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BuSCA n°95 - 7 septembre 2023
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de l’été dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Bonne lecture !
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Évènement
France, Salmonella, œufs
Le 24 août dernier, la France a émis une notification Rasff concernant des œufs frais de poules élevées au sol, en Belgique. Cette notification fait suite à une suspicion de contamination par des salmonelles, probablement à l’origine de 22 cas signalés en France. Lien
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Évènement
Europe, Salmonella Enteritidis ST11, viandes de poulet
Deux épidémies à Salmonella Enteritidis ST11 sont en cours en Europe, avec 134 cas déclarés. Un premier foyer de 22 cas a été signalé par le Danemark en juillet. En août, un second foyer de 8 cas impliquant une souche distincte appartenant également au sérotype ST11 a été signalé par l’Autriche. Depuis, des cas reliés aux deux souches épidémiques ont été rapportés par la France (29), l’Irlande (12), les Pays-Bas (12), la Norvège (12), l’Autriche (6), la Belgique (6), la Suède (6), la Finlande (5) et la Slovénie (5). Les cas interrogés ont rapporté avoir consommé des plats contenant de la viande de poulet. En 2021, le sérotype ST11 avait déjà été à l’origine d’une épidémie transfrontalière impliquant de la viande de poulet. Lien
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Étude
Espagne, Anisakis, anchois
Une étude s’est intéressée à la prévalence du parasite Anisakis dans les anchois pêchés au large de la pénisule ibérique. L’analyse de 161 anchois pêchés entre 2020 et 2021 a montré que la proportion de poissons parasités était nulle en mer Méditerranée tandis qu’elle augmentait en suivant la côte Atlantique du sud vers le nord. Ainsi les anchois étaient parasités avec une fréquence de 3,3 % dans le golfe de Cadiz (sud de l’Espagne), 50 % au large du Portugal et 90 % au nord de l’Espagne, dans la baie de Biscay. Lien
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Étude
Espagne, Salmonella, chaîne alimentaire
En Espagne, les agences sanitaires régionales ont produit 10 222 résultats d’analyse de salmonelles le long de la chaîne alimentaire entre 2015 et 2020. Une exploitation statistique de ces données a permis d’identifier des produits et des maillons à cibler pour la surveillance. Parmi les 20 catégories de produits alimentaires surveillées, les viandes (ovine, bovine, porcine, volaille et autre) étaient les plus susceptibles d’être contaminées par Salmonella. Pour les viandes de volaille et bovine, les échantillons prélevés à l’abattoir ainsi qu’au stade de la vente au détail étaient associés à une plus forte probabilité de contamination. D’après les auteurs, ces résultats encouragent une surveillance renforcée de ces produits à ces deux stades de la chaîne alimentaire. Lien
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Étude
Royaume-Uni, Salmonella, alimentation humaine
Au Royaume-Uni, une équipe a collecté plus de 1 300 aliments au stade de la distribution, entre 2018 et 2019, afin d’évaluer la contamination par Salmonella. Entre un et huit isolats ont été identifiés dans 42 échantillons, portant la proportion d’échantillons contaminés à 9,6 % pour la viande de poulet crue (30/311), 3,7 % pour les crevettes crues (8/217) et 1,3 % pour la viande de porc crue (4/311). Au total, 21 échantillons, dont 19 de poulets d’importation, étaient contaminés par des isolats présentant une forte proximité génétique avec des isolats issus de cas humains. Les auteurs ont également montré qu’un même aliment pouvait être contaminé par plusieurs isolats génétiquement distincts. Lien
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Étude
Finlande, Listeria monocytogenes, surveillance
En Finlande, 722 cas de listériose ont été notifiés entre 2011 et 2021 avec une légère augmentation de l’incidence annuelle, probablement liée au vieillissement de la population (0,8 cas pour 100 000 habitants en 2011 contre 1,3 en 2021). Depuis 2016, un questionnaire est systématiquement soumis aux patients : les produits carnés prêts à consommer ainsi que le poisson fumé y sont les aliments les plus fréquemment rapportés. En parallèle, un plan de surveillance des produits carnés prêts à consommer (n = 793) conduit entre 2012 et 2014 indiquait une contamination de 1,3% des échantillons. Un second plan ciblant des fromages vendus en tranche (n = 398) distribués entre 2015 et 2016 n’a révélé aucune contamination des échantillons. Lien
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Étude
Canada, Salmonella Typhimurium, tofus
En 2021, le Canada signalait pour la première fois une épidémie de salmonellose liée à la consommation de tofu. Dans la province de l’Ontario, 38 cas d’infections à S. Typhimurium avaient ainsi été signalés, avec des symptômes apparus entre mai et juillet. La souche épidémique avait ensuite été détectée dans trois échantillons de tofus assaisonnés et prêts à consommer produits par un même fabricant, chez lequel des manquements aux procédures d’hygiène ont été constatés. Lien
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Étude
États-Unis, Salmonella, noix de cajou
Aux États-Unis, les ventes d’alternatives végétales aux fromages ont augmenté de 85 % entre 2018 et 2021, avec notamment l’arrivée sur le marché de produits à base de noix de cajou. Entre 2013 et 2022, quatre épidémies de salmonellose reliées aux noix de cajou et leurs produits dérivés ont été recensées dans le pays, responsables de 74 cas. Pour deux d’entre-elles, la source confirmée était un succédané de fromage. Pour les deux autres, la source suspectée était des noix de cajou crues et des boissons végétales à base de cajou. Pour l’ensemble de ces épidémies, les noix de cajou consommées ou transformées étaient des produits d’importation. Lien
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Étude
Brésil, Salmonella, viandes de poulet
Une étude au Brésil a estimé à 46 % (53/115) la proportion d’échantillons de viande de poulet réfrigérée contaminés par Salmonella au stade de la distribution. Les échantillons ont été collectés auprès de 83 supermarchés entre 2019 et 2021. D’après les auteurs, des proportions similaires ont été rapportées au Brésil pour la viande de poulet congelée vendue au détail. Les 78 isolats de salmonelles identifiés ont ensuite été soumis à des tests de sensibilité vis-à-vis de neuf antibiotiques : 83,3 % montraient une résistance à l’amoxicilline, 64,1 % au sulfaméthoxazole et 46,2 % à la tétracycline. Lien
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Bilan
Chine, Bacillus cereus, épidémies d’origine alimentaire
En Chine, Bacillus cereus a été incriminé dans 419 épidémies d’origine alimentaires entre 2010 et 2020 et responsable de 7 892 cas d’infection dont cinq décès. Près de 48 % des infections sont survenues après un repas dans une cantine scolaire. Les aliments à base de riz représentaient la première source d’infection suivis des produits à base de farine. Lien
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Dangers biologiques, chimiques et physiques
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Bilan
Monde, alertes sanitaires, chaîne alimentaire
L’INFOSAN a publié son rapport d’activité pour la période 2020 - 2021. Le réseau, qui facilite le partage d’informations entre pays lors d’évènements sanitaires transfrontaliers, a recensé 375 incidents au cours de cette période. Ce chiffre représente près du double des incidents rapportés dans le précédent rapport d’activité (162 en 2018/2019), reflet d’une collaboration accrue entre les états. Ces incidents impliquaient des dangers biologiques (n = 212), dont une majorité liée à la présence de Salmonella (86), des allergènes non déclarés (65), des dangers physiques (47) et enfin des dangers chimiques (42). Les produits de la mer (65), les produits laitiers (38) et carnés (36) étaient les plus fréquemment concernés. Lien
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Étude
Australie, allergènes, poissons en conserve
Certaines personnes allergiques au poisson cru peuvent parfois tolérer le poisson en conserve et se voir autoriser sa consommation. Cependant, une étude en Australie a montré que la parvalbumine, la tropomyosine et le collagène, trois allergènes connus, conservaient leurs propriétés même après le traitement thermique appliqué aux conserves. Les chercheurs ont analysé le contenu protéique de 17 conserves de poissons (thons, sardines, saumons) puis testé leur pouvoir allergène auprès d’une cohorte de 53 enfants âgés de un à 18 ans, ayant déjà déclaré une allergie au poisson. Des signes d’une réaction allergique ont été identifiés pour 66 % des enfants : 51 % réagissaient aux extraits protéiques de conserves de sardine, 43-45 % à ceux de saumon et 8 - 17 % à ceux de thon, en fonction des extraits protéiques testés. Lien
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Étude
Turquie, éléments traces, céphalopodes
Des spécimens de céphalopodes (20 poulpes, 40 pieuvres, 80 calmars) pêchés en 2020 au large de la Turquie ont été analysés afin d’évaluer leur contamination par différents éléments traces. Les concentrations en éléments traces étaient plus élevées dans l’hépatopancréas que dans le manteau, partie généralement consommée. Les concentrations moyennes en plomb relevées dans le manteau égalaient ou dépassaient la teneur maximale réglementaire européenne (0,30 mg/kg) pour les trois espèces : 0,30 mg/kg pour les poulpes, 0,67 mg/kg pour les pieuvres et 0,87 mg/kg pour les calmars. Lien
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Étude
Pérou, éléments traces, cafés
Au Pérou, une équipe a évalué les teneurs en éléments traces dans des grains de café Arabica (n = 159), collectés auprès de producteurs en 2021. Selon la région de production, les concentrations relevées oscillaient entre 0,50 et0,94 mg/kg pour l’arsenic inorganique, 0,05 et 0,21 mg/kg pour le chrome et entre 0,64 et 0,72 mg/kg pour le plomb. La région de San Martin présentait systématiquement les teneurs moyennes les plus élevées, probablement en lien avec les activités minières qui y sont implantées. Aucune différence n’a été observée entre les cinq variétés testées, à l’exception de la variété Pache qui présentait des teneurs en chrome significativement plus élevées (0,39 mg/kg) que les autres variétés (0,11 - 0,17 mg/kg). Lien
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Étude
Chine, éléments traces, thés
Une revue de la littérature s’est appuyée sur 227 articles parus entre 1993 et 2021 afin de documenter la contamination des plantations de thé par les éléments traces en Chine. Plus de 4 000 résultats ont été exploités pour chacun des six éléments traces investigués (As, Cd, Cr, Cu, Hg, Pb). Les auteurs ont estimé que les échantillons de thé analysés dépassaient les seuils réglementaires établis en Chine dans les proportions suivantes : 3,7 % pour le thé blanc, 6,7 % pour le thé vert, 7,8 % pour le thé Oolong, 8,3 % pour le thé jaune, 8,7 % pour le thé noir, 11,2 % pour le thé fermenté et 30,9 % pour le thé aromatisé. Des concentrations élevées ont été relevées dans les provinces du sud, pour lesquelles les auteurs ont identifié un risque accru de survenue de cancer, associé à la présence de cadmium dans le thé. Lien
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Étude
Chine, mycotoxines, bières
En Chine, 158 bières collectées auprès de supermarchés de Shangaï en 2022 ont été soumises à des analyses de mycotoxines. Le déoxynivalénol-3-glucoside (D3G) et la zéaraléone (ZEN) ont été détectés dans respectivement 35 % et 17 % des échantillons. Le D3G est une forme modifiée du déoxynivalénol (DON) qui contrairement à ce dernier, n’est pas réglementée par l’UE dans l’alimentation. Des études précédentes ont montré que le DON produit par les champignons dans les grains infectés, utilisés pour la fabrication de bière, peut notamment être métabolisé en D3G au cours du maltage. Ceci expliquerait que le D3G soit fréquemment détecté dans cette étude, à l’inverse du DON, jamais détecté. D’après les auteurs, la teneur moyenne en D3G (30,60 µg/L) observée serait supérieure aux niveaux précédemment rapportés dans la littérature. Lien
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