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BuSCA n°116 - 11 juillet 2024
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Cette dernière fait la part belle aux dangers chimiques, en particulier aux mycotoxines et aux PFAS, et met en avant deux avis de l’Efsa sur le sélénium et les composés organo-arséniés. En lien avec une pratique culinaire estivale, découvrez également une étude sur la formation de HAP dans les guimauves grillées. Nous vous souhaitons une agréable lecture !
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Étude
Europe, Anisakis, produits de la mer
D’après une analyse des données du RASFF, 651 notifications relatives à la présence d’Anisakis, dont 22 % d’alertes, ont été enregistrées entre 2001 (date de la première notification) et 2023. Ces notifications représentent 73,6 % de l’ensemble des notifications dans la catégorie des parasites. Les produits concernés étaient dans la grande majorité des poissons (97 %) et plus rarement des céphalopodes (3 %). Il s’agissait notamment de maquereaux (26 %), de merlus (20 %) et de baudroies (16 %), provenant principalement de l’Espagne, de la France et du Maroc. Lien
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Étude
Portugal, mycotoxines, alimentation animale
Au Portugal, des chercheurs se sont intéressés aux mycotoxines présentes dans des rations totales mélangées à destination de bovins laitiers et leur éventuel transfert dans le lait. Seize mycotoxines ont été recherchées dans 87 échantillons de rations d’aliments, prélevés dans des fermes entre 2019 et 2022. Les plus fréquemment détectées étaient la beauvéricine (89 %), la fumonisine B1 (75 %), l’enniatine B (71 %), la fumonisine B2 (60 %) et l’enniatine B1 (59 %). Des échantillons de lait ont également été prélevés auprès de 21 fermes, permettant d’estimer des taux de transfert de l’aliment au lait compris entre 4,85 et 10,10 % pour les enniatines, 2,8 % pour la roquefortine et 1,06 % pour la beauvéricine, seules mycotoxines détectées dans le lait. Lien
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Étude
Pologne, PFAS, viandes
En Pologne, une étude a rapporté les concentrations en PFAS mesurées dans des échantillons des viandes collectées à l’abattoir par les services vétérinaires en 2022 et 2023. Au total, 120 échantillons ont été analysés provenant de bovins (n = 30), de porcs (n = 30), de volailles (n = 30) mais également de gibiers (14 sangliers, 16 cerfs). Le PFOS était le composé le plus fréquemment détecté (21 %), notamment dans les échantillons de sangliers (100 %). Les concentrations moyennes de la somme des quatre PFAS réglementés dans l’UE étaient significativement plus élevées dans les viandes de sangliers (0,64 µg/kg) que dans les autres espèces animales (max = 0,007 µg/kg). Aucun dépassement des teneurs réglementaires européennes n’a été relevé. Lien
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Étude
Pologne, HAP, guimauves grillées
Une étude a documenté la formation de HAP dans cinq types de guimauves vendues par la grande distribution en Pologne, après les avoir grillés au feu de bois. Le benzo(a)pyrène (BaP), réglementé par l’UE, présentait des concentrations comprises entre 0,379 µg/kg et 2,953 µg/kg. A titre comparatif, la teneur réglementaire du BaP dans les aliments destinés aux enfants en bas-âge s’élève à 1,0 µg/kg. Par ailleurs, la somme des huit HAP analysés était systématiquement plus élevée dans les guimauves colorées que dans les guimauves blanches, possiblement en lien avec la présence des colorants. Lien
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Étude
Chine, enniatines et beauvéricine, grains de blé
En Chine, une étude sur les mycotoxines a rapporté les concentrations en enniatines et beauvéricine de 769 échantillons de grains de blé collectés à la récolte entre 2018 et 2019. Près de 50 % des échantillons étaient contaminés par des enniatines, notamment l’enniatine B (47 %) tandis que la beauvéricine était plus rarement détectée (5 %). Les concentrations étaient assez hétérogènes : la médiane s’élevait à 7,80 µg/kg pour la beauvéricine et 9,19 µg/kg pour la somme des enniatines, mais avec des valeurs maximales pouvant atteindre respectivement 387,67 µg/kg et 448,28 µg/kg. Pour rappel ces mycotoxines ne sont pas réglementées en Europe. Lien
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Étude
Chine, PFAS, grains de blé
Une étude s’est intéressée au transfert des PFAS des sols agricoles vers les grains de blé. Des échantillons ont été prélevés en Chine sur 10 sites agricoles éloignés de sources industrielles. Dans les sols, les concentrations totales en PFAS variaient de 0,34 µg/kg à 1,59 µg/kg, avec une prédominance du PFOA et du PFOS, tandis que dans les blés, ces valeurs oscillaient entre 2,74 et 6,01 µg/kg, avec une prédominance du PFOA, du PFBA et du PFHxS. D’après les auteurs, un pH faible et une teneur élevée en carbone organique total favoriseraient l’accumulation des PFAS dans les sols et par extension dans les grains de blé. Lien
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Étude
Chine, paraffines chlorées, MCDA
En Chine, des paraffines chlorées à chaîne courte (SCCP) et à chaîne moyenne (MCCP) ont été détectées dans l’ensemble des échantillons de repas à emporter (n = 97) et leurs emballages (n = 33) collectés en 2022 dans le cadre d’une étude. Les plats à base de viande présentaient les concentrations médianes les plus élevées (SCCP : 248 ng/g, MCCP : 339 ng/g). Dans les emballages, les concentrations médianes mesurées étaient supérieures à celles retrouvées dans les aliments et oscillaient entre 2 060 et 9 750 ng/g pour les SCCP et entre 119 et 245 ng/g pour les MCCP. Les concentrations les plus élevées étaient retrouvées dans les emballages en polypropylène, probablement en lien avec l’usage de paraffines chlorées comme plastifiant. Lien
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Étude
Brésil, fumonisines et aflatoxines, maïs
Au Brésil, des chercheurs ont caractérisé la contamination par les aflatoxines (AFB1, AFB2, AFG1, AFG2) et les fumonisines (FB1, FB2) de maïs issus de l’agriculture biologique ou conventionnelle et leurs produits dérivés. Les échantillons ont été prélevés en 2020 et 2021 au stade de la distribution. Pour la majorité des mycotoxines, la proportion d’échantillons contaminés était significativement plus élevée pour les maïs issus de l’agriculture biologique que pour ceux provenant de la production conventionnelle. Par exemple, la fumonisine B1 était détectée dans 87 % (52/60) des échantillons « biologiques » contre 32 % (45/140) des échantillons « conventionnels ». La co-contamination par des aflatoxines et des fumonisines demeurait rare, avec 8,3 % des échantillons « biologiques » concernés et 3,3 % des échantillons « conventionnels ». Lien
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Avis
Europe, sélénium, additifs pour animaux d’élevage
L’Efsa a émis un avis scientifique sur le risque pour la santé humaine lié à la consommation de denrées d’origine animale issues d’animaux nourris avec des additifs contenant du sélénium (Se). Cet avis fait suite à l’abaissement de la dose maximale tolérable en Se proposée par l’Efsa en 2023. Lien Il s’est appuyé sur 39 études portant sur le devenir du Se dans les tissus d’animaux d’élevage et montre que l’utilisation de Se sous sa forme organique à la teneur maximale autorisée actuellement (0,2 mg/kg d’aliment pour animaux) conduit à un dépassement de la nouvelle dose tolérable dans l’ensemble de la population à l’exception des personnes âgées. L’agence n’a pu émettre de conclusion pour le Se sous sa forme inorganique, faute de données chez l’animal. Lien
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