qui compte actuellement 64 cas notifiés entre 2016 et 2023 par l’Allemagne (34), l’Italie (15), la Belgique (12), les Pays-Bas (2) et l’Autriche (1). Du saumon fumé prêt-à-consommer a été identifié comme la source de l’épidémie et un lien a pu être établi avec deux usines de transformation en Lituanie. Les données microbiologiques indiquent que la souche épidémique persiste depuis 2015 dans une des usines dont la production a été récemment mise à l’arrêt. Les investigations se poursuivent afin d’identifier les points de contamination le long de la chaîne de production. Lien
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Bilan
Europe, agents zoonotiques, aliments
L’ECDC et l’Efsa ont publié le bilan de la surveillance des zoonoses en Europe pour l’année 2022. Un contaminant microbiologique a pu être identifié pour 3 104 des épidémies d’origine alimentaire, soit 54 % d’entre-elles. La majorité des épidémies avaient pour origine la présence de Salmonella (1 014 épidémies soit 6 632 cas), la présence de toxines bactériennes sans que celles-ci soient précisées (636 épidémies soit 5 594 cas) ou bien la présence de norovirus et autres calcivirus (332 épidémies soit 7 305 cas). Ces résultats sont similaires aux observations de 2021. La source alimentaire était connue pour 487 épidémies ; les aliments les plus fréquemment impliqués étaient les œufs et ovoproduits (103 épidémies), suivis des plats composés (93 épidémies) et des poissons et leurs produits dérivés (49 épidémies). Lien
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Étude
Italie, résidus de pesticides, miels
La Lombardie et l’Émilie-Romagne sont deux régions italiennes qui accueillent chacune environ 11 % des ruchers nationaux. Entre 2020 et 2022, 221 échantillons de miels y ont été collectés dans le cadre des plans de surveillance officiels pour analyse de leur concentration en différents résidus de pesticides polaires (glyphosate, glufosinate, éthéphon, fosétyl-aluminium et leurs métabolites). Le glyphosate était le plus fréquemment détecté (28 %) ; seuls deux échantillons dont les concentrations s’élevaient à 0,25 et 0,31 mg/kg dépassaient la LMR de 0,05 mg/kg établie dans l’UE. Les résultats obtenus suggèrent une corrélation positive entre la fréquence de détection du glyphosate et l’intensité des activités agricoles à proximité des ruchers. Lien
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Étude
Allemagne, cuivre, alimentation totale
Le cuivre était une des substances analysées dans l’étude de l’alimentation totale « MEAL » pilotée par l’agence sanitaire allemande (BfR). Près de 350 aliments distincts ont été collectés entre 2016 et 2019 au stade de la distribution. Les concentrations moyennes les plus élevées étaient observées pour les foies de bovins (64,8-88,2 mg/kg), les foies d’ovins (73 mg/kg), le cacao en poudre (36,1 mg/kg), les noix de cajou (22,5 mg/kg), les graines de tournesol (20,5 mg/kg), celles de chia (16,5 mg/kg), les noisettes (14,8 mg/kg) et les foies de porcs (13,8 mg/kg). L’étude a montré que chez les adultes, la consommation régulière de foies ou de compléments alimentaires pouvait conduire à des dépassements de la dose journalière proposée par l’Efsa (0,07 mg/kg de poids corporel par jour). Lien En France, la dernière Étude de l’Alimentation Totale réalisée chez les adultes et enfants de plus de 3 ans, publiée en 2011, identifiait également les abats, les fruits secs et graines oléagineuses ainsi que le chocolat comme les matrices les plus contaminées. Lien
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Étude
Maroc, aflatoxines et ochratoxine A, fruits et fruits secs
Le Maroc a récemment mis à jour les seuils réglementaires autorisés pour les mycotoxines dans les aliments. Dans ce contexte, 210 échantillons de fruits secs - incluant des fruits à coques - et jus de fruits ont été collectés en 2022 dans différentes régions. Des aflatoxines ont été détectées dans 25 des 180 échantillons de fruits secs (13,8 %). Les teneurs maximales autorisées au Maroc, lesquelles s’alignent sur le Règlement européen n°2023/915, étaient dépassées dans 12 échantillons (6,6 %). Les figues séchées présentaient la concentration moyenne la plus élevée (23,9 µg/kg) en AFB1, excédant la teneur maximale autorisée (6,0 µg/kg). L’ochratoxine A (OTA), détectée dans 17,1 % (36/210) des échantillons, atteignait les concentrations moyennes les plus hautes dans les arachides (27,4 µg/kg) et les raisins secs (26,7 µg/kg). Cette dernière valeur dépasse le seuil réglementaire du Maroc (10,0 µg/kg) et de l’UE (8,0 µg/kg). Lien
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Étude
Serbie, moniliformine, maïs
En Serbie, des échantillons de maïs (n=400) ont été collectés au stade de la récolte sur une période de quatre années (2018-2021) afin de documenter les niveaux de contamination en moniliformine, une fusariotoxine émergente. L’ensemble des échantillons était contaminé sans qu’aucune différence significative ne soit observée entre les différentes régions étudiées. En revanche, les concentrations moyennes observées en 2021 (222,7µg/kg), année marquée par un climat estival sec et chaud, étaient significativement plus élevées que celles des autres années (41,2 – 85,0 µg/kg). Lien
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Étude
Turquie, résidus de pesticides, fruits et légumes
Dans une étude en Turquie, des échantillons de fruits et légumes (n=99) ont été collectés au stade de la distribution dans la région de Bursa en 2023, puis soumis à des analyses de résidus de pesticides. Les produits les plus fréquemment contaminés étaient les pommes (100 %), les poires (91 %) et les laitues (91 %). La confrontation des résultats aux LMR fixées par la Turquie ou à défaut à celles établies par la Commission européenne, lorsque l’insecticide n’était pas enregistré en Turquie, a montré des dépassements de celles-ci dans 16 % des échantillons répartis dans toutes les catégories de produits. Des dépassements pouvant atteindre plus de cinq fois la valeur de la LMR ont été observés pour le pirimiphos méthyl dans le persil, ainsi que le malathion et l’acétamipride dans l’aneth. Lien
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Étude
Chine, aflatoxines, produits à base de soja
Une équipe a documenté les niveaux de contamination par l’aflatoxine B1 dans quatre types de produits fermentés dérivés du soja, commercialisés en Chine. Près de 200 échantillons ont été collectés entre 2021 et 2022 auprès de commerces dans la province de Hubei. Parmi ceux-ci, 48 % étaient contaminés par l’AFB1. Les concentrations mesurées s’échelonnaient entre 0,36 et 11,26 µg/kg avec une moyenne de 2,2 µg/kg. Treize échantillons dépassaient le seuil réglementaire de 5 µg/kg établi par les autorités chinoises. D’après les auteurs, la contamination des échantillons pourrait provenir d’un mauvais contrôle des étapes de fermentation ou bien de la contamination initiale du soja lui-même, l’AFB1 étant stable même à haute température. Lien
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