Éditorial

 

Chers lecteurs,

Ce BuSCA estival nous signale plusieurs événements ou études où les matrices végétales et les produits de la mer prédominent. Vous y trouverez également deux avis de l’Anses.

Bonne lecture

 

 

Dangers biologiques

 

Événement

USA et Canada, Salmonella Newport, Oignons crus

Un important épisode d’infections par Salmonella Newport est en cours aux USA  et au Canada. Au 6 août 2020, 640 cas avaient été observés aux USA, dans 43 États, et 239 au Canada, dans sept provinces. Les symptômes sont apparus en juin et juillet et 14 % des malades ont été hospitalisés. L’enquête épidémiologique a permis d’identifier des oignons rouges d’un producteur californien comme la source. Les cas étasuniens et canadiens ont été reliés suite à une analyse génétique (WGS). Lien

Événement

Chine, hépatite A, fruits de mer

Une recrudescence de cas d’hépatite A a été observée au Liaoning, province chinoise à la frontière nord-coréenne, entre janvier et mars 2020 : 1 361 cas ont été observés, contre 700 en 2019, sur la même période. Ces cas ont été attribués à la consommation de fruits de mer crus (palourdes, crevettes, huîtres) suite à une étude cas-témoin (témoins non vaccinés). De tels épisodes ont lieu tous les trois à cinq ans dans cette zone malgré la mise en place, en 2008, de la vaccination au niveau national. Dans les villes côtières de la province, la consommation de fruits de mer crus est importante en hiver. Lien

 

Étude

Interaction bactérie-plante, Salmonella Typhimurium, laitue

Un mécanisme de défense inné protège les végétaux d’une pénétration des bactéries par les stomates. Une étude expérimentale a montré que Salmonella Typhimurium peut le contrer chez la laitue. Salmonella Typhimurium pourrait donc pénétrer à l’intérieur de ce végétal. Lien

Étude

Méthodologie de surveillance, maladies transmissibles par les aliments

Selon l’agence de sécurité sanitaire des aliments britannique (FSA), l’incidence des maladies intestinales transmises par les aliments est, selon les pays, déterminée par trois grands types d’études : études rétrospectives transversales, pyramides de surveillance (extrapolation) et cohortes prospectives. Du fait de cette diversité dans les méthodologies, il est très difficile de comparer les variations des taux d’incidence entre pays ou dans le temps. Lien

 

Dangers biologiques et chimiques 

 

Avis 

Hiérarchisation, dangers chimiques et biologiques

L’Anses a publié le 24 juillet son avis relatif à la hiérarchisation des dangers biologiques et chimiques dans le but d’optimiser la sécurité sanitaire des aliments. Dans une première étape, 35 dangers biologiques et 11 familles de contaminants chimiques ont été identifiés et plusieurs milliers de couples aliment-danger sont apparus comme pertinents. Dans une deuxième étape, des critères de hiérarchisation basés sur la probabilité de survenue du danger et la sévérité des effets néfastes associés ont été définis. Dans une troisième étape, un outil d’agrégation des données et de hiérarchisation multi-dangers et multi-critères a été développé. La méthode a été testée par l’Anses pour un nombre limité de couples aliment-danger. L’Agence recommande le déploiement de la méthode à l’ensemble des dangers et couples identifiés. Lien

Étude

Birmanie, dangers chimiques et biologiques, produits de la mer

Un inventaire des agents pathogènes pour l’Homme et des microdébris anthropiques a été réalisé dans le milieu marin (eau, sédiments et huîtres) des îles Mergui, un archipel birman dont la population croît rapidement et où l’assainissement des eaux usées est inexistant. Les contaminants biologiques ont été recherchés par séquençage à haut débit de l'amplicon du gène de l'ARN ribosomique 16S. Les microdébris ont été recherchés par spectroscopie infrarouge. L’ARN de 44 bactéries pathogènes pour l’Homme ainsi que 47 types de microdébris ont été retrouvés dans le tissu des huîtres. Les microdébris les plus fréquents étaient des polymères, des minéraux, des huiles et des suppléments pour poudre de lait. Lien

 

Dangers chimiques 

 

Événement

Europe (cas) et Vietnam (origine), histamine, filets de thon congelés

La Suède a notifié au RASFF le 24 juillet sept cas d’intoxination histaminique suite à la consommation de filets de thon congelés importés du Vietnam et ayant transité par les Pays-Bas. Ce produit avait également été distribué dans deux autres pays de l’UE, mais pas en France. Il ne s’agit pas du même lot de produit que celui incriminé dans un événement du même type rapporté dans le BuSCA 17. Lien

 

Événement

Royaume-Uni, toxines paralysantes des coquillages, faune benthique

En 2018, une tempête inhabituelle avait drossé sur la côte Est de l’Angleterre des espèces marines inhabituelles. Des chiens les ayant consommées avaient été intoxiqués par des toxines paralysantes (paralytic shellfish poison, PSP). Suite à cet épisode, une campagne de prélèvements de faune des profondeurs (benthique) a été réalisée en mer du Nord, dont des mollusques, crabes, crevettes et oursins. Des toxines ont été détectées dans 61 % des échantillons. Deux profils de toxicité ont été identifiés, l'un dominé par le dcSTX (décarbamoylsaxitoxine) et le second composé principalement de STX (saxitoxine) et de GTX2 (gonyautoxine 2). Les valeurs mesurées dans les espèces consommées par l’Homme sont inférieures aux teneurs maximales autorisées en Europe, mais les résultats interrogent sur les risques de bioaccumulation dans la chaîne trophique. Jusqu’à présent, les travaux relatifs aux PSP avaient principalement porté sur les bivalves. Lien Par ailleurs, une intoxication mortelle par des PSP a eu lieu en juillet en Alaska. Lien

Événement

Royaume-Uni, cucurbitacine, courgette

Au Royaume-Uni, des cas d’intoxication à la cucurbitacine suite à la consommation de courgettes ont été signalés. Lien Les cucurbitacines sont des composés organiques amers présents chez les cucurbitacées, elles entraînent diarrhée, nausées et vomissements. L’originalité de cet événement tient à ce que les courgettes étaient issues de semences du commerce ; il est plus fréquent que de telles intoxications surviennent suite à l’utilisation de semences maison, qui peuvent être altérées par une pollinisation croisée avec des cucurbitacées décoratives non comestibles. Lien Anses

Avis 

France, cadmium, algues

L’Anses a publié le 27 juillet des recommandations pour limiter l’exposition au cadmium via la consommation des algues alimentaires. Riches en polysaccharides, les algues ont tendance à se charger en éléments traces métalliques, tels le cadmium, le plomb ou l’arsenic. La consommation de ces produits est un phénomène en expansion en France et en Europe, en lien notamment avec le développement de la restauration japonaise. En tenant compte de l’apport global en cadmium d’un régime alimentaire usuel, l’Anses propose une teneur maximale en cadmium de 0,35 mg/kg de matière sèche dans les algues alimentaires. Lien

Bilan

France, bilan DGCCRF 2018

La DGCCRF informe sur ses actions dans le domaine des contaminants chimiques. En 2018, 2 168 échantillons ont été analysés. Les contaminants recherchés sont des toxines (mycotoxines, alcaloïdes), des contaminants environnementaux (éléments traces métalliques, nitrates, chlorates…), des substances néoformées (acrylamide…) et des substances issues des emballages. Le taux de non- conformité le plus élevé (6 %) a été observé pour les mycotoxines dans les figues sèches, fruits à coque, raisins secs, arachides et épices. Lien

 

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Ce bulletin est rédigé par l’équipe de veille de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire. Il n’engage pas les membres de la Plateforme.