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BuSCA n°108 - 21 mars 2024
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Éditorial
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Une série d'événements récents mettent en lumière la diversité des risques liés à la sécurité des aliments, à travers le monde, tels que des intoxications à Salmonella en France, l'émergence de souches de STEC en Allemagne, la présence d’Helicobacter pullorum dans la viande de volaille en Italie ou de parasites dans des légumes en Espagne, jusqu'aux intoxications mortelles causées par des biotoxines dans des viandes de tortue consommées à Zanzibar. Bonne lecture !
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Évènement
France, Salmonella, saucissons secs
Le 5 février dernier, le centre national de référence des salmonelles a signalé 12 intoxications à Salmonella chez des personnes ayant toutes consommé du saucisson sec produit par la même boucherie. Les lots incriminés ont fait l’objet d’un rappel sur décision de la direction départementale de la protection des populations (DDPP42). Lien
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Étude
Allemagne, STEC, aliments
En Allemagne, le centre national de référence des bactéries pathogènes entériques a caractérisé par WGS 1 257 isolats de STEC dont 39 associés à des SHU, collectés entre 2020 et 2022. Les principaux sérogroupes identifiés étaient O26 (15 %), O146 (10 %) puis O91, O157, O103 (9 % chacun). Pour les souches associées à un SHU, les sérogroupes les plus communs étaient O26 (33 %), O145 (16 %), O157 (13 %), O111 et O80 (10 % chacun). Deux nouveaux antigènes O (RKI6 et RKI7) ont été découverts, ainsi que des souches du sérotype O80:H2 présentant une résistance à plus de quatre antibiotiques. Lien Selon l’Anses, le sérogroupe O80 a émergé en France en 2010 et n’a cessé de progresser depuis. Entre 2017 et 2021, il était responsable à lui seul de 24 % des cas de SHU sur notre territoire. Lien
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Étude
Italie, Helicobacter pullorum, viandes de poulet de chair
Peu de données sont disponibles sur la contamination d’Helicobacter pullorum dans la viande de volaille. Pour cette raison, une équipe en Italie a analysé des échantillons de cuisses (n = 120) et poitrines (n = 120) de poulets de chair collectés au stade de la distribution entre 2021 et 2023. Les tests biochimiques ont révélé la présence de H. pullorum dans 84 (35 %) des échantillons tandis que les tests PCR indiquaient sa présence dans 108 échantillons (45 %). D’après les auteurs, il serait nécessaire de développer des tests biochimiques plus spécifiques car actuellement ils ne permettent pas toujours de discriminer facilement des bactéries du genre Campylobacter. Lien
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Étude
Espagne, parasites et amibes, fraises et légumes-feuilles
En Espagne, une étude s’est intéressée à la fréquence de contamination, par des parasites et amibes, de denrées végétales généralement consommées crues. Ainsi, 101 échantillons de légumes-feuilles (choux, épinards, laitues) et fraises ont été prélevés au stade de la distribution entre 2020 et 2022. Les résultats ont montré que les produits étaient le plus fréquemment contaminés par Acanthamoeba spp. (65,5 %), suivi de Toxoplasma gondii (37,2 %), Vermamoeba vermiformis (17,3 %), Cyclospora cayetanensis (12,7 %), Cryptosporidium spp. (6,8 %), Blastocystis spp. (1,8 %) et Giardia spp. (1,7 %). Lien
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Évènement
République-Unie de Tanzanie, chélonitoxines, viandes de tortue
A Zanzibar, en Tanzanie, 87 personnes ont été intoxiquées après ingestion de viandes de tortue marine ; neuf personnes sont décédées. Deux épisodes similaires étaient survenus en 2021 : un épisode à Madagascar à l’origine de 19 décès (BuSCA 38) et un à Zanzibar responsable de sept décès. Ces intoxications sont liées à la présence de biotoxines marines dans la chair des tortues connues sous le nom de chélonitoxines. Lien
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Étude
Pays-Bas, glycoalcaloïdes, haricots verts surgelés
Aux Pays-Bas, un article rapporte un évènement rare d’intoxication alimentaire survenu en 2023 après la consommation de haricots verts surgelés contenant des baies de morelle noire (Solanum nigrum). La morelle noire est une adventice commune, dont les baies non mûres, de couleur verte, contiennent notamment de la solanine, un alcaloïde toxique. Lien Quatre personnes avaient été hospitalisées et les produits avaient fait l’objet d’une notification au RASFF en mai 2023. Lien
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Étude
Italie, mycotoxines, substituts de produits carnés
Une étude en Italie a documenté la présence de 16 mycotoxines dans des produits d’origine végétale (n = 105) vendus comme alternatives à la viande dans des supermarchés locaux. La beauvéricine, l’énniatine B ainsi que les fumonisines et les toxines d’Alternaria étaient les mycotoxines les plus fréquemment détectées avec plus de 50 % d’échantillons contaminés qu’ils s’agissent de produits majoritairement constitués de blé, de protéagineux ou de légumes. En simulant un scénario dans lequel la viande était systématiquement remplacée par les produits végétaux analysés, les auteurs ont notamment identifié un risque potentiel pour la santé des consommateurs, associé à l’exposition cumulée aux trichothécènes et aux toxines d’Alternaria. Lien
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Étude
Shanghai, toxines T2, produits céréaliers
Une méthode a été développée pour détecter simultanément la toxine T2 et ses formes modifiées (HT-2, néosolaniol, T-2-triol, T-2-tétraol, T-2-3G, et HT-2-3G), puis évaluer leur concentration dans 107 produits céréaliers prélevés dans des commerces de Shanghai. La T2 et sa forme modifiée HT-2 étaient les plus fréquemment détectées, notamment dans le maïs (T2 : 30 %, HT-2 : 25 %). De plus, 66,7 % des échantillons étaient contaminés par au moins une forme modifiée. Les concentrations maximales de T2 (78,51 µg/kg) et de HT-2 (115,13 µg/kg) ont été observées dans l'orge. En Europe, des seuils indicatifs sont établis par la Recommandation 2013/165/UE pour la somme de T2 et de HT-2 (µg/kg), par exemple, celui de l'orge est de 200 µg/kg. Lien
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Étude
Europe, additifs, alimentation humaine
Entre 2000 et 2022, le RASFF a enregistré 3 338 notifications dont 626 alertes en lien avec la présence d’additifs ou d’arômes alimentaires. La plupart de ces notifications concernaient les fruits et légumes (26,6 %), les crustacés (14,6 %), les confiseries (12,3 %) et les boissons non-alcoolisées (10,4 %). Les sulfites étaient responsables de 40,6 % de l’ensemble des notifications, notamment 70 % des notifications relatives aux fruits et légumes et 92,8 % de celles relatives aux crustacés. Les autres dangers fréquemment en cause étaient l’acide benzoïque (9,1 %) et la tartrazine (4,9 %). Lien
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Étude
Chine, produits pharmaceutiques, huîtres
Une étude menée en 2019 le long des côtes chinoises visait à évaluer la contamination d’huîtres (n = 65) par des produits pharmaceutiques. Parmi les 51 substances étudiées, neuf d’entre-elles ont été détectées dont quatre antibiotiques, un antidépresseur (sertraline) et quatre antihistaminiques. La détection de ciprofloxacine, interdite pour une utilisation chez les animaux destinés à l'alimentation humaine en Chine depuis 2016, pourrait indiquer une utilisation frauduleuse dans les fermes aquacoles. Lien La présence de sertraline dans les huîtres a également été rapportée récemment au Royaume-Uni (BuSCA 107).
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Étude
Chine, arsenic inorganique, riz
Une étude en Chine a comparé les concentrations en arsenic inorganique (iAs) dans des échantillons de riz complet provenant de 25 cultivars de riz indica. Les échantillons ont été collectés au champ dans la province de Fujian où la riziculture représentait plus de 77 % de la superficie cultivée au moment de l’échantillonnage, en 2021. Les teneurs en iAs oscillaient entre 0,001 et 0,316 mg/kg avec une concentration moyenne de 0,066 mg/kg. Dix échantillons de riz (3 %) dépassaient la limite maximale de 0,2 mg/kg établie en Chine. En Europe le règlement (UE) n°2023/915 fixe un seuil de 0,25 mg/kg pour le riz décortiqué et de 0,15 mg/kg pour le riz usiné (ou blanchi). Lien
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Étude
Géorgie, plomb, épices
Le chromate de plomb est un pigment jaune parfois utilisé frauduleusement pour renforcer la couleur de certaines épices, qui a pu entraîner par le passé des cas d’empoisonnement au plomb. Afin d’évaluer la qualité des épices vendues en Géorgie, 765 échantillons d’épices ont été prélevés dans les plus grands marchés de 29 villes, en 2020 et 2022. Environ 80 % des épices vendues étaient importées et provenaient notamment d’Inde, du Kazakhstan, d'Ouzbékistan, de Russie et d'Ukraine. Au total, 4 % des échantillons dépassaient le seuil de 6 µg/g établi par la Géorgie pour le plomb. En Europe, les seuils varient de 0,6 à 2,0 µg/g de plomb en fonction du type d’épice séchée. Des concentrations très élevées ont pu être observées dans certains échantillons de souci, appelé également safran géorgien, atteignant jusqu’à 14 233 µg/g. Lien
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Étude
Chili, phycotoxines, mollusques bivalves
Au Chili, 16 zones côtières ont été échantillonnées à intervalles réguliers entre 2018 et 2019 afin d’évaluer l’accumulation de biotoxines marines dans les mollusques bivalves et d’identifier les espèces d’algues à l’origine de leur production. L’acide domoïque était détecté au cours du printemps et de l’été avec une concentration maximale de 640 ng/g, largement inférieure au seuil réglementaire de 20 mg/kg. La gymnodimine A (GYM)-A et la spirolide 13-desméthyle-C (SPX-1), des biotoxines émergentes pour lesquelles il n’existe pas à ce jour de valeur sanitaire de référence, ont également été détectées à des concentrations inférieures à la limite de quantification. D’après les auteurs, cette étude est la première à documenter leur présence dans cette zone du Pacifique mais elle n’a pas permis d’identifier les espèces d’algues associées à leur synthèse. Lien
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Avis
Europe, polychloronaphtalènes, alimentation humaine et animale
Les polychloronaphtalènes (PCN) sont des polluants organiques persistants utilisés par le passé notamment comme lubrifiants, isolants électriques ou agents de conservation du bois. Dans son avis scientifique, l’Efsa a conclu que l’exposition alimentaire de la population européenne aux hexa-chloronaphtalènes ne représentait pas un risque pour la santé sur la base d’une approche par calcul de marges d’exposition. Cependant, l’évaluation est assortie d’importantes incertitudes liées au manque de données toxicologiques, notamment sur leur potentielle génotoxicité. Les produits de la mer et les ovoproduits chez les adultes ainsi que les produits laitiers chez les nourrissons contribuaient le plus à l’exposition alimentaire. L’Efsa encourage la collecte de données d’occurrence en particulier dans les poissons et les préparations infantiles. Lien
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Bilan
Europe, résidus et contaminants chimiques, animaux d’élevage et denrées d’origine animale
L’Efsa a publié le bilan de la surveillance des résidus et contaminants chimiques chez les animaux d’élevage et dans les denrées d’origine animale pour l’année 2022. Notamment, 342 850 échantillons ont été analysés dans le cadre des plans de surveillance ciblés dont 919 (0,27 %) présentaient des non-conformités, un pourcentage comparable aux années précédentes. Dans la catégorie des substances anabolisantes et interdites, les stéroïdes présentaient la fréquence de non conformités la plus élevée (0,31 %), tandis que dans la catégorie des médicaments vétérinaires et contaminants, il s’agissait des contaminants inorganiques (2,74 %). Lien
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