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BuSCA n°143 - 30 octobre 2025
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Éditorial
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Ce nouveau numéro du BUSCA présente une sélection d’actualités récentes relatives à la surveillance de la sécurité sanitaire des aliments, issues de sources nationales et internationales. Il aborde notamment la circulation de Salmonella en Europe et aux États-Unis, un bilan des cas de listériose en France ainsi que des recommandations de l’Anses relatives à la surveillance des PFAS. Bonne lecture !
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Suivi
Europe, Salmonella Strathcona, tomates cerises
Entre 2011 et 2024, 643 cas d’intoxication à Salmonella Strathcona ont été recensés dans 17 pays européens, dont 47,6 % notifiés entre 2023 et 2024. Le plus grand nombre de cas a été rapporté par l’Allemagne (n=229, 35,6 %), le Danemark (n=93, 14,5 %), l’Autriche (n=77, 12 %), la France et la Suisse (55 cas chacun, 8,6 %). Les analyses épidémiologiques et génomiques menées par l’Autriche en 2023 ont permis d’identifier des tomates cerises produites en Sicile comme la source probable d’intoxication. Bien que les contrôles microbiologiques réalisés sur 77 échantillons de tomates dans plusieurs pays n’aient pas permis de détecter la souche épidémique, plusieurs éléments renforcent cette hypothèse. Notamment, près de 90 % des cas interrogés ont également mentionné la consommation de tomates avant l’apparition des symptômes et les cas suivent un schéma saisonnier (de mi-été à la fin de l’année). Lien L’épidémie semble perdurer puisque plus de 30 nouveaux cas ont été rapportés principalement entre juin et août 2025. Lien
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Étude
Europe, Salmonella spp., aliments et animaux
Une étude conduite dans dix pays européens (2003–2021), impliquant notamment l’Anses, s’est intéressée aux cinq principaux sérovars de Salmonella spp. (Derby, Enteritidis, Infantis, Newport, Typhimurium) détectés chez l’Homme et à leur source probable. Les analyses génomiques de près de 3 500 isolats cliniques humains ou issus de l’environnement, d’animaux ou de l’alimentation, ont permis d’identifier les porcs comme la principale source de S. Typhimurium (63,8 %) et de S. Derby (62,9 %), les poules pondeuses pour S. Enteritidis (68,8 %) et les poulets de chair pour S. Infantis (56,1 %). S. Newport était attribué de manière atypique à des reptiles (28,1 %) et du bétail bovin (25,9 %). Cependant, les outils d’apprentissage automatique utilisés pourraient induire un biais méthodologique. Ils éprouvent en effet des difficultés à classer les souches bovines, dont la diversité génétique est élevée, contrairement aux souches issues des reptiles, plus homogènes. Ainsi, le rôle des bovins dans la transmission de Salmonella Newport pourrait être sous-estimé dans cette étude. Lien
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Étude
États-Unis, Salmonella spp., amandes
Une étude menée en Californie sur 601 lots d’amandes récoltées en 2021 a montré une contamination par Salmonella de 3,0 % des lots, ce qui constitue une hausse par rapport aux données acquises par l’industrie de l’amande en Californie entre 2001 et 2013 (0,60 % à 1,58 % selon les années). Les auteurs excluent un biais méthodologique et expliquent que bien qu’ils aient échantillonné moins de lots que les années précédentes (jusqu’à plus de 2 000 lots), cela ne suffit pas à expliquer l’augmentation observée. Plusieurs souches isolées en 2021 étaient génétiquement similaires à celles retrouvées lors d’épidémies antérieures, suggérant une persistance dans les vergers d’amandiers. Aucune différence statistique n’a été observée entre les 15 variétés analysées. Lien
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Étude
Kazakhstan, parasites, poissons
Au Kazakhstan, la présence de parasites a été recherchée dans 17 espèces de poissons pour un total de 670 individus, importés principalement de Norvège - ce pays ayant exporté environ 42 000 tonnes de poissons vers le Kazakhstan au cours de la période d'étude - et collectés sur les marchés entre 2021 et 2023. La proportion d’échantillons infestés était particulièrement élevée chez le chabot tacheté (Hexagrammos stelleri, 97 %, 34/35), le hareng (96 %, 48/50) le maquereau (92%, 46/50), et le merlan bleu (88 %, 52/59). Les nématodes étaient les parasites les plus fréquemment rencontrés, avec notamment les anisakidés détectés dans les viscères et le muscle. Les autres parasites détectés (cestodes, acanthocéphales) étaient localisés exclusivement dans les viscères. Lien
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Étude
Ukraine, Salmonella spp., aliments et animaux
En Ukraine, les données de la surveillance officielle des aliments, obtenues entre 2012 et 2023 indiquent que les produits les plus fréquemment contaminés par Salmonella sont les produits carnés (0,07 %, 519/747 844) ainsi que les œufs et ovoproduits (0,07 %, 22/386 076). Parmi les isolats de Salmonella issus des aliments et des aliments pour animaux, S. Enteritidis était le plus fréquent (23,1 %), suivi de S. Infantis (6,8 %), S. Typhimurium (4,8 %), S. Livingstone (3,6 %) et S. Virchow (2,4 %). Chez les animaux atteints de salmonellose ou porteurs sains, surveillés dans le cadre de programmes nationaux de contrôles vétérinaires, S. Enteritidis (20,3 %) et S. Typhimurium (14,8 %) étaient les sérovars dominants. La proportion d’échantillons contaminés semblait stable, oscillant entre 0,01 et 0,08 % selon les années pour l’alimentation humaine, avec plus de 70 000 échantillons prélevés par an. Lien
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Bilan
France, Listeria monocytogenes., aliments
Entre 1999 et 2024, 13 000 cas de listériose ont été recensés en France, avec une hausse marquée depuis 2021 (9 cas/million d’habitants contre 4 - 6 avant 2020), à l’instar d’autres pays européens qui connaissent un vieillissement de la population. En effet la listériose touche surtout les personnes âgées : en 2024 l’incidence était de 87 cas/million chez les plus de 90 ans contre 2,3 cas/million chez les moins de 60 ans. Sur la période 2015–2024, près de 700 clusters génomiques ont été identifiés par le CNR, avec une source confirmée pour 16 % d’entre eux, principalement les fromages et produits laitiers (44 %) et les produits de charcuteries (26 %). En 2024, 45 % des cas étaient de sexe féminin contre 54 % en 1999. Depuis plusieurs années, la baisse des cas liés à la grossesse a mis en évidence une prédominance masculine des autres formes de la maladie, qui pourrait trouver plusieurs explications (différence de régime alimentaire ou de réponse immunitaire chez les hommes). Lien
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Étude
Italie, TFA, eaux et boissons
Une étude en Italie s’est intéressée à la contamination des eaux et boissons pour huit PFAS à chaîne très courte, notamment l’acide trifluoroacétique (TFA), dont les principales sources d’émission seraient la dégradation atmosphérique des réfrigérants fluorés et celle de divers produits contenant des PFAS. Sur 172 échantillons analysés, seul le TFA a été détecté. Les eaux italiennes, tous types confondus (surface, souterraine, distribution, embouteillées), présentaient des concentrations comprises entre 0,10 et 2,02 µg/L (moyenne 0,39 µg/L). Parmi les boissons, les vins affichaient des teneurs nettement supérieures (45–407 µg/L, moyenne 131 µg/L), avec plusieurs vins rouges dépassant 300 µg/L. L’étude met en évidence une augmentation du TFA dans les millésimes de 1997 à 2024 et suggère une contamination atmosphérique croissante. A titre comparatif, des échantillons d’eaux destinées à la consommation humaine prélevés en Thaïlande (n=8) ont été analysés. Ils étaient tous en dessous des limites de détection, probablement en raison de méthodes de filtration efficaces. D’après les auteurs, ces résultats soutiennent l’intégration du TFA dans les programmes de surveillance des PFAS. Lien
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Étude
Monde, microplastiques, thons
Une revue systématique a compilé 19 études sur la contamination des thons par les microplastiques (MP). Les niveaux les plus élevés ont été observés dans le golfe du Bengale (42,1 ± 13,6 MP/individu, Thunnus obesus) et en Indonésie (16,9 ± 5,86 MP/individu, Katsuwonus pelamis), contre 0,16–0,27 MP/g en Mer Adriatique (Thunnus thynnus). Les polymères qui semblent dominer sont le polyéthylène et le polypropylène principalement sous forme de fibres et fragments de 0,5–2,5 mm, indiquant qu’ils proviennent probablement de la dégradation de tissus synthétiques ou équipements de pêche. L’étude souligne une hétérogénéité géographique marquée. Lien
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Avis
France, PFAS, chaîne alimentaire et environnement
Dans un avis paru récemment, l’Anses dresse un état des lieux inédit de la contamination par les PFAS en France, mobilisant près de 2 millions de données couvrant 142 substances dans les eaux, les aliments, l’environnement, les matrices biologiques et des produits de consommation courante. En croisant les informations relatives à la toxicité des substances et leur niveau estimé dans les différents compartiments, l’Anses a pu distinguer trois catégories de PFAS pour lesquelles une stratégie différente de surveillance est proposée : surveillance pérenne pour les substances préoccupantes et récurrentes, surveillance exploratoire pour les substances insuffisamment documentées, surveillance localisée pour les substances issues de contaminations locales. Ces propositions sont assorties de recommandations portant notamment sur l’interopérabilité des données, l’amélioration des performances analytiques et la sélection des couples matrices/analytes. Lien
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