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BuSCA n°140 - 18 septembre 2025
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Bonne lecture !
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Étude
Chine, contaminants microbiologiques, produits de la mer
Une étude menée entre avril et septembre 2024 sur 207 plats préparés vendus dans les marchés et supermarchés du Guangdong a révélé un taux de contamination élevé par Vibrio parahaemolyticus (22,7 %). Parmi les échantillons analysés, 30 % (18/60) des plats à base de fruits de mer (mélanges), 21 % (13/63) de ceux à base de crevettes et 19 % (16/84) de ceux à base de poissons étaient contaminés. Le sérotypage des souches de Vibrio a permis d’identifier 131 séquence-type (ST) distincts, dont 69 nouveaux types. En revanche, Salmonella spp. et Listeria monocytogenes n’ont été détectées que dans respectivement 1,5 % et moins de 1 % des 207 échantillons. Lien
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Étude
Portugal, éléments traces métalliques, produits de la mer
Une étude menée au Portugal entre 2022 et 2024 a évalué la présence d’éléments traces métalliques dans sept espèces marines d’intérêt commercial dans l’UE (poissons, mollusques et crustacés), prélevées sur les débarcadères du continent et des Açores. Les résultats révèlent des dépassements fréquents des limites européennes pour le mercure : 25 % des espadons (X. gladius), 17 % des sabres noirs (A. carbo) et 59 % des rascasses (H. dactylopterus) présentaient des concentrations supérieures aux seuils autorisés, fixés à 0,5 et 1,0 mg/kg selon les espèces. A noter que l’étude ne précise pas si l’incertitude de mesure a été retranchée de la valeur quantifiée, conformément au Règlement (CE) 333/2007. Lien Bien qu’aucune limite réglementaire ne soit encore en vigueur pour l’arsenic inorganique dans les produits de la mer, les données recueillies montrent que l’ensemble des crabes (C. pagurus) et des calmars (L. vulgaris) étudiés excédaient les valeurs actuellement en discussion par la commission européenne, soit 0,5 mg/kg pour les crustacés et 0,05 mg/kg pour les céphalopodes. En revanche, aucun dépassement n’a été observé pour le plomb et le cadmium. Lien
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Étude
Europe, résidus de pesticides, denrées d’origine végétale
Dans le cadre du projet européen Horizon 2020, 193 échantillons de produits agricoles ont été échantillonnés au stade de la récolte dans 10 pays, en 2021, afin d’évaluer la présence de 192 résidus de pesticides. Les résultats montrent que 86 % des produits issus de l’agriculture conventionnelle contenaient au moins un résidu de pesticide, contre 40 % pour ceux issus de l’agriculture biologique. Des dépassements des LMR ont été constatés dans 12,2 % des échantillons conventionnels et 5,3 % des échantillons biologiques, avec des cas notables comme en Croatie, où des olives présentaient des teneurs en phosmet jusqu’à 58 fois supérieures à la LMR en vigueur en 2021 (le phosmet est interdit depuis 2022). Parmi les substances interdites, la dieldrine était la plus fréquemment détectée, aussi bien dans les systèmes conventionnels (13,3 %) que biologiques (16,8 %). Enfin, les cultures permanentes (vignobles, oliveraies et vergers) présentaient les niveaux de contamination les plus élevés. Lien
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Étude
Chine, PFAS, viandes et abats
Une étude menée à Guangzhou (Chine) a évalué la contamination par les PFAS dans des échantillons de viandes (bœuf, porc) et foies de porc commercialisés. Les résultats révèlent que 69 % des produits contenaient au moins un PFAS, avec un taux de détection particulièrement élevé pour les abats (93 %). Le foie de porc présentait les concentrations moyennes les plus fortes (6,21 ng/g pour la somme des 16 PFAS étudiés). Parmi les composés détectés, le PFHxS était le plus fréquent (34,3 %), suivi du PFBS (21,1 %) et du PFOA (19,3 %). Cependant, les concentrations les plus élevées étaient principalement attribuables au PFOS et au PFOA, ce dernier affichant une concentration moyenne de 1,46 µg/kg dans les foies de porc, supérieure au seuil réglementaire européen de 0,70 µg/kg.Lien
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Étude
Taiwan, néoformés, café
Une étude a évalué l’impact des procédés de torréfaction et de nouvelles formulations de café (infusé avec de l’alcool, du miel ou du sucre) sur la formation de néoformés. Après torréfaction rapide, avec une montée en température marquée, la concentration en acrylamide dans les grains atteignait 577 ± 57,1 µg/kg, dépassant la teneur de référence de 400 µg/kg proposée par le Règlement (UE) 2017/2158. À l’inverse, une torréfaction lente réduisait cette teneur de 35 % et celle du 5-HMF de 17 %, mais augmentait les niveaux d’alkyfuranes et de furane, probablement en raison d’une dégradation accrue des sucres réducteurs lors d’une torréfaction prolongée. Ces résultats pointent la difficulté de réduire simultanément l’acrylamide et les composés furaniques, puisque leurs mécanismes de formation semblent antagonistes. Par ailleurs, les cafés enrichis en miel ou en sucre présentaient des concentrations plus élevées en 5-HMF et en composés furaniques après torréfaction, dépassant eux aussi le seuil de 400 µg/kg. Lien
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Étude
Alaska, saxitoxines, crabes
Les saxitoxines (STX), produites par des microalgues du genre Alexandrium, sont des neurotoxines responsables d’intoxications paralysantes. Chez les crabes, elles s’accumulent presque exclusivement dans les viscères (ou "chair brune"). Une analyse rétrospective menée en Alaska entre 1992 et 2023 révèle que 56,1 % des viscères de crabes dormeurs (Metacarcinus magister) prélevés dans la région de Kodiak dépassaient la limite réglementaire de 80 µg STX/100 g, un seuil spécifique aux viscères. Certains échantillons atteignaient des concentrations supérieures à 1 000 µg/100 g, justifiant l’éviscération obligatoire imposée depuis 1992 pour les crabes commerciaux de cette zone. Dans le Sud-Est de l’Alaska (Haines), seulement 8,1 % des échantillons excédaient ce seuil, mais les auteurs soulignent la nécessité d’un suivi renforcé dans ces "points chauds" émergents, où les risques de contamination pourraient s’aggraver avec le changement climatique. Lien
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Étude
Monde, éléments traces, bières
Une méta-analyse regroupant 18 études et 2 733 résultats d’analyses publiés entre 2000 et 2025 s’est penchée sur la contamination des bières par les éléments traces métalliques à travers le monde. En Europe, les concentrations moyennes (pondérées) les plus élevées ont été estimées en Roumanie pour l’aluminium (306,6 µg/L), en Belgique pour l’arsenic (7,2 µg/L), en Bulgarie pour le plomb (18,5 µg/L), et en Italie pour le cadmium (6,0 µg/L). Les bières allemandes et autrichiennes affichaient en revanche les teneurs les plus basses, attribuables selon les auteurs à l’efficacité des systèmes de filtration utilisés dans les brasseries. La teneur moyenne en arsenic s’avérait la plus forte aux États-Unis (21,0 µg/L), ce qui pourrait s’expliquer par la présence naturelle de cet élément dans certaines eaux souterraines ainsi que par l’utilisation historique de pesticides à base d’arsenic dans les cultures de houblon. Lien
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