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BuSCA n°109 - 5 avril 2024
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Éditorial
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Dans cette édition du BuSCA, nous éclairons les développements récents dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments. Le signalement de 300 cas de Salmonella Mbandaka en Europe, attribués à la consommation de poulet, la présence de Cronobacter sakazakii en alimentation infantile, ainsi que celle de l'acide bongkrékique notamment dans les aliments fermentés et l’émergence d’Aspergillus flavus sur notre territoire, illustrent les défis continus en matière de sécurité des aliments. Bonne lecture !
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Évènement
Europe, Salmonella Mbandaka ST413, viandes de poulet
Une épidémie de Salmonella Mbandaka ST413 est en cours en Europe depuis septembre 2021. Au 15 mars 2024, 300 cas ont été signalés, dont 16 en France. Vingt-trois cas ont été hospitalisés, six cas de septicémie ont été déclarés et une personne est décédée au Royaume-Uni. De la viande de poulet cuite à la vapeur et congelée, provenant d’Ukraine, a été mise en cause. Les lots contaminés avaient été importés par des opérateurs non membres de l’UE et distribués sur les marchés de l’UE et du Royaume-Uni. Malgré la mise en œuvre de mesures de contrôle et de gestion, des cas ont continué à se produire jusqu’au début de l’année 2024, ce qui suggère un risque de nouvelles infections toujours présent, bien que réduit. Lien
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Étude
Italie, Toxoplasma gondii, viandes de sanglier
Une étude visant à rechercher la présence de Toxoplasma gondii chez les sangliers a été menée entre 2021 et 2022 en Sardaigne. La prévalence observée de Toxoplasma gondii par détection PCR était de 37,1 % (209/562 ; IC 95% : 33,2 à 41,2), elle était de 24,6 % (138/562 ; IC 95 % : 21,0 à 28,1) avec une détection par des tests immunologiques (ELISA). Une prévalence significativement plus élevée chez les mâles (29,0 % ; 84/290) que chez les femelles (9,1 % ; 51/267) a été mesurée par les tests ELISA. De même la séro-prévalence était plus élevée chez les sangliers adultes (27,9 % ; 112/40) que chez les jeunes de moins de 12 mois (14,7 % ; 23/156). Lien
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Étude
Monde, Cronobacter sakazakii, alimentation infantile
Une méta-analyse visant à évaluer la prévalence de Cronobacter sakazakii dans des produits alimentaires destinés aux nourrissons (lait et farine) a été réalisée. Au total 68 articles ont été inclus dans l’analyse, la prévalence de Cronobacter sakazakii dans ces produits était de 8,39 % (IC 95 % : 6,06 à 11,51). Des variations significatives (p < 0,05) ont été observées selon les méthodes analytiques utilisées, la prévalence la plus élevée ayant été obtenue par PCR. Cette prévalence variait également suivant les zones géographiques, elle était de 5,45 % (2,66 - 10,86) en Europe. Lien
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Étude
Allemagne, polluants organiques persistants, aliments
L’Agence sanitaire allemande (BfR) a publié les résultats de la première étude de l’alimentation totale allemande sur les PCB non dioxine-like (PCB-NDL) et les PBDE dans 300 catégories d’aliments à risque ou représentatifs de la consommation alimentaire en Allemagne, collectés entre décembre 2016 et mai 2019. Les concentrations les plus élevées pour la somme des six congénères de PCB-NDL retenus comme indicateurs de la contamination totale en PCB-NDL ont été mesurées dans la catégorie des « poissons, fruits de mer et invertébrés » (12,4 ng/g poids frais), suivi des graisses et des huiles animales et végétales (0,305 ng/g poids frais), des viandes (0,167 ng/g) et des produits laitiers (0,157 ng/g). Les concentrations moyennes les plus élevées en PBDE (somme des dix PBDE les plus fréquemment retrouvés dans les aliments selon le dernier avis de l’EFSA) Lien ont été mesurées dans les poissons, fruits de mer et invertébrés (782 pg/g), suivi des viandes (37,5 pg/g), des graisses et des huiles animales et végétales (21,0 pg/g), des œufs (18,3 pg/g) et des produits laitiers (13,2 pg/g). Les congénères BDE-47 et le BDE-99 étaient majoritaires. La comparaison des aliments issus de la production conventionnelle et biologique a révélé des valeurs de NDL-PCB plus élevées dans le groupe d'aliments "viandes et produits à base de viande" en cas de production biologique. Lien
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Étude
Pays-bas, PFAS, poissons
Une étude a fourni une analyse des concentrations en PFAS dans les eaux nationales intérieures et côtières néerlandaises de 2008 à 2022 et dans les poissons issus de ces eaux, collectés entre 2015 et 2022. L'article met en avant une relative uniformité des concentrations en PFAS dans les différentes eaux. Bien qu'une tendance à la baisse a pu être observée pour le PFOS et le PFOA dans certaines rivières, les tendances temporelles pour l'ensemble des composés perfluorés recherchés sont globalement stables. En confrontant les concentrations en PFAS dans l'eau et dans les chairs de poissons aux normes environnementales édictées par la directive européenne 2013/39/UE, celles-ci étaient dépassées pour le PFOS quel que soit le lieu de prélèvement. Depuis 2012, les concentrations de PFOA ont progressivement diminué dans l’Escaut et dans le Rhin. Chez les poissons, les concentrations des PFAS à chaîne courte étaient souvent inférieures aux limites de détection. Les concentrations en PFOS les plus élevées (jusqu’à 190 µg/kg) ont été détectées chez les poissons provenant de sites à proximité de zones contaminées, telles que les aéroports, en 2015. Lien
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Étude
Turquie, mycotoxines, figues séchées
Les risques liés à la présence de mycotoxines dans les figues séchées produites en Turquie ont été évalués sur la base des notifications du RASFF entre 2002 et 2019. Au total 1 052 notifications ont été signalées durant cette période. Parmi ces signalements, 975 concernaient les aflatoxines et 77 l’ochratoxine A. La majorité des déclarations émanaient de la France et de l’Allemagne, suivies de l’Italie et du Danemark, avec comme principal motif, le rejet aux frontières. Les années marquées par des conditions de sécheresse ont enregistré le plus grand nombre de notifications, notamment en 2007 et 2012. Les concentrations moyennes pour la somme des aflatoxines réglementées notifiées variaient entre 13 et 44 µg/kg, le seuil réglementaire étant établi à 10 µg/kg. Lien
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Étude
Arabie Saoudite, mycotoxines, piments
Une étude visant à déterminer les concentrations en mycotoxines dans les piments a été menée à partir de 130 échantillons de Capsicum en poudre collectés entre 2021 et 2022 auprès de divers points de ventes saoudiens. Au total, les dénombrements d’Aspergillus dépassaient la limite réglementaire en vigueur, en Arabie Saoudite fixée à 102 UFC/g, dans 110 échantillons (84,6 %) provenant en premier lieu, d’Arabie Saoudite (30/130), de Turquie (23/130), d’Inde (21/130) et de Syrie (19/130). Des dépassements des limites réglementaires européennes ont été observés pour l’aflatoxine B1 (seuil = 5 µg/kg) et/ou l’ochratoxine A (OTA, seuil = 20 µg/kg) dans 12 échantillons, avec des concentrations maximales de 13,8 et 59,5 µg/kg pour l’AFB1 et l’OTA, respectivement. Lien
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Étude
Monde, acide bongkrekique, aliments
Un article de synthèse bibliographique revient sur les principales intoxications à l’acide bongkrekique (BKA) survenues dans le monde. Cette toxine produite par l’espèce bactérienne Burkholderia gladioli pathovar cocovenenans peut être mortelle en cas d’intoxication alimentaire. D’après cette étude, les principaux aliments contaminés associés aux intoxications étaient les nouilles de riz, les aliments fermentés (boissons, noix de coco, farine de maïs, céréales), les champignons réhydratés (Tremella spp. et Auricularia heimuer) et la farine de patate douce. Les auteurs soulignent la survenue d’évènements récents et l’importance de caractériser l’espèce bactérienne productrice de cette toxine, grâce notamment aux nouvelles méthodes de séquençage, pour une meilleure compréhension de sa pathogénicité. Lien Pour rappel, une intoxication en lien avec cette toxine avait été rapportée dans le BuSCA n°27.
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Avis
France, aflatoxines, aliments
Suite à une expertise collective, l’Anses a mis à jour la fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments, relative à Aspergillus flavus et autres moisissures productrices d’aflatoxines dont la version précédente remontait à 2012. Sur la base des données européennes, les principaux aliments destinés à l’alimentation humaine à risque, sont, pour les aflatoxines, les légumineuses, les fruits à coque et les graines oléagineuses, en particulier les pistaches et les arachides. Lien
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