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BuSCA n°85 - 30 mars 2023
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Bonne lecture !
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Évènement
USA (cas) et Mexique (source), virus de l’hépatite A, fraises
Aux USA, au 23 mars, cinq cas d’hépatite A dont deux hospitalisations ont été déclarés dans l’État de Washington. Les cinq personnes interrogées ont déclaré avoir mangé des fraises congelées issues de la production biologique. Un fournisseur commun a été identifié, un rappel des produits a été réalisé. Les fraises provenaient de Californie et du Mexique. Lien La souche du virus était identique à celle responsable de l’épidémie décrite dans le BuSCA n°66.
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Étude
France, Shigella sonnei, surveillance
Shigella sonnei est la cause principale de dysenterie dans les pays industrialisés. En France, la shigellose n’est pas une maladie à déclaration obligatoire. Une étude a analysé les données de surveillance nationale de Shigella reposant sur un réseau volontaire de 1 000 laboratoires ; 7 121 isolats de S. sonnei (un isolat par cas) collectés entre 2005 et 2021 ont été analysés. A partir de 2015, une augmentation significative d’isolats résistants simultanément à la ciprofloxacine, aux céphalosporines de troisième génération et à l’azithromycine a été enregistrée. L’analyse phylogénétique a mis en évidence une lignée ancestrale isolée en Asie du Sud, il y a environ 15 ans. Lien La transmission à l’Homme se fait par voie féco-orale notamment par consommation d’aliments contaminés. Lien
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Étude
France, Staphylococcus argenteus, aliments
Une étude a évalué la présence des gènes codant pour des entérotoxines à partir d’isolats de S. argenteus prélevés dans les aliments lors de deux épidémies survenues en France en 2016 et 2017. Ces travaux ont mis en évidence pour la première fois la production de l’entérotoxine staphylococcique B dans le lait contaminé artificiellement par S. argenteus. L’analyse des génomes de S. argenteus accessibles dans la base de données NCBI a révélé une large distribution des gènes sex, sel26, sel27 et sey codant pour des enterotoxines. Les auteurs soulignent l'importance du suivi de S. argenteus en tant qu'agent pathogène émergent d'origine alimentaire. Lien
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Avis
Espagne, dangers biologiques, aliments
Le comité scientifique de l’AESAN a publié un rapport traitant des principaux dangers microbiologiques non inclus dans les programmes de contrôles officiels en Espagne. Cette étude a montré la nécessité de déterminer la prévalence d’Acinetobacter baumannii, Klebsiella pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa dans les aliments, en particulier dans les aliments prêts à manger tels que les salades. Les auteurs proposent d’inclure Campylobacter jejuni et Campylobacter coli au contrôle sanitaire de la viande de bœuf et de porc. Ils conseillent également de contrôler les STEC dans la viande bovine, le lait cru et les légumes feuilles et Bacillus cereus et Cronobacter spp. dans les farines. Enfin, la transmission du virus de l’encéphalite à tiques à l'Homme par la consommation de lait cru ou de produits au lait cru a été signalée comme un risque viral potentiel (ou avéré). Lien
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Bilan
Europe, Brucella, surveillance
L’ECDC vient de publier le rapport annuel de 2021 sur la surveillance des cas humains de brucellose. En 2021, 165 cas de brucellose ont été signalés en Europe. Le taux de notification dans l’UE était de 0,04 cas pour 100 000 habitants. Le plus grand nombre de cas a été signalé en Italie, en Espagne, en Grèce et en France. En France, ce nombre est resté stable depuis 15 ans. La plupart des cas sont des personnes ayant voyagé hors de l’Union européenne. Les principales sources de transmission alimentaire sont le lait non pasteurisé ou la viande insuffisamment cuite, provenant en particulier de pays où la brucellose est endémique chez les animaux. Lien
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Étude
Maroc, métaux lourds, sardines
Une étude a déterminé les concentrations en cadmium (Cd), mercure (Hg), plomb (Pb) et arsenic (As) dans 360 spécimens de sardines pêchées sur la côte méditerranéenne marocaine entre décembre 2020 et novembre 2021 et investigué l’impact de la saisonnalité. Les niveaux de contamination les plus élevés ont été observés en hiver pour le Cd (0,41 mg/kg), le mercure (0,044 mg/kg) et l’As (6,7 mg/kg) et en automne pour le Pb (0,056 mg/kg). Dans deux des trois points de collecte, des concentrations moyennes saisonnières en Cd dans les muscles des sardines ont dépassé les teneurs maximales fixées à 0,25 mg/kg par le Règlement européen n°1881/2006 modifié. Lien
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Étude
Monde, vert de malachite, poissons
Une revue systématique de la littérature a montré que les concentrations moyennes de vert de malachite (VM) et de son dérivé, le vert de leucomalachite (VLM), chez les poissons étaient respectivement de 0,48 et 0,59 µg/kg, au niveau mondial. Les concentrations les plus élevées en VM total (VM + VLM) ont été mesurées dans les anguilles, elles étaient en moyenne de 15,5 µg/g chez M. albus. De manière générale les teneurs en VM total étaient plus élevées chez les poissons d’eau chaude que chez les poissons d’eau froide. Dans certains pays comme la Chine, l’Iran et les Pays-Bas, les valeurs étaient supérieures à 2 µg/kg. Lien En Europe, l’utilisation du VM est interdite, pour les animaux destinés à la consommation humaine. La valeur réglementaire (limite de performance) pour le VM total est de 0,5 µg/kg conformément au Règlement (CE) n° 2019/1871.
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Étude
Amérique du Nord, bisphenols, aliments
La présence de révélateurs de couleurs tels que les bisphénols, utilisés dans les étiquettes thermiques, a été recherchée dans 140 emballages alimentaires collectés au Canada et aux USA en 2021 et 2022. Le bisphénol A n'a pas été détecté dans les échantillons d'emballage ni dans les étiquettes. Des quantités importantes de bisphénol S (BPS) et d’autres révélateurs de couleur, dérivés du BPS, ont été détectées dans les étiquettes, jusqu'à 214 µg/cm2. La migration du BPS dans les poissons au contact d’emballages étiquetés a été mise en évidence. Parmi 24 échantillons, huit ont présenté une valeur dépassant la limite spécifique de migration établie par le Règlement n°10/2011 à 50 ng/g dans les aliments, avec une valeur maximale retrouvée de 1 140 ng/g. Lien
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Étude
Chine, cadmium, légumes
Dans une étude menée dans la province du Zhejiang en Chine, les concentrations en cadmium ont été mesurées dans 2 465 échantillons de légumes frais collectés entre 2018 et 2022 ; 3,9 % des échantillons dépassaient la teneur maximale réglementaire chinoise de 0,2 mg/kg de poids frais. Les niveaux de contamination étaient plus élevés dans les légumes à bulbe que dans les autres légumes. Des concentrations pouvant atteindre 0,15 mg/kg ont également été mesurées dans certaines plantes aromatiques, comme l’Artemisia selengensis Turcz. Lien En Europe, la teneur maximale pour le cadmium est fixée par le Règlement (UE) 1881/2006, elle varie entre 0,02 et 0,20 mg/kg suivant les légumes considérés.
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Avis
Espagne, dangers chimiques, aliments
Un rapport du comité scientifique de l’AESAN a fait la revue des principaux dangers chimiques associés à des matrices alimentaires, pour lesquels il n’existe pas de réglementation spécifique en Espagne, et développe pour chacun les dangers associés, les risques estimés et les stratégies de gestion proposées. Parmi eux : l’aluminium, en particulier dans l’eau et les céréales, l’antimoine dans les boissons, le chrome (VI) dans les boissons et les aliments et les anthraquinones, molécules résultant notamment de l’oxydation de certains HAP. Lien
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