BuSCA n°20 - 02 07 2020

 

Éditorial

 

Chers lecteurs,

Les événements relatés dans les brèves dédiées aux dangers biologiques sont liés à des contaminants variés, dans des matrices animales et végétales également diversifiées, mais ont tous pour point commun la consommation de produits à l’état cru.

Les BuSCA continueront à paraître cet été mais avec un intervalle de trois semaines pour les deux prochains numéros.

Le comité éditorial vous souhaite un bel été !

Et une bonne lecture de ce vingtième BuSCA,

 

 

Dangers biologiques

 

 

Évènement

États-Unis, Cyclospora, mélange de salades et légumes crus

Le 27 juin 2020, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) rapporte 206 cas d’infection à Cyclospora aux États-Unis. L’épidémie a débuté le 11 mai 2020. Toutes les personnes ont déclaré avoir mangé, avant de tomber malade, une salade contenant de la laitue, des carottes et du chou rouge. Les cas ont été signalés dans huit États. C’est le premier épisode de cyclosporose rapporté en 2020 par le CDC. Cette maladie a un caractère saisonnier. Lien Deux autres épisodes de cyclosporose ont été décrits dans le BuSCA n°1. 

Évènement

Nouvelle-Zélande, Vibrio, moules

Le ministère des industries primaires (MPI) a déclaré huit cas confirmés d'infection à Vibrio parahaemolyticus en Nouvelle-Zélande. Six des huit cas ont consommé des moules crues. Lien 

En décembre 2019, l’Anses a mis à jour la fiche de description du danger Vibrio (BuSCA n°9). Le risque, lié à la présence de V. parahaemolyticus lors de la consommation de coquillages vivants, pourrait augmenter en France avec le réchauffement climatique. Lien

 

Évènement

Canada, STEC, aliments pour animaux

Quatre cas humains d’infection à Escherichia coli O157:H7 ont été rapportés le 12 juin 2020 par l’agence de la santé publique du Canada (ASPC). L’exposition à des aliments crus et congelés pour animaux de compagnie a été identifiée comme la source probable de l’épidémie. La maladie s’est déclarée entre mars et mai 2020 chez des personnes âgées de 3 à 43 ans. Les cas proviennent de trois provinces canadiennes. Deux personnes ont été hospitalisées. Un rappel des aliments contaminés a été effectué par l’entreprise. Lien

 

Suivi

France, virus de l’encéphalite à tiques, fromage de chèvre au lait cru

Cinq cas supplémentaires d’encéphalite à tiques liés à la consommation de fromage au lait cru ont été confirmés par Santé publique France depuis la description de cet évènement dans le BuSCA n°19, 11 autres cas sont en cours d’investigation. Les 33 cas confirmés incluent des enfants et des adultes, des deux sexes. Trente des 33 cas confirmés ont été hospitalisés ou ont consulté aux urgences, dont deux ont été admis en réanimation. Lien Le haut conseil de santé publique recommande d’inscrire l’encéphalite à tiques sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. Lien

Étude

France, Trichinella spiralis, viande de porc

Une étude épidémiologique, publiée le 18 juin 2020, revient sur une épidémie de trichinellose causée par Trichinella spiralis, survenue en France et en Serbie au début de 2017. La source de contamination était des salaisons de porcs de basse-cour élevés dans la banlieue de Belgrade. L'incidence de la trichinellose en France est faible, avec seulement 68 cas signalés de 2001 à 2016, parmi lesquels 38 étaient liés à de la viande consommée à l’étranger ou importée illégalement. Lien

 

Dangers chimiques 

 

Étude

Dangers biologiques et chimiques, algues alimentaires

L'arsenic, le cadmium, l'iode et les salmonelles ont été identifiés comme les dangers biologiques ou chimiques majeurs dans les algues destinées à la consommation humaine ou animale. Certains dangers pour lesquels il existe des lacunes dans les données doivent être davantage évalués ; notamment les résidus de pesticides, les dioxines, les polychlorobiphényles, les retardateurs de flamme bromés, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les produits pharmaceutiques, les biotoxines marines, les allergènes, les micro et nanoplastiques, les norovirus et le virus de l'hépatite E. Ces données proviennent d’un classement des dangers selon trois niveaux de préoccupation à partir de l’analyse des données de la littérature et des rapports du système européen d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF). Lien 

Étude

Chine, substances perfluorées, poissons

Une étude rapporte la variation spatio-temporelle des substances perfluorées (PFAS) dans l’eau (de mer, rivière, pluie, et eaux usées) et dans plusieurs espèces de poissons et crustacés dans la baie de Jiaozhou en mer Jaune. La concentration totale des 14 PFAS mesurée dans les poissons varie de 1,77 ng / g à 31,09 ng / g de poids frais, la concentration moyenne la plus élevée étant retrouvée dans la lotte du Japon (Lophius litulon). L’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) est le PFAS le plus fréquemment retrouvé dans cette étude. Une variation saisonnière de la concentration des PFAS dans l'eau de mer a été observée, révélant une forte pollution en saison sèche (hiver et printemps) contrairement à ce qui a été rapporté dans des études antérieures portant sur d’autres sites. Lien

Étude

Cameroun, pesticides, végétaux

Dans trois grandes villes du Cameroun 81 types de résidus de pesticides ont été recherchés dans 11 produits agricoles locaux. Les résidus ont été plus fréquemment retrouvés dans le poivre blanc, le maïs, les graines et les arachides, tandis que les arachides, le maïs et le soja présentaient les concentrations de résidus les plus élevées. La moitié des produits dans lesquels des pesticides ont été détectés dépassaient les limites maximales de résidus (LMR) européennes. Les dépassements ont ainsi concerné 2 % des haricots rouges, 1,9 % des arachides, 1,2 % du maïs et 0,3 % du cacao. Plusieurs substances actives interdites dans le pays, et pour certaines également en Europe, telles que le carbaryl, le carbofuran, le malathion, le métalaxyl et le propoxur, ont été détectées dans ces aliments. Lien Excepté le cacao, aucun des produits testés n’est exporté vers l’Europe (données Eurostat).

 

 

 

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Ce bulletin est rédigé par l’équipe de veille de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire. Il n’engage pas les membres de la Plateforme.