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BuSCA n°105 - 8 février 2024
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments dans toute sa diversité : des cas de listériose liée à la consommation de fruits aux États-Unis, un bilan des épidémies de salmonelloses liées à la consommation de produits à base de chocolat, la présence d'alcaloïdes d'ergot dans les aliments pour animaux en Europe, de résidus de pesticides dans la tequila mexicaine, de toxines paralysantes dans les coquillages en Chine, etc. Bonne lecture !
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Évènement
États-Unis, Listeria, pêches
Aux États-Unis, une épidémie de listériose a été clôturée au 30 janvier 2024, 11 cas ont été recensés entre août 2018 et août 2023, dans sept États. La souche épidémique a été retrouvée dans des pêches provenant d’un même fournisseur. Ces produits ont fait l’objet de rappels. Lien
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Étude
Monde, Salmonella spp., chocolat
Une revue systématique concernant les salmonelloses associées à la consommation de chocolat a été réalisée suite à une vaste épidémie survenue en Europe en 2022. Au total, 23 articles décrivant 12 épidémies déclarées au cours des 50 dernières années, impliquant un total de 3 266 patients, ont été inclus dans cette étude. L’analyse de ces articles a montré que la moitié des foyers se produisait en hiver (6/12) et que les enfants (moins de 15 ans) étaient principalement touchés. Aucun sérotype prédominant n’a été identifié. Lien
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Étude
Italie, Salmonella, surveillance
Un modèle prédictif d'attribution des sources d’infections d’origine alimentaire développé par l’EFSA a été appliqué aux données italiennes. Ce modèle utilise les données de sérotypage des souches collectées chez l’Homme et chez les animaux en abattoir, dans le cadre de la surveillance de routine. Les résultats du modèle ont révélé qu’en Italie, entre 2018 et 2020, les porcs étaient la principale source animale de salmonelles, suivis des poulets de chair, des poules pondeuses et des dindes. Lien
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Étude
Monde, norovirus et virus de l’hépatite A, baies
Une méta-analyse a permis de consolider les données de prévalence de norovirus (NoV) et du virus de l’hépatite A (VHA), dans les baies (fraises, framboises, mûres, myrtilles), au niveau mondial. Les 21 articles inclus dans l’analyse révèlent une prévalence globale de 2,12 % (IC à 95 % : 1,74 - 2,59 %) pour les NoV et le VHA dans les baies. Aucune différence significative n'a été observée entre les taux de prévalence relativement aux souches virales et aux variétés de baies. Lien
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Étude
Monde, norovirus, légumes
Une méta-analyse portant sur les données de prévalence des norovirus (NoVGI et NoVGII) dans les légumes a été publiée. A partir des 27 études incluses dans l’analyse, la prévalence mondiale des NoV dans les légumes a été estimée à 7 % (IC à 95 % : 3 - 13 %), le norovirus GI était le plus fréquent. Le taux de contamination était plus élevé dans les échantillons provenant des fermes que dans ceux des points de ventes au détail. Lien
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Étude
France, polluants organiques persistants, poissons
L'Ifremer vient de publier une "Fiche indicateur du Bon État Écologique (BEE)" dans laquelle sont présentés les résultats de l'évaluation de la concentration en polychlorobiphényles (PCB), dioxines et furanes dans les muscles de poissons prélevés en 2017 dans le Golfe du Lion et en Corse. Les concentrations en PCB des échantillons, prélevés lors d’une campagne menée en 2017, étaient inférieures aux seuils environnementaux fixés par la directive 2013/39/UE Lien , excepté pour le PCB118 chez le merlu de Corse (0,23 µg/kg p.f), le rouget barbet (0,46 µg/kg p.f) et le merlu du Golfe du Lion (0,52 µg/kg p.f.). Des dépassements ont été également mesurés pour les dioxines chez les poissons (rouget et merlu) du Golfe du Lion. Lien
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Étude
Monde, aflatoxines, fruits à coques et arachides
Cette étude visait à déterminer le taux de contamination par les aflatoxines des fruits à coques et arachides importés aux Émirats Arabes Unis entre 2017 et 2021. Au total, 5 401 échantillons de pistaches (n = 1 761), de cacahuètes (n = 1 726), de beurre de cacahuète (n = 1 795) et de mélanges de fruits à coques (n = 119) ont été examinés. Parmi ces échantillons, les cacahuètes présentaient le taux de non-conformité le plus élevé (11,8 %), suivi des pistaches (9,8 %) et du beurre de cacahuète (4,7 %). Ces non-conformités concernaient notamment des pistaches en provenance de Syrie (4/64 - 6,3 %) et d’Italie (2/93 - 5,4 %), des cacahuètes du Brésil (1/40 - 2,5%), du beurre de cacahuète d’Inde (74/949 - 7,8%), des mélanges de fruits à coques (3/50 - 6 %) et des cacahuètes (4/83 - 4,8%) du Liban. Les produits emballés dans des tissus, lesquels ne sont pas étanches à l’air et exposent leur contenu à l’humidité, présentaient le plus fort taux de non-conformités comparativement aux emballages en papier, en plastique ou en verre. Lien
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Étude
Chine, pesticides, raisins
Une étude a publié les résultats de surveillance des résidus de pesticides dans les raisins produits dans huit zones du sud de la Chine, entre 2017 et 2020. Sur les 1 341 échantillons analysés, 94,6 % contenaient des résidus de pesticides, 87,4 % présentaient plusieurs résidus ; les plus fréquemment détectés ont été l'azoxystrobine (52,3 %), suivi du pyriméthanil (46,7 %) et du diméthomorphe (43,7 %). Des dépassements de LMR fixées en Chine ont été mesurés dans 5,7 % des échantillons. Ces dépassements concernaient principalement le difénoconazole (1,34 % des échantillons), la cyhalothrine (1,27 %), le propiconazole (0,82 %), la cyperméthrine (0,45 %). La concentration la plus élevée a été mesurée pour le propiconazole, laquelle était 56 fois supérieure à la LMR. L’étude a mis en évidence une diminution du taux de non-conformités pour plusieurs résidus de pesticides après 2019, diminution imputée aux politiques de gestion plus strictes menées par les autorités locales. Lien
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Étude
Chine, toxines paralysantes, mollusques et crustacés
Deux études visant à déterminer les concentrations en biotoxines marines paralysantes (PST) dans les coquillages et mollusques ont été menées en Chine, la première en 2020 et la seconde entre 2019 et 2020. Pour la première, 641 échantillons ont été analysés, des PST ont été détectés dans 37,6 % de ces échantillons. Les produits les plus fréquemment contaminés étaient les moules, les pétoncles et les coquilles d’arche. Le niveau le plus élevé de toxicité estimée a été retrouvé dans les moules (576,02 µg eq. STX/kg). Lien Pour la seconde, parmi les 199 échantillons de coquillages analysés, les plus fréquemment contaminés étaient les pétoncles suivis des palourdes de sang. Le niveau de toxicité le plus élevé concernait les pétoncles avec 3 953,5 µg eq. STX/kg, suivi des palourdes de sang avec 993,4 µg eq. STX/kg. En Europe, les biotoxines paralysantes sont réglementées par le Règlement n°853/2004 qui fixe une limite maximale autorisée dans les mollusques bivalves de 800 µg eq. STX/kg. Lien Les deux études ont montré une variation temporelle, l’été et l'automne étant les saisons où les niveaux de PST étaient les plus élevés.
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Étude
Mexique, phtalates, tequila
Une étude visant a déterminer l’origine et le devenir de perturbateurs endocriniens comme le phtalate di-2-éthylhexyle (DEHP) et les esters d’acide phtalique (PAE), au cours du processus de production de la tequila, a été menée auprès de trois usines au Mexique. La présence de DEHP a été détectée dans les matières premières dont l’agave et l’eau. Les concentrations les plus élevées ont été mesurées dans les déchets tels que la bagasse - résidu fibreux de l’agave - et les vinasses, aux concentrations maximales respectives de 0,334 ± 0,023 mg/kg et 0,445 ± 0,016 mg/kg. Les produits présentaient des concentrations comprises entre 0,190 ± 0,117 et 0,478 ± 0,382 mg DEHP/kg. La source la plus probable de contamination pourrait être attribuée à la graisse lubrifiante utilisée dans les broyeurs à cylindres. Lien
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Avis
Europe, alcaloïdes de l’ergot, aliments pour animaux
L'EFSA a mis à jour son avis de 2012 relatif aux risques pour la santé animale liés à la présence d'alcaloïdes de l'ergot (AE) dans les aliments pour animaux. Cet avis s'est concentré sur les AE produits par Claviceps purpurea, Claviceps africana et Epichloë. Considérant la somme des AE, le groupe d’experts a déterminé des points de référence (PR) dans les aliments pour animaux, au delà desquels les AE pouvaient entraîner des effets néfastes chez l’animal. Ces PR sont respectivement de 0,6 mg/kg d’aliment pour les porcs et les porcelets ; 2,1 et 3,7 mg/kg pour les poulets d'engraissement et les poules ; 0,2 mg/kg pour les canards ; 0,1 mg/kg pour les bovins et 0,3 mg/kg pour les moutons. Lien
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Avis
Europe, PBDE, aliments
L'EFSA met actuellement à jour ses évaluations des risques liés aux retardateurs de flamme bromés. Après les hexabromocyclododécanes (HBCDD) en 2021 Lien , le 2e volet porte sur les polybromodiphényléthers (PBDE) dans les aliments en se concentrant sur dix congénères. Les études toxicologiques chez les rongeurs publiées depuis 2011 fournissent des informations supplémentaires concernant les effets des PBDE sur le foie, les hormones thyroïdiennes, les systèmes reproducteur, nerveux et immunitaire, ainsi que sur le métabolisme des lipides et des sucres. Deux types d'effets critiques ont été retenus par le groupe de travail : les effets sur la reproduction et les effets neuro-développementaux. Sur la base d’une approche dite de la marge d'exposition combinée (MOET), les experts ont conclu qu’un risque ne pouvait être exclu pour plusieurs catégories de population et recommandent la mise en place de méthodes analytiques plus sensibles pour la surveillance de ces dangers. Lien
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Bilan
Royaume-uni, pesticides, aliments
Les autorités sanitaires du Royaume-uni ont publié le rapport annuel de surveillance des résidus de pesticides dans les aliments pour 2022. Ce programme a analysé 3 304 échantillons provenant de 28 catégories d’aliments (fruits et légumes, féculents et céréales, produits d'origine animale et aliments divers). Les résultats ont montré que 41,82 % des échantillons ne contenaient aucun résidu de pesticide ; 56,36 % contenaient des résidus inférieurs à la LMR et 1,82 % dépassaient la LMR. Les dépassements concernaient majoritairement les haricots à cosse importés, les épinards, le chou et l’orge. Lien
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Dangers chimiques et physiques
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Étude
États-Unis, microplastiques, aliments
Dans une étude, la contamination par les microplastiques (MP) a été évaluée dans 111 échantillons de 16 produits protéiques couramment consommés (fruits de mer, viandes et protéines végétales) avec différents niveaux de transformation, achetés aux États-Unis, en avril 2022. Tous les produits testés contenaient des MP. La concentration moyenne dans les échantillons était de 0,3 ± 0,7 MP/g, avec un minimum de 0,01 ± 0,01 MP/g observé dans la viande (poulet et porc) et un maximum pouvant atteindre 1,3 ± 1,9 MP/g dans les crevettes panées. Les produits hautement transformés contenaient significativement plus de MP que les produits peu transformés (p = 0,0049). L'exposition annuelle moyenne des adultes américains aux MP contenus dans ces produits a été estimée à 11 000 ± 29 000 MP/an, avec une exposition maximale estimée à 3,8 millions de MP/an. Lien
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