n°98 - 20 octobre 2023

Étude

Royaume-Uni, antibiorésistance, chaîne alimentaire

Au Royaume-Uni, la FSA a recueilli les avis d’un panel d’experts afin d’élaborer son prochain plan d’action national (2024-2029) pour la surveillance de l’antibiorésistance dans la chaîne alimentaire. La surveillance de la viande de volaille, en particulier de poulet et de dinde, est apparue comme la première priorité en raison de sa production et de sa consommation élevées. Les produits frais, notamment lorsqu’ils sont consommés crus, ont été classés au deuxième rang, suivis du poisson. Ce dernier choix a été argumenté par une utilisation accrue d’antibiotiques dans les élevages de saumons ces dernières années. Les perspectives pour la recherche ont également été discutées : l’harmonisation des méthodes analytiques et le partage des données entre pays ont été identifiés comme des besoins prioritaires. Lien

Bilan

Royaume-Uni, Salmonella spp., alimentation animale

L’agence de la santé animale et végétale (APHA) au Royaume-Uni a publié le bilan des signalements de salmonelles en élevage et dans l’alimentation animale issus de la surveillance officielle et privée, pour l’année 2022. Au total, 801 souches de salmonelles ont été isolées dans l’alimentation animale dont 110 dans des aliments composés et 691 dans des matières premières ou co-produits d’origine animale. Les sérovars réglementés concernaient 187 de ces souches parmi lesquels S. Infantis et S. Typhimurium (respectivement 61 et 53 isolements) étaient les plus fréquents. Dans le cadre de la surveillance officielle des protéines animales produites sur le territoire, deux lots parmi les 301 testés se sont avérés contaminés par des salmonelles. Lien

Évènement

Polynésie, ciguatoxines, poissons

A Raivavae en Polynésie française, cinq personnes ont été hospitalisées suite à la consommation de bec de cane (poisson), probablement contaminé par des ciguatoxines. Lien Ces dernières sont produites par des microalgues unicellulaires qui peuvent être bioaccumulées par de grands poissons prédateurs, comme indiqué dans un précédent Point Sur. Lien

Étude

Espagne, composés néoformés, amandes

Une étude exploratoire a investigué la présence d’acrylamide et d’hydroxyméthylfurfural (HMF), deux composés générés à des températures élevées, dans des amandes grillées. L’étude a montré que l’application de différentes combinaisons « température/durée de torréfaction » des amandes pouvait conduire à une augmentation de la production de HMF et d’acrylamide. En parallèle, 32 échantillons de différentes marques ont été collectés en 2022 dans des supermarchés espagnols. Les concentrations médianes en HMF et en acrylamide s’élevaient respectivement à 5,1 mg/kg et 75 µg/kg. Aucun de ces deux composés n’est réglementé dans les amandes grillées en Europe. Il existe cependant un seuil réglementaire de 225 µg/kg d’acrylamide fixé par l’État de Californie, celui-ci a été dépassé dans quatre échantillons avec une valeur maximale s’élevant à 981 µg/kg. Lien

Étude

Portugal, mycotoxines, laits crus de vache

Au Portugal, 23 mycotoxines ont été recherchées dans des échantillons de lait cru (n = 100) collectés auprès de fermes en 2020 et 2021. Près de 97 % des échantillons contenaient au moins deux des mycotoxines recherchées. La beauvéricine (92 %), l’énniatine A (88 %) et l’énniatine B (75 %) étaient les plus fréquemment quantifiées. Les concentrations moyennes les plus élevées ont été observées pour les énniatines A (10,16 µg/L) et B (5,97 µg/L). L’aflatoxine M1, réglementée en Europe dans le lait, présentait une concentration maximale de 0,021 µg/kg, inférieure au seuil réglementaire (0,05 µg/kg). Lien

Étude

Maroc, ochratoxine A et aflatoxines, fruits secs

Le Maroc a récemment adopté de nouveaux seuils réglementaires pour les aflatoxines et l’ochratoxine A (OTA). Dans ce contexte, 180 échantillons de fruits secs (raisins, pistaches, figues, noix, arachides) ont été collectés en 2022 dans différentes régions du Maroc. Les résultats indiquaient la présence d‘aflatoxines et d’ochratoxine A dans respectivement 13,8 % et 17,1 % des échantillons. Les figues présentaient les concentrations moyennes les plus élevées en AFB1 (23,9 µg/kg), dépassant le seuil de 6,0 µg/kg établi au Maroc ainsi que dans l’UE. Les concentrations moyennes en OTA mesurées dans les raisins secs (26,7 µg/kg) dépassaient également les teneurs maximales établies au Maroc (10,0 µg/kg) et dans l’UE (8,0 µg/kg). Lien

Étude

Maroc, résidus de pesticides, tomates

Au Maroc, une équipe a caractérisé la contamination de tomates cerises par des résidus de pesticides à l’aide d’une méthode multi-résidus permettant l’analyse de plus de 400 molécules. Les 39 échantillons ont été collectés sur des marchés locaux en 2021. Parmi les 22 résidus détectés, l’azoxystrobine (18 %), le difénoconazole (18 %) et le spinosad (15 %) étaient les plus fréquents. Les analyses ont également révélé la présence de bénalaxyl, imidaclopride et spirodiclofène, trois pesticides interdits dans l’UE depuis 2020. Un seul dépassement des limites maximales de résidus établies pour l’Union Européenne a été observé pour le buprofézine (0,095 mg/kg ; LMR = 0,01 mg/kg). Lien

Étude

Vietnam, parabènes, poissons

Les parabènes sont des conservateurs utilisés dans les médicaments, les cosmétiques ou encore l’alimentation et dont les résidus peuvent contaminer l’environnement. En 2022, une équipe a échantillonné 114 poissons pêchés au large du Vietnam et a analysé les concentrations de sept parabènes et quatre métabolites dans les filets. Le méthylparabène et deux métabolites en particulier (4-HB et 3,4-DHB) étaient fréquemment détectés, avec des concentrations maximales (respectivement 8822,0 et 3490,8 ng/g de poids sec) mesurées dans le poisson-sabre (Trichiurus lepturus). Les auteurs ont également montré que certains parabènes se trouvaient bioamplifiés le long de la chaîne trophique. L’exposition alimentaire de la population vietnamienne aux parabènes demeurait cependant inférieure d’un facteur 100 à la dose journalière admissible proposée par l’OMS. Lien

Étude

Corée du sud, éléments traces, produits de la mer

Une étude en Corée du Sud rapporte les concentrations en éléments traces de 1 186 échantillons de produits de la mer collectés au stade de la distribution, en 2021. L’échantillonnage couvrait diverses espèces d’algues, de poissons, de crustacés, de mollusques, de tuniciers et d’échinodermes. Les mollusques présentaient les concentrations moyennes les plus élevées en plomb (0,067 mg/kg) et en cadmium (0,202 mg/kg), les algues celles en arsenic (3,626 mg/kg) et les poissons celles en mercure (0,205 mg/kg) et méthylmercure (0,035 mg/kg). La concentration maximale rapportée pour le mercure dans les poissons (2,245 mg/kg) dépassait les seuils établis par la réglementation européenne dans les poissons (0,50-1,0 mg/kg en fonction de l’espèce). Lien

Bilan

Canada, dangers chimiques, surveillance

L’agence canadienne d’inspection des aliments a publié le bilan des programmes de surveillance des résidus et contaminants chimiques dans l’alimentation pour la campagne de collecte 2020-2021. Plus de 12 500 échantillons ont été analysés ; 97,5 % des produits canadiens et 96,1 % des produits importés s’avéraient conformes aux dispositions réglementaires. Trois catégories de produits affichaient des taux de conformité inférieurs à 95 % : les œufs canadiens ainsi que les produits laitiers importés, en lien avec la présence de médicaments vétérinaires non autorisés et les fruits et légumes frais importés, en lien avec des dépassements de LMR pour des résidus de pesticides. Lien