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BuSCA n°129 - 20 mars 2025
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Éditorial
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Cette quinzaine, les alertes portent notamment sur des contaminations biologiques, en particulier les STEC et autres E. coli atypiques en lien avec le lait et les produits laitiers, ainsi que sur la présence de résidus chimiques dans des denrées d’origine végétale ou animale. Des publications scientifiques alimentent également ce BuSCA, apportant des éclairages sur les dynamiques épidémiologiques, les contaminants émergents et les résultats de contrôles officiels.
Bonne lecture !
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Évènement
France, STEC, fromage au lait cru
Au 12 mars 2025, 16 cas groupés de syndrome hémolytique et urémique (SHU) liés à une contamination par des STEC ont été confirmés en France chez des adultes. Il convient de noter que, contrairement au SHU pédiatrique, le SHU chez l’adulte ne figure pas parmi les maladies à déclaration obligatoire. Des fromages Morbier au lait cru, commercialisés entre novembre 2024 et janvier 2025, ont été identifiés comme étant à l’origine de cette épidémie. Une procédure de retrait et de rappel des produits concernés a été mise en place, impliquant notamment des entreprises spécialisées dans la découpe ou la vente de fromages. Cet incident a été notifié au RASFF le 28 janvier. La souche infectieuse a été caractérisée comme étant de sérotype O17:H18 qui n’est actuellement pas soumis à des mesures de gestion. Cette souche porte le gène de virulence de type stx2d+, mais ne possède pas les gènes eae et ehxA. Son groupe phylogénétique D est proche de celui des E. coli pathogènes extra-intestinaux (ExPEC). Lien
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Évènement
Belgique, Salmonella, œufs
Les 67 cas de salmonellose survenus en Belgique depuis ce début d’année sont liés à la consommation d'œufs, selon une enquête des autorités sanitaires. Un élevage de poules pondeuses a été identifié comme source de contamination. La bactérie Salmonella Enteritidis a été trouvée à la fois dans les œufs et sur les coquilles ; la caractérisation de son sérotype est en cours. Lien Ces produits ont fait l’objet d’une procédure de retraits-rappels et cet évènement a été notifié au RASFF le 13 mars. Lien1
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Étude
Royaume-Uni, STEC, fromages non pasteurisés
Une épidémie d’infections à STEC, comptabilisant 36 cas groupés, survenue en novembre 2023 au Royaume-Uni, a fait l'objet d'une enquête. Des fromages non pasteurisés ont été identifiés comme étant la source de l'infection. L'enquête a permis d'isoler la souche infectieuse d'E. coli O145:H28 dans deux échantillons de matière fécale bovine prélevés chez le producteur, à la ferme. L’analyse par séquençage génomique (WGS) a révélé un cluster commun entre les souches présentes dans l’élevage et celles responsables de l’épidémie. Les notifications d’épidémies à STEC non-O157 sont en augmentation au Royaume-Uni ces dernières années, ce qui souligne l’importance d’améliorer la caractérisation des souches tant au niveau des élevages que dans les produits alimentaires, afin de réduire les risques pour la santé publique. Lien
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Étude
Japon, Escherichia coli, lait
En juin 2025, une épidémie d’infection à E. coli pathogène, liée à la consommation de lait conditionné dans des briques en carton, a touché 1 800 personnes dans 25 écoles au Japon. Les principaux symptômes observés étaient des douleurs abdominales, des diarrhées, des vomissements et de la fièvre. Cette épidémie a fait l’objet d’une étude qui a permis d’identifier une souche atypique d’E. coli de sérogroupe inconnu (OUT:H18) comme étant l’agent étiologique. L’analyse par séquençage génomique (WGS) a révélé que cette souche ne possédait pas les gènes de virulence typiques des STEC, mais qu’elle contenait un plasmide précédemment identifié dans une souche d’E. coli enterotoxinogène (ETEC) responsable d’une épidémie de diarrhées survenue au Japon en 2016. Des recherches menées sur des souris ont montré que ce plasmide contribuait au pouvoir pathogène de la souche E. coli OUT:H18. Lien
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Étude
Colombie, pesticides organochlorés, fruits tropicaux
Une étude des pesticides organochlorés (POC) et polychlorobiphényles (PCB) a été menée sur 56 échantillons de fruits tropicaux et 32 échantillons de sols agricoles prélevés en Colombie entre mars 2023 et janvier 2024. Les résultats montrent que les niveaux de POC ne dépassaient pas la limite de quantification (LOQ = 0,03 µg/kg), à l’exception de l’heptachlore et du gamma-chlordane mesurés dans le fruit de la passion violet, à des concentrations maximales respectives de 0,22 et 0,07 µg/kg. Les LMR établies par le Codex Alimentarius n’étaient toutefois pas dépassées. L’heptachlore a également été quantifié dans l’avocat Hass à des concentrations plus faibles. Ces deux POC sont interdits au niveau international par la convention de Stockholm depuis 2004, ce qui met en évidence la persistance de ces résidus dans l’environnement. Aucun PCB n’a été détecté dans les fruits, mais certains ont été retrouvés dans les sols agricoles à des concentrations pouvant atteindre 90,2 µg/kg pour le 4,4'-DDT dans une zone de production d’avocats Hass. Lien
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Étude
Émirats Arabes Unis et Turquie, chocolat, contaminants chimiques et allergènes
Les autorités sanitaires du Land de Bade-Wurtemberg en Allemagne ont analysé huit échantillons de « chocolat de Dubaï », en provenance des Émirats Arabes Unis (EAU) et de Turquie, un produit actuellement très populaire sur les réseaux sociaux. Du sésame, un allergène à étiquetage obligatoire, a été détecté dans les trois échantillons turcs bien que n’étant pas mentionné dans la composition du produit. Cinq échantillons provenant des EAU ont présenté des dépassements de la teneur maximale (TM) autorisée pour le glycidol par le Règlement n° (UE) 2023/915 (1 000 µg/kg dans l’huile de palme). Un échantillon présentait un dépassement de la TM fixée pour les aflatoxines. Face à ces résultats, le Bade-Wurtemberg a lancé un programme d’évaluation spécial de ces chocolats. Lien
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Étude
Monde, mycotoxines, alimentation aquaculture
Une étude menée entre 2018 et 2023 a examiné la prévalence de 51 mycotoxines dans les matières premières d’aliments destinés aux élevages de poissons et de crevettes, à partir de 5 955 échantillons collectés sur différents continents. Près de 90 % des échantillons étaient contaminés par au moins une mycotoxine. Dans le maïs (n = 3 448 échantillons), les fumonisines (B1 et B2), le DON et la zéaralénone étaient les plus fréquemment détectés, dans respectivement 73,3 %, 70,4 % et 53,7 % des analyses. Cependant, la majorité des échantillons respectait les valeurs indicatives fixées par l’UE pour le DON, la zéaralénone, et les fumonisines B1 et B2. Toutefois, les auteurs soulignent que ces valeurs pourraient ne pas offrir une protection totale pour les espèces aquatiques. Des dépassements des limites maximales pour l’aflatoxine B1 (Directive 2002/32) ont été détectés dans 7,2 % (16/226) des échantillons d’aliments pour poissons. Par ailleurs, des mycotoxines émergentes telles que l’alternariol et la sterigmatocystine ont été retrouvées respectivement dans 55,7 % et 44,3 % des échantillons. Lien
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Bilan
Pologne, pesticides, aliments
Le règlement (CE) n° 396/2005 impose aux États membres d’effectuer des contrôles de pesticides pour garantir la conformité des denrées alimentaires, à travers des programmes de surveillance aux niveaux européen et national. Dans ce cadre, les autorités sanitaires polonaises ont publié les résultats de la surveillance nationale réalisée en 2022. Parmi les 4 890 échantillons d’aliments analysés, 48,6 % (2 375/4 890) contenait au moins un pesticide quantifiable. Les échantillons de fraises, de raisins, de tomates, de thé, de pommes et de concombres contenaient le plus grand nombre de résidus de divers pesticides. Des dépassements de LMR pour un ou plusieurs résidus de pesticides ont été observés dans 6,5 % (317) des échantillons. En tenant compte de l’incertitude élargie par défaut de 50 %, 144 échantillons (2,9 %) n’étaient pas conformes aux LMR applicables. Lien
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Bilan
Europe, résidus chimiques, animaux d’élevage et denrées d’origine animale
L’Efsa a publié le bilan des plans de surveillance et de contrôle des résidus de médicaments vétérinaires, promoteurs de croissance et substances interdites chez les animaux d’élevage et dans les denrées d’origine animale pour l’année 2023. Au total 0,11 % des échantillons (602/548 194) présentait des non-conformités. Concernant les nouveaux contrôles obligatoires effectués aux frontières, sur 5 162 échantillons analysés, 12 (0,23 %) ont été déclarés non conformes. Il est à noter que depuis 2023 une nouvelle réglementation introduit de nouveaux critères rendant toute comparaison aux plans précédents inapplicable. Lien
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