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BuSCA n°88 - 12 mai 2023
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Bonne lecture !
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Étude
Italie, Yersinia enterocolitica, fromages
En Sardaigne, la présence de Yersinia enterocolitica a été recherchée dans l’environnement de production et les produits (Ricotta et Pecorino Romano) de deux fromageries industrielles. Y. enterocolitica. a été détectée dans 10 % (18/177) des prélèvements effectués sur les sols, 4 % (4/104) de ceux effectués sur des surfaces au contact des fromages et 10% (1/10) des filtres à lait testés. En revanche, aucune souche de Y. enterocolitica n’a été isolée à la surface des fromages (0/18). Lien Les six souches caractérisées appartenaient au biotype 1A et ne possédaient pas le gène ail, utilisé comme marqueur dans la détection des Yersinia pathogènes selon la norme ISO/TS 18867. Lien
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Étude
Canada, virus de l’hépatite E, foies de porc
Une étude menée au Québec a évalué la prévalence du virus de l’hépatite E (VHE) dans des échantillons de foies de porc crus, collectés à l’usine ou de pâtés à base de foies de porc, collectés au stade de la distribution en 2022. Les prévalences observées s’élevaient à 29 % (24/83) dans les pâtés et 4 % (3/79) dans les foies crus. Le VHE est généralement détecté par PCR. Dans cette étude, 11 des échantillons contaminés présentaient un nombre de copies d’ARN supérieur à 105 copies/g. Lien
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Étude
États-Unis, fardeau sanitaire et économique, farines
Le fardeau sanitaire et économique dû aux intoxications alimentaires associées à la consommation de farine ou produits à base de farine a été estimé aux États-Unis pour la période 2001-2021. Sur cette période, neuf épidémies ont été recensées, entraînant 752 cas dont 223 hospitalisations. Les agents pathogènes Salmonella et E. coli étaient respectivement à l’origine de 75 % et 25 % des cas. Les produits incriminés étaient des produits crus ou insuffisamment cuits tels que de la farine, des pâtés en croûte, des céréales pour petit-déjeuner, de la pâte à gâteau ou encore des glaces contenant de la pâte à biscuit crue. Ainsi, les épidémies associées à ces produits causeraient chaque année entre 108 et 258 millions de dollars de pertes économiques, liées aux soins médicaux, à la perte de productivité des malades et la détérioration de leur qualité de vie. Lien
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Étude
États-Unis, Salmonella spp., poulets panés et farcis
Aux États-Unis, entre 1998 et 2022, les préparations à base de poulet comme les poulets panés ou farcis ont été à l’origine de 11 épidémies de salmonellose. Les CDC ont ainsi recensé 187 cas et 42 hospitalisations sur cette période, dont une majorité de cas associée à de mauvaises pratiques de préparation domestiques. Malgré une meilleure information des consommateurs initiée en 2006 sur les emballages - spécifiant de ne pas consommer ces produits crus ou réchauffés au micro-onde - , les épidémies se sont poursuivies. Suite à ce constat, le ministère américain de l’agriculture réfléchit à de nouvelles mesures de gestion pour les produits dépassant le seuil de 1 CFU/g. Lien
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Étude
Malaisie, dangers microbiologiques, produits de la mer
Entre 1997 et 2020, 19 pays européens ont signalé des rejets aux frontières de produits de la mer en provenance de Malaisie, en raison de la présence d’agents pathogènes. En écho à ce constat, une revue systématique a établi un état des lieux des données disponibles sur la présence d’agents pathogènes dans ces produits, en Malaisie. En s’appuyant sur une dizaine d’études avec plus de 2 000 échantillons analysés, les auteurs ont estimé que 51 % des prélèvements étaient contaminés par au moins un agent pathogène, dont Vibrio spp. et Salmonella spp. Parmi les agents pathogènes détectés, 56 % (IC95 % : 46 – 65 %) présentaient une résistance à un ou plusieurs antibiotiques. Lien
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Bilan
Canada, dangers microbiologiques, denrées d’origine animale et végétale
L’agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a publié le bilan de son programme de surveillance microbiologique pour la période 2021-2022. Près de 4 700 produits alimentaires canadiens et importés ont été échantillonnés conduisant à 10 745 résultats d’analyse. Le pourcentage de produits conformes s’élevait à 99,0 % pour les produits canadiens et 97,7 % pour les produits importés. Le bilan détaillé est disponible sur demande auprès de l’ACIA. Lien
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Étude
Espagne, organophosphorés, boissons
Une étude a estimé les concentrations de 19 esters organophosphorés dans des échantillons de boissons (n = 75) vendues en Espagne, collectées en 2021. Les concentrations les plus élevées ont été rapportées pour les boissons à base de colas (2 876 ng/L) et les jus de fruits (1 009 ng/L), principalement en raison de niveaux élevés en 2-éthylhexyle diphényle (EHDPP). Ce dernier était présent à des niveaux significativement plus élevés dans les boissons sucrées (1577 ng/L) que dans celles sans sucres (29,5 ng/L). Des analyses supplémentaires ont permis d’identifier les capsules de bouteilles ainsi que les sucres ajoutés aux jus et colas comme des sources potentielles de contamination par ce composé. Lien
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Étude
Mer du Nord, trinitrotoluène, moules
Un laboratoire a récemment analysé des moules échantillonnées entre 1985 et 2021 le long des côtes de la mer Baltique et de la mer du Nord afin d’étudier la présence de composés issus d’anciennes munitions, enfouies dans ces zones. Les premières traces de différents métabolites du trinitrotoluène (TNT) ont été détectées dans les échantillons collectés entre 1999 et 2000. Après 2012, les résultats dépassaient les limites de détection et l’intensité des signaux augmentait progressivement. Bien que l’ensemble des résultats d’analyses se situe en-dessous des limites de quantification (0,10 - 0,68 ng/g), ils tendent à démontrer une accumulation de ces contaminants et donc leur relargage, probablement en lien avec la corrosion des munitions. Lien
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Étude
Europe, cannabinoïdes, infusions à base de chanvre
Des préparations pour infusion à base de chanvre commercialisées en Serbie, Slovénie et Autriche ont été collectées en 2021 dans l’objectif de quantifier les niveaux de delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), cannabidiol (CBD) et cannabinol (CBN). Un échantillon parmi les 14 analysés présentait un taux de THC supérieur à 0,3 %, ce qui le classe comme stupéfiant selon la réglementation européenne. Pour les autres, ce taux était compris entre 0,012 et 0,13 %. Le taux de THC a également été mesuré dans les 14 décoctions préparées à partir de ces tisanes. Pour cinq d’entre-elles, la consommation d’une seule tasse de 200 ml conduisait à un dépassement de la dose de référence aiguë établie par l’Efsa (1 µg/kg). Lien
Quant au CBD, non réglementé, sa teneur oscillait entre 0,22 et 3,03 % dans les préparations pour infusion. Plusieurs effets néfastes ont été identifiés par l’Efsa dans des modèles animaux mais les données sont encore très limitées. Lien
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Étude
Turquie, résidus de pesticides, citrons
En Turquie, des citrons collectés entre 2020 et 2021 au stade de la distribution ont été analysés avec leur peau à l’aide d’une méthode permettant la détection de 355 résidus de pesticides. La présence d’au moins un de ces résidus a été détectée dans 43 des 100 échantillons analysés. Les auteurs ont relevé 42 dépassements des LMR européennes dont 17 pour le chlorpyrifos-méthyle. En revanche, aucun des jus frais obtenus à partir de ces citrons ne contenait de résidus à des niveaux détectables. Lien
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Étude
Chine, éléments traces, produits de la mer
Une étude en Chine a rapporté des dépassements des teneurs maximales nationales pour neuf des onze éléments traces analysés dans différents produits de la mer (n = 184), collectés sur des marchés de Shenzhen. Notamment, 57 % des échantillons dépassaient les teneurs réglementaires autorisées en arsenic et 11 % celles en cadmium. Les concentrations moyennes en cadmium dans les poissons (0,210 mg/kg) et celles en arsenic mesurées dans les crustacés (1,471 mg/kg) et bivalves (4,961 mg/kg) étaient plus élevées que celles rapportées précédemment dans d’autres régions d’Asie. Les résultats indiquent l’existence d’un risque pour la santé des consommateurs lié aux teneurs dans ces produits de ces deux éléments. Lien
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Étude
Chine, éléments traces, écrevisses
Des échantillons d’écrevisses (n = 385) ont été collectés en 2021 dans cinq régions chinoises appartenant au bassin versant du fleuve Yangtze, une zone de production majeure de ces crustacés, afin de mesurer les teneurs en différents éléments traces. Les concentrations moyennes mesurées dans la chair étaient les plus élevées pour le chrome (Cr : 1,44 mg/kg) et le nickel (Ni : 0,407 mg/kg). Les auteurs ont également observé des dépassements des teneurs réglementaires chinoises établies pour le Cr (2 mg/kg) et le Ni (0,5 mg/kg). Les concentrations maximales s’élevaient à 11,2 mg/kg pour le Cr et 5,10 mg/kg pour le Ni. Un risque accru de survenue de cancer a été identifié, en lien avec la contamination des écrevisses par ces deux éléments. Lien
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Étude
Inde, PFAS, thés
En Inde, des thés en sachet (n = 108) collectés en 2021 au stade de la distribution, ont été analysés par une méthode ciblant 12 PFAS. Les teneurs moyennes s’élevaient à 22,37 ng/g pour la poudre de thé et 25,63 ng/g pour les sachets de thé seuls. Dans les deux cas, les profils de contamination étaient dominés par le PFOS et le PFHxS. Les résultats indiquaient un faible risque pour la santé de la population indienne en lien avec la consommation de ces thés. Ces produits ne sont pas inclus dans la réglementation européenne pour les PFAS qui ne couvre à l’heure actuelle que certaines denrées d’origine animale (UE 2022/2388). Lien
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Étude
Monde, mycotoxines, produits de la ruche
Les mycotoxines sont rarement analysées dans les produits de la ruche. Une étude rapporte ainsi les concentrations de cinq mycotoxines dans différents produits de la ruche en provenance de 28 pays, commercialisés principalement en ligne : du pain d’abeilles (n = 7), du pollen frais (n = 8) et du pollen séché (n = 64). L’aflatoxine B1 (AFB1) était la plus fréquemment détectée (99 %), avec des teneurs comprises entre 1,1 et 5,3 ng/g. Les autres mycotoxines détectées étaient le déoxynivalénol (66 %), la zéaralénone (55 %) et l’ochratoxine A (29 %). La toxine T-2 n’a été détectée dans aucun échantillon. Lien
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Bilan
France, PFAS, eaux de consommation
L’inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) a publié une analyse de la présence des PFAS dans différents compartiments environnementaux en France (eaux, sols, sédiments). Ce bilan exploite en partie les analyses de PFAS menées par les agences de l’eau sur le territoire français depuis 2017 et propose une carte des concentrations maximales observées pour les eaux souterraines. Au niveau des bassins Rhône-Méditerranée-Corse et Seine-Normandie, les concentrations moyennes quantifiées dans les échantillons d’eaux souterraines sont de l’ordre de 0,10 à 0,15 µg/L. Des teneurs maximales seront à respecter d’ici janvier 2026 dans les eaux destinées à la consommation (DE 2020/2184) : 0,10 µg/L pour la somme des 20 PFAS considérés comme préoccupants et 0,50 µg/L pour la somme des PFAS qui pourront être quantifiés. Lien
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