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BuSCA n°110 - 18 avril 2024
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Éditorial
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Cette édition du BUSCA vous invite à découvrir des études récentes sur la surveillance des salmonelles dans la faune sauvage, la détection d’espèces de Vibrio émergentes en aquaculture ou encore l’intérêt des bio-essais dans la détection des dioxines bromées. La quinzaine a également été marquée par la parution en France du plan d’action ministériel sur les PFAS. Nous vous souhaitons une lecture enrichissante.
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Suivi
États-Unis, Salmonella spp., charcuteries
Aux États-Unis, l’épidémie de salmonellose liée à la consommation de charcuterie décrite dans les BuSCA n°104 et n°107 comptabilise à présent 104 cas dont 27 hospitalisations, recensés entre novembre 2023 et février 2024. Les investigations ont permis d’identifier la souche épidémique comme appartenant au sérotype S.I 4:l:-. Les lots incriminés ont été rappelés, certains délais limites de consommation courent néanmoins jusqu’en juillet 2024. Lien
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Étude
Italie, Salmonella spp., sangliers
En Italie, une étude rétrospective conduite sur une période de cinq ans (2018-2023) a documenté la contamination de sangliers sauvages par Salmonella. Parmi les 280 sangliers analysés, huit (3%) se sont révélés contaminés, au niveau de la carcasse (n=5), du foie (n=3) ou des fèces (n=1). Les tests immunologiques ont permis d’identifier les sérotypes Stanleyville, Derby, Typhimurium ainsi qu’un variant monophasique de Typhimurium sérotype 4,[5],12:i:-. Lien
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Étude
Egypte, Vibrio spp., daurades royales
Le Lac Menzaleh, lagune située dans le delta du Nil, est une zone de forte activité aquacole en Égypte. Une centaine de daurades royales (Sparus auratus) d’élevage y ont été prélevées à chaque saison entre septembre 2022 et juillet 2023, afin d’évaluer leur contamination par Vibrio spp. Des tests biochimiques présomptifs ont indiqué la présence de V. alginolyticus et V. fluvialis dans les prélèvements de rein, foie ou cervelle. La proportion de daurades contaminées était la plus élevée en été pour V.alginolyticus (57,8 % ; 71/123) et en hiver pour V.fluvialis (25,3 % ; 21/83). Lien
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Étude
Japon, STEC, viandes de bœuf
Au Japon, une équipe a évalué la présence d’Escherichia coli producteurs de shigatoxines dans des carcasses bovines prélevées à l’abattoir entre 2020 et 2023. Les analyses PCR ont permis d’identifier le gène stx, responsable de la production de shigatoxines, dans 69 isolats. Après confirmation par des tests immunologiques, le sérotype O157:H7 a été identifié dans 0,6 % (3/497) des carcasses. Les trois isolats possédaient les gènes stx2a et/ou stx2c. D’autres sérogroupes ont été détectés dans 4,6 % (23/497) des carcasses, dont le sérogroupe O113 qui était le plus fréquent (5 isolats). Les 23 isolats associés possédaient majoritairement les gènes stx2a (8 isolats) et stx2d (6 isolats). Lien Des études ont montré que le gène stx2a est associé à des cas d’infection particulièrement sévère chez l’Homme. Lien
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Étude
Chine, Staphylococcus, produits à base de riz
Staphylococcus aureus et plus rarement S. argenteus sont deux espèces bactériennes associées à des cas d’intoxications alimentaires qui ont fait l’objet en 2020 d’une étude en Chine. Leurs présences ont été recherchées dans 250 échantillons de produits à base de riz (nouilles, vermicelles, etc.), prélevés au stade de la distribution. Les proportions d’échantillons contaminés par S. aureus et S. argenteus s’élevaient, respectivement, à 27,2 % (68/250) et 4,4 % (11/250). Parmi 16 antibiotiques testés, les isolats étaient majoritairement résistants à la pénicilline (70-79 %), la tétracycline (20-58 %) et l’azithromycine (8-20 %). Lien
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Étude
Chine, Toxoplasma gondii, animaux d’élevage
Une méta-analyse de la littérature s’est intéressée aux données de séroprévalence de Toxoplasma gondii rapportées chez les animaux d’élevage destinés à l’alimentation humaine, en Chine. L’étude s’est appuyée sur 184 publications parues entre 2010 et 2023 et a permis d’estimer une séroprévalence globale de 15,3 % (IC95 : 13,1-17,8). Les porcs présentaient la séroprévalence la plus élevée (23,2 %, IC95 : 18,2-28,7), suivis des poulets (19,9 %, IC95 : 14,9-25,4), des chèvres (13,0 %, IC95 : 9,0-16,9), des moutons (11,3 %, IC95 : 6,7-16,9) et des bovins (9,1 %, IC95 : 7,1-11,3). Les auteurs ont remarqué des variations temporelles au niveau régional contrairement à l’échelle nationale. Lien
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Étude
Monde, virus, fruits rouges
D’après une méta-analyse de la littérature parue entre 1980 et 2022, la proportion d’échantillons de fruits rouges contaminés par norovirus ou le virus de l’hépatite A (HAV) s’élèverait à 2,12 % (IC95 : 1,74-2,59). Aucune différence significative n’a été constatée entre les différentes baies analysées (fraises, mûres, framboises, myrtilles, etc.), cependant des différences géographiques ont été notées. Notamment, les baies en provenance d’Afrique étaient généralement plus contaminées par les norovirus (4,9-36,2 % selon le génogroupe) et le HAV (19,4 %) que celles en provenance des autres continents. Lien
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Étude
Allemagne, alcaloïdes tropaniques et alcaloïdes pyrrolizidiniques, laits de vache
En Allemagne, 228 échantillons de laits prélevés à la ferme entre 2020 et 2021 ont été analysés en vue d’identifier la présence de 54 alcaloïdes tropaniques et pyrrolizidiniques. Des alcaloïdes pyrrolizidiniques, en majorité la lycopsamine, la senkirkine et la jacoline, ont été détectés dans 26 échantillons. Leur somme variait entre 0,007 µg/L et 5,6 µg/L (une valeur extrême liée à une forte contamination de l’échantillon en jacoline) avec une valeur médiane de 0,024 µg/L. L’atropine était le seul alcaloïde tropanique détecté, avec des concentrations oscillant entre 0,028 et 0,066 µg/L dans les quatre échantillons contaminés. La présence dans les zones de pâture de séneçon, une plante productrice d’alcaloïdes, a été fréquemment rapportée dans les deux régions ciblées par l’étude, pouvant expliquer la détection de certains alcaloïdes dans le lait. Lien
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Étude
Europe, dioxines et furanes, œufs et graisses animales
La surveillance en routine des dioxines et furanes chlorés ainsi que des PCB de type dioxines dans l’alimentation peut impliquer l’utilisation d’un bio-essai cellulaire suivi, en cas de suspicion, d’une confirmation par une méthode ciblée (GC-HRMS). Aux Pays-Bas, le laboratoire européen de référence (LRUE, Wageningen) a constaté en 2019 une hausse importante d’échantillons d’œufs et graisses de poulets de chair identifiés comme suspects par les bio-essais, alors même que les analyses de confirmation ne détectaient aucune présence des congénères réglementés. Après investigation, le LRUE a identifié la présence dans les échantillons du 2,3,7,8-TBDF, un furane bromé non réglementé. Celui-ci a ensuite été détecté dans l’ensemble des aliments pour volailles et additifs alimentaires analysés, les identifiant comme la source probable de contamination. Cette étude illustre l’intérêt des bio-essais dans la détection de composés émergents. Lien
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Étude
Brésil, résidus de pesticides, fruits et légumes
Entre 2015 et 2022, les autorités sanitaires brésiliennes ont contrôlé plus de 10 000 échantillons de fruits et légumes et constaté que 80,3 % d’entre eux respectaient les LMR établies au Brésil pour les résidus de pesticides. Dans l’hypothèse où ces végétaux pourraient être utilisés en Europe dans des produits destinés aux nourrissons et enfants en bas-âge, une étude a évalué leur conformité à la LMR (0,01 mg/kg) autorisée par la Commission européenne dans l’alimentation infantile et montré que celle-ci était fréquemment dépassée. Parmi les échantillons de fruits et légumes conformes vis-à-vis de la réglementation brésilienne, les dépassements concernaient en particulier les poivrons (89,0 %), les raisins (78,2 %), les carottes (74,4 %) et les laitues (72,7 %). Lien
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Avis
France, PFAS, chaîne alimentaire
La France a publié le plan d’action interministériel sur les PFAS pour 2023-2027. Décliné en six axes, il vise à évaluer et réduire l’exposition de la population aux PFAS, notamment par le renforcement de leur surveillance dans la chaîne alimentaire. Ainsi la DGAL prévoit pour 2024 près de 850 prélèvements sur tous types de denrées alimentaires. Un plan de surveillance des denrées autoconsommées (poulailler, potager, etc.) pourra être décliné au niveau régional si besoin. De son côté, la DGCCRF élargira la surveillance des matériaux au contact des aliments à de nouveaux composés fluorés. Il est également prévu que les ARS surveillent de manière exploratoire une trentaine de PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine, incluant les 20 substances ciblées dans la réglementation européenne. Lien
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