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BuSCA n°113 - 30 mai 2024
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Elle concerne notamment une épidémie de salmonellose liée à la consommation de melons au Royaume-Uni et au Portugal, une épidémie de STEC au Royaume-Uni, la présence de résidus coccidiostatiques dans les aliments d'origine animale ou encore l’étude de la contamination de l'eau en bouteille par les microplastiques. Bonne lecture !
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Étude
Royaume-Uni (cas) et Portugal (cas), Salmonella Saintpaul, melons
Une enquête épidémiologique a été menée à la suite de cas de salmonellose survenus au Royaume-uni (n = 93) et au Portugal (n = 5) en septembre 2023 ; elle met en cause la consommation de melon. L’analyse phylogénétique par WGS des souches de S. Saintpaul isolées chez les cas a montré que celles-ci formaient un cluster présentant une faible diversité génétique (six polymorphismes nucléotidiques (SNP) au maximum). L’analyse des expositions alimentaires chez les cas et les témoins a révélé une forte association avec la consommation de melon (odds ratio ajusté : 14,22 ; 95% IC 2,83 - 71,43 ; p-value = 0,001). Lien
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Étude
Royaume-Uni, STEC, viandes hachées
Une épidémie d’infections à STEC apparue au Royaume-Uni en 2023, comptabilisant 26 cas et mettant en cause de la viande hachée de bœuf, a fait l’objet d’une étude. L’analyse génomique par WGS des souches de STEC isolées des patients hospitalisés a mis en évidence un sérotype rare : E. coli O183:H18 associé au sous-type stx2a de la shigatoxine mais dépourvu des gènes eae et aggR qui codent pour des protéines impliquées dans l’attachement à la muqueuse et généralement présents chez les souches hautement pathogènes. L’enquête épidémiologique n’a pas permis d’identifier à quel niveau de la chaîne de production le produit aurait pu être contaminé. Lien
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Étude
Europe, Salmonella enterica, porcs
Une étude a illustré la diversité génétique de l’espèce Salmonella enterica à travers le monde, chez différents hôtes. Le porc a été identifié comme une des principales sources de transmission des sérotypes S. Choleraesuis et S. Derby à l’Homme. Le sérovar Choleraesuis aurait une origine européenne. Les isolats humains ou ceux issus du bétail possédaient environ neuf fois plus de gènes de résistance aux antibiotiques que ceux isolés chez les sangliers. Lien
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Étude
Chine, Anisakis, produits de la mer
Une enquête visant à détecter la présence d’Anisakis chez les poissons d’eau de mer a été réalisée en Chine entre août et octobre 2023. La prévalence était de 79/187 (42 %). Cinq espèces différentes de nématodes ont été isolées : Anisakis pegreffii, Hysterothylacium aduncum, Hysterothylacium zhoushanense, Hysterothylacium amoyense et Hysterothylacium sp. L’étude de la prévalence d’Anisakis à partir d’une méta-analyse incluant 25 publications a confirmé ces résultats, avec une prévalence de 45 % pour les poissons commercialisés en Chine. Lien
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Dangers biologiques et chimiques
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Étude
Italie, contaminants chimiques et biologiques, mollusques bivalves
Une étude a évalué la présence de contaminants chimiques et biologiques dans 254 échantillons de moules et de palourdes collectées dans des exploitations conchylicoles en Sicile, entre 2017 et 2021. Vibrio spp., Escherichia coli, Arcobacter spp., Salmonella spp et Aeromonas hydrophila ont été détectées dans respectivement 106 (41,7 %), 95 (37,4 %), 79 (31,1 %), 16 (6,3 %) et 12 (4,7 %) échantillons. Concernant les phycotoxines, sept échantillons dépassaient les limites réglementaires (800 µg STXeq/kg), avec un maximum atteignant 8 139 µg STXeq/kg. Lien
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Étude
Europe, RASFF, épices
Une analyse des notifications du RASFF publiées entre 2000 et 2022 concernant les herbes aromatiques et épices a été réalisée. Au total 3 741 notifications ont été transmises, ce qui représente 5,3 % de toutes les notifications. L’Inde était le pays d’origine le plus fréquemment notifié (23,6 %), suivi du Brésil (8,7 %), de la Thaïlande (7,2 %), de la Turquie (5,8 %) et de la Chine (4,6 %). Les dix principales herbes et épices déclarées étaient le piment, le poivre noir, le curry, le paprika, la muscade, des mélanges d’épices, le basilic, la menthe, le gingembre et le cumin. Les dix dangers les plus fréquemment notifiés étaient par ordre décroissant Salmonella, les aflatoxines, le Sudan 1, le Sudan 4, l’oxyde d’éthylène, l’ochratoxine A, le chlorpyrifos, Escherichia coli, les alcaloïdes pyrrolizidiniques et le colorant E 160b, avec une association récurrente entre le poivre noir et Salmonella ainsi qu’entre le piment ou la muscade et les mycotoxines. Lien .
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Étude
Espagne, phycotoxines, mollusques bivalves
Une étude a analysé les données de surveillance des phycotoxines dans les mollusques bivalves prélevés en Galice entre janvier 2021 et octobre 2023. Des phycotoxines ont été détectées dans 55 % des échantillons (n = 4 567) dont 8 % dépassaient la limite réglementaire (800 µg STXeq/kg). Les espèces de mollusques susceptibles d’atteindre les niveaux de toxicité les plus élevés étaient Spisula solida et Magallana gigas. Des pics de contamination par les phycotoxines ont été observés en mai et septembre. Les toxines majoritaires étaient les gonyautoxines (GTX1,4, GTX2,3) et les saxitoxines (STX) et dans une moindre mesure les décarbamoyl-saxitoxines (dcGTX2,3, dcSTX) et la néosaxitoxine. Lien
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Étude
Europe, agents antiparasitaires, aliments d’origines animales
Les données de surveillance des résidus de coccidiostatiques dans les aliments d’origine animale en Europe ont fait l’objet d’une étude. Le taux de non-conformités est passé de 1,01 % en 2009 à 0,13 % en 2021. Les échantillons non conformes concernaient principalement des œufs et des volailles. La nicarbazine, la narasine, le lasalocide et la salinomycine étaient les molécules les plus fréquemment rapportées. Lien
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Étude
Chine, mycotoxines, riz
Les ustiloxines sont des mycotoxines produites par Ustilaginoidea virens, un champignon pathogène responsable de la maladie du faux charbon du riz. Très peu d’informations sur la toxicité de ces mycotoxines chez l’Homme sont disponibles. La présence des ustiloxines a été recherchée dans 300 échantillons de riz prélevés en Chine en 2021. Les prévalences observées étaient respectivement de 96,7 % pour l’ustiloxine F, 55,7 % pour l’ustiloxine A et 29 % pour l’ustiloxine C, avec des concentrations comprises entre 0,1 à 179,2 µg/kg pour l’ustiloxine F et pouvant atteindre 3 620,9 µg/kg pour l’ustiloxine A. Lien
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