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BuSCA n°134 - 28 mai 2025
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Éditorial
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Le comité de rédaction du BuSCA vous propose cette quinzaine, une sélection de signaux relatifs à la surveillance de la sécurité sanitaire des aliments et met l’accent sur des bilans européens émanant du réseau d’alerte et de coopération (ACN) ainsi que de l’EFSA. Bonne lecture !
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Évènement
États-Unis, Salmonella Montevideo, concombres
Une épidémie d’infections à Salmonella Montevideo liée à la consommation de concombres cultivés aux États-Unis est survenue dans plusieurs États. Au total 26 cas, dont six hospitalisations, ont été comptabilisés entre le 29 avril et le 22 mai 2025. En réponse, un rappel des produits concernés a été effectué à partir du 25 mai. Lien
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Évènement
États-Unis, Listeria monocytogenes, produits prêts à manger
Aux États-Unis, la FDA et les CDC ont ré-ouvert une enquête sur une épidémie de listériose avec dix cas déclarés entre mars 2023 et septembre 2024, après que des contrôles de routine aient permis l’identification de la souche épidémique dans l’environnement de production d’une usine californienne, en mai 2025. Six cas ont indiqué avoir consommé des produits prêts à manger transformés par cette usine peu avant l’apparition des symptômes (sandwichs et collations à base de protéines). Lien L’entreprise incriminée a annoncé le 10 mai 2025 le rappel de plusieurs de ses produits prêts à manger. Lien
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Étude
Suisse, Campylobacter, viandes de poulet
Entre mai et août 2024, une étude a estimé la prévalence de Campylobacter dans la viande de poulet d’origine locale ou importée, vendue au détail en Suisse. Les résultats ont montré une prévalence significativement plus élevée dans les échantillons réfrigérés (62 %, 146/236) par rapport à la viande marinée (40 %, 20/50) ou congelée (11 %, 7/64). La prévalence tendait à être plus élevée dans la viande provenant d’élevages en plein air (77 %, 17/22) ou de l’agriculture biologique (72 %, 36/50) que dans celles issues d’élevages conventionnels (38 %, 48/125). Le seuil de 100 UFC/g a été dépassé dans 3,7 % (11/300) des échantillons de poulet réfrigéré ou congelé, avec un maximum de 700 UFC/g dans un échantillon de poulet réfrigéré. L’analyse génomique des isolats a mis en évidence des relations clonales avec des isolats humains de cas cliniques. Lien
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Étude
Indonésie, Anisakis spp., poissons marins
Une étude a estimé à 32,63 % (25,44 - 40,73%) la prévalence moyenne d’infestation par Anisakis des poissons marins en Indonésie, en s’appuyant sur un corpus de 65 publications scientifiques parues majoritairement entre 2006 et 2024. Aucune différence significative n’a été retrouvée entre les 11 espèces étudiées (dont le maquereau et le thon), entre les différentes zones de prélèvements, ou entre les spécimens sauvages et d’aquaculture. Lien En 2023, environ 6 % du volume total des captures de l’UE ont été effectuées dans l’Océan Indien, le thon étant l’espèce la plus fréquemment pêchée. Lien
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Dangers biologiques et chimiques
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Bilan
Europe, réseaux d’alertes
En Europe, le réseau d’alerte et de coopération (ACN) vise à renforcer le partage d’information entre les États membres autour des contrôles officiels de la chaîne agroalimentaire. Il fédère six réseaux, dont le système d'alerte rapide pour l'alimentation humaine et animale (RASFF) et le réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire (FFN). En 2024, 9 460 notifications ont été enregistrées dont une majorité qui concernait les fruits et légumes (16 %), les produits carnés (10 %) et les fruits à coques (7 %). Le bilan met en avant des couples contaminants-matrices connus (résidus de pesticides dans les fruits et légumes, aflatoxines dans les fruits à coque, salmonelles dans la viande) mais aussi des contaminants plus émergents, par exemple 6 % des notifications pour les graisses et huiles portaient sur les hydrocarbures d’huiles minérales (MOH). L’alimentation animale représentait 5 % des notifications totales avec comme problématique principale la contamination par des salmonelles ou des entérobactéries. Enfin, 3 % des notifications relevaient du domaine des matériaux au contact des aliments avec près de la moitié de ces alertes associées à des problématiques de migration avérée (formaldéhyde, phtalates, amines aromatiques primaires). Lien
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Étude
Italie, acrylamide, chips de pommes de terre
Dans une étude conduite en Italie, trois des cinq marques de chips de pommes de terre analysées dépassaient la teneur de référence en acrylamide établie à 750 µg/kg (Règlement (UE) 2017/2158), avec des concentrations moyennes comprises entre 1 000,2 µg/kg et 2 013,6 µg/kg. Deux marques présentaient des concentrations moyennes plus faibles, s’élevant à 459,6 et 613,2 µg/kg. Les échantillons (n = 50) ont été prélevés au stade de la distribution, aussi il n’a pas été possible de relier les concentrations observées à la teneur en amidon initiale des pommes de terre ainsi qu’au type d’huile et aux procédés de cuisson utilisés, qui sont les principaux facteurs impactant la formation d’acrylamide. Lien
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Étude
Turquie, ochratoxine A et aflatoxines, graines de sésame et poudres de noix de coco
Dans une étude en Turquie, les concentrations en ochratoxine A (OTA) et en aflatoxines (AFB1, AFB2, AFG1, AFG2) ont été mesurées dans des échantillons de graines de sésame (n = 65) et poudres de noix de coco (n = 70), prélevés au stade de la distribution entre 2023 et 2024. Près de la moitié des échantillons étaient commercialisés en vrac. Parmi les échantillons de graines de sésame, 28 % étaient contaminées par des aflatoxines avec des concentrations en aflatoxines totales comprises entre 0,546 et 8,065 µg/kg. Les teneurs maximales établies par l’UE pour la somme des aflatoxines (4,0 µg/kg) ou l’AFB1 (2,0 µg/kg) étaient dépassées dans 22 % et 9 % des échantillons, respectivement. Dans les poudres de noix coco, pour lesquelles ces mycotoxines ne sont pas réglementées en Europe, la concentration médiane en AFB1 était de 0,041 µg/kg avec un maximum observé de 80,147 µg/kg dans un échantillon. L'OTA était présente dans seulement deux échantillons de graines de sésame et absente des poudres de noix de coco. Lien
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Étude
Chine, mycotoxines, alimentation animale
En Chine, 23 003 échantillons d’aliments pour animaux (matières premières et aliments composés) ont été collectés entre 2021 et 2024 afin d’évaluer leur contamination en aflatoxine B1 (AFB1), déoxynivalénol (DON) et zéaralénone (ZEA). Selon les catégories d’aliments testées, l’AFB1 a été détectée dans 20 à 100 %, le DON dans 33 à 100 % et la ZEA dans 85 à 100 % des échantillons, avec des niveaux moyens allant de 1,2 à 728,7 µg/kg pour l’AFB1, 106 à 8 634,8 µg/kg pour le DON et 18,1 à 3 341,6 µg/kg pour la ZEA. Les concentrations médianes les plus élevées ont concerné pour l’AFB1 le son de blé (770 µg/kg), pour le DON le son de maïs (9 762µg/kg) et pour la ZEA la farine de gluten de maïs (2 566 µg/kg). Des dépassements des normes de sécurité chinoises ont été relevées dans 7,9 % des échantillons testés pour l’AFB1 (936/11 826), 2,4 % de ceux testés pour le DON (351/14 812) et 13,6 % de ceux testés pour la ZEA (1 196/8 794), ces normes étant égales ou supérieures aux limites établies en Europe (Directive 2002/32/CE et Recommandation 2006/576/CE modifiées). Lien
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Étude
Monde, mercure, produits avicoles
Une revue systématique des niveaux de mercure (Hg) et de méthylmercure (MeHg) dans les produits avicoles a identifié 30 publications pertinentes, parues entre 2013 et 2024. Les études ciblaient cinq espèces de volailles (poulets principalement puis canards, dindes, oies, cailles) et la plupart rapportait des concentrations dans les œufs, le foie ou la viande. Les concentrations moyennes en mercure totale les plus élevées ont été observées au Bangladesh (3,32 mg/kg) et en Inde (2,70 mg/kg) pour la viande, en Inde (1,77 mg/kg) et en Arabie Saoudite (1,32 mg/kg) pour le foie. Dans les œufs, une étude en Colombie rapportait une concentration moyenne particulièrement élevée (10,55 mg/kg), qui peut s’expliquer par la proximité de l’élevage avec un site minier. Lien La Chine a fixé une limite réglementaire de 0,05 mg/kg pour le mercure dans les œufs et la viande de volaille. A noter que l’UE n’a pas établi de seuil pour le mercure dans ces produits. Lien
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Avis
Europe, perchlorate, exposition alimentaire
La présence de perchlorate dans les aliments résulte essentiellement d’activités anthropiques. Il est ainsi utilisé par diverses industries (explosifs, écrans LCD, lubrifiants, colorants etc.), peut être produit lors de la dégradation de substances chlorées utilisées pour la désinfection de l’eau et entre dans la formulation de certains engrais. Le perchlorate inhibe l’absorption d’iode par la thyroïde, pouvant entraîner une hypothyroïdie. A la suite d’une évolution méthodologique, l’EFSA a récemment réévalué la dose journalière tolérable (DJT) à 1,4 µg/kg poids corporel/jour (pc/j) (versus 0,3 µg/kg pc/j depuis 2014). Sur la base de cette nouvelle valeur, l’EFSA a conclu que les expositions alimentaires chroniques et à court terme (inférieures à 2 semaines) au perchlorate étaient inférieures à la DJT pour tous les groupes d'âge, y compris les femmes enceintes, à l'exception de la limite supérieure au 95e percentile d’exposition pour les nourrissons. Lien
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Bilan
Europe, résidus de pesticides, aliments
L’EFSA a publié le rapport annuel de la surveillance des résidus de pesticides pour 2023. Dans le cadre de la surveillance programmée propre à chaque État membre, 132 793 échantillons ont été analysés parmi lesquels 58 % étaient exempts de résidus quantifiables et 3 % dépassaient les LMR européennes. Près de 91 % des échantillons analysés étaient des produits bruts parmi lesquels les plus fréquemment associés à des non-conformités étaient le raisin (20 %), les graines de cumin (13 %), les fruits du dragon (12 %) et les piments (11 %). Dans le cadre des contrôles pluriannuels coordonnés par l’UE, 12 matrices alimentaires sont échantillonnées en alternance sur un cycle de trois ans afin de dégager des tendances. En 2023, 13 246 échantillons ont été analysés : 70 % présentaient des concentrations inférieures aux limites de quantification et 2 % dépassaient les LMR. Ce chiffre est plus élevé qu’en 2017 pour les mêmes produits (1,7 %), notamment en raison d’un nombre accru de dépassements associés aux haricots secs (7 % en 2023 contre 2% en 2017). Lien Un outil interactif facilite la consultation des résultats. Lien
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