BuSCA n°15 - 23 avril 2020

 

Éditorial

 

Chers lecteurs,

La sixième semaine de confinement vient confirmer une tendance déjà observée dans notre précédent BuSCA : très peu de signaux sont relevés actuellement par nos outils de screening, l’actualité sanitaire étant quasi-exclusivement dirigée vers le Covid-19 et ses conséquences.

Les quelques brèves qui vous sont proposées relatent des études et avis intéressants pour la mise en œuvre de la surveillance de dangers biologiques tels que STEC et Listeria dans les végétaux, de dangers chimiques, voire les deux dangers combinés.

Bonne lecture

 

Dangers biologiques

 

Événement

Pays-Bas (cas) et Brésil (source), Salmonella, poulet

Six cas d’infections à Salmonella Virchow survenus aux Pays-Bas entre fin 2019 et mi-février 2020, et notifiés au RASFF le 19 mars 2020, ont été associés à la consommation de poulet importé congelé du Brésil. L’association a été faite suite à l’enquête épidémiologique et une analyse WGS de six souches isolées d’échantillons de viande. Le lot mis en cause a également été distribué en Espagne. Le Brésil est le premier exportateur de poulet vers l’Union Européenne. Lien

Étude

STEC, végétaux (aquaponie, hydroponie)

Une étude observationnelle (sans inoculation d’agents pathogènes) en station expérimentale a montré que des Escherichia coli productrices de shigatoxines (STEC) pouvaient être isolées à la surface de plantes (salade, basilic, tomate) cultivées en hydroponie (culture sur substrat avec apport de solution nutritive) et aquaponie (culture avec de l’eau issue de pisciculture). Aucune contamination des tissus internes des plants par Listeria monocytogenes et Salmonella spp. n’a été mise en évidence. Les cultures en aquaponie et hydroponie ne seraient donc pas exemptes de risque de contamination biologique. Lien

Avis

Europe, Listeria, végétaux congelés

L’EFSA a publié le 20 avril un avis sur le risque Listeria monocytogenes dans les fruits et légumes congelés, y compris les herbes, blanchis pendant la transformation. Cet avis fait suite à une série de cas de contamination par L. monocytogenes ST6 survenus entre 2015 et 2018 dans plusieurs pays de l’UE. Étant donné le risque de conservation sub-optimale avant consommation (par exemple 48 h à 12°C), la contamination doit être très faible en fin de production (non détection dans 25 g) pour que le seuil réglementaire de 100 UFC/g ne soit pas dépassé à la consommation. Lien

 

Dangers chimiques 

 

Avis

Belgique, contaminants chimiques, aliments

L’AFSCA (Agence belge pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire) a émis un avis sur le plan et la zone d’échantillonnage des denrées alimentaires et aliments pour animaux produits à proximité d’une usine de broyage de déchets métalliques en vue du recyclage située à Courcelles (région de Hainaut, Belgique). Cet avis fait suite à la mise en évidence de niveaux très élevés de polychlorobiphényles (PCB), dioxines/furanes (PCDD/F) et de plusieurs éléments traces métalliques (Cd, Pb, Ni, Zn et Hg) dans les retombées atmosphériques de l’usine. L’échantillonnage préliminaire réalisé a porté sur très peu d’aliments. Les résultats étaient conformes à la réglementation, à l’exception des taux de dioxines/furanes (PCDD/F) et de PCB-dioxin like (PCB-DL) dans les œufs de poule qui dépassaient en moyenne d’un facteur 2 les teneurs maximales réglementaires. Le plan propose notamment de comparer les taux de contamination de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux (herbe) dans la proximité immédiate de l’usine (moins de 2 km) avec des échantillons plus éloignés (2 à 5 km) afin de dissocier la contamination de fond de la contamination liée à l’usine. Lien

 

Dangers chimiques et biologiques

 

Étude

France, hiérarchisation des risques

INRAE a développé un modèle de hiérarchisation des risques permettant d'évaluer simultanément les risques biologiques et chimiques liés à la sécurité sanitaire des aliments. Le modèle a été appliqué aux modes de consommation émergents. Les risques sont hiérarchisés selon huit critères relatifs à la sévérité et l’exposition. Ce modèle utilise PROMETHEE, une méthode de décision multicritères (MCDA). Les principaux modes de consommation émergents mis en évidence, et sur lesquels ont porté cette étude, sont la consommation de poisson cru, de graines, de noix et de « laits » végétaux, ainsi que la cuisson dans des moules en silicone. Lien

 

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Ce bulletin est rédigé par l’équipe de veille de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire. Il n’engage pas les membres de la Plateforme.