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BuSCA n°138 - 24 juillet 2025
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous propose un aperçu des actualités marquantes des deux dernières semaines dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments. Cette édition met notamment en avant un avis de l'Anses sur les espèces de poissons à risque de ciguatera aux Antilles.
Par ailleurs le comité éditorial fait une pause estivale et reviendra début septembre. Bonne lecture !
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Évènement
États-Unis, Salmonella Enteritidis, oeufs
Aux États-Unis, une épidémie à Salmonella Enteritidis touchant dix États a été associée à la consommation d'œufs bruns, certains provenant d’élevages conventionnels « plein air » et d’autres issus de l’agriculture biologique, distribués sous 24 marques par une entreprise californienne. L’épidémie a touché 134 personnes entre février et juin 2025, entraînant 38 hospitalisations et un décès. Des analyses génétiques ont permis de confirmer la présence de la souche épidémique au sein des bâtiments d’élevage de l’entreprise. Les œufs ont fait l’objet d’un rappel et ont désormais dépassé leur date de péremption. Lien
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Étude
Europe, Yersinia enterocolitica, fromages de chèvre au lait cru
Une étude rend compte d’un important foyer de yersiniose entérique survenu en France entre janvier et août 2024, lié à la consommation de fromages de chèvre au lait cru produits localement. Pendant cette période, 175 cas d'infection à Yersinia enterocolitica biosérotype 2/O:9 ont été confirmés, dont 42 % dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. La souche épidémiologique a été retrouvée dans des échantillons de fromages du fabricant impliqué, ainsi que dans des échantillons environnementaux d'une ferme représentant 65 % de l’approvisionnement en lait du fabricant. Distribués dans 29 pays, ces fromages ont causé sept cas supplémentaires en Belgique (5), au Luxembourg (1) et en Norvège (1), identifiés grâce au système de partage d'informations « Epipulse ». Lien
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Étude
États-Unis, Salmonella spp., produits de la mer
Une étude menée conjointement par la FDA et le CDC a comparé les différentes épidémies de salmonellose liées à la consommation de produits de la mer (à l'exception des mollusques bivalves crus) survenues aux États-Unis entre 2012 et 2021. Ces produits ont été confirmés ou suspectés comme source pour neuf foyers, totalisant 721 cas et 104 hospitalisations. Le thon, en particulier, a été identifié comme l'aliment en cause dans sept de ces épidémies, impliquant le plus fréquemment le sérotype Paratyphi (n=3). Les autres sérotypes impliquées étaient Bareilly, Nchanga, Weltvreden, Newport, Postdam et Thompson. La plupart des produits provenaient d'Asie du Sud-Est. Les inspections des entreprises suspectées ont mis en évidence diverses lacunes en matière d'hygiène probablement à l’origine des contaminations, notamment concernant la qualité de l'eau utilisée pour le nettoyage et celle de la glace employée pour la réfrigération. Lien
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Étude
Italie, éléments-traces et microplastiques, miels
Une étude menée sur 28 miels italiens produits en 2023, rapporte leurs concentrations en éléments-traces et en microplastiques (MP). Tous les miels contenaient des MP, avec une moyenne de 62 MP/kg, et 3 à 47 % de ces particules mesuraient moins de 130 µm, ce qui pourrait potentiellement leur permettre de traverser l’épithélium intestinal. Les deux types de microplastiques identifiés pourraient provenir des filtres utilisés lors de la production (nylon) ou des couvercles des pots de miel (polyéthylène basse densité). Concernant les éléments-traces, des variations géographiques ont été observées : les miels produits près des zones côtières industrialisées présentaient des niveaux plus élevés de plomb, avec trois échantillons des Abruzzes dépassant la limite réglementaire européenne de 0,100 mg/kg. Par ailleurs, les miels produits près de l’Etna étaient plus contaminés en mercure, probablement en raison des émissions volcaniques. Lien
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Étude
Allemagne, microplastiques, produits de la mer
Une étude en Allemagne sur 130 produits de la mer, frais et transformés, provenant d’Europe, Asie, Amérique et Afrique, révèle que 94 % des échantillons contiennent des microplastiques, avec des concentrations atteignant jusqu'à 183 MP/g (médiane : 0,9 MP/g). Les poissons en conserve affichaient les niveaux les plus élevés, en particulier les sardines (39 MP/g). Environ 97 % des microplastiques détectés mesuraient moins de 150 µm et les polymères prédominants étaient le polypropylène, le polyéthylène téréphtalate et le polystyrène. En Allemagne, l'ingestion médiane annuelle de microplastiques provenant de produits de la mer a été estimée par les auteurs à 16 500 particules par personne. Les premiers contributeurs de microplastiques en terme de masse étaient les poissons en conserve, tandis que les mollusques et crustacés contribuaient majoritairement à l’apport de microplastiques de petite taille (5 - 10 µm). Lien
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Étude
Pologne, fluorure, thés noirs
Dans une étude en Pologne, les concentrations en fluorure ont été mesurées dans 121 échantillons de thé noir infusés en provenance d’Asie centrale (n=81), d’Afrique (n=16) ou d’Asie de l’Est (n=14) ou d’origine indéterminée (n=10). La concentration moyenne en fluorure était significativement plus élevée dans les infusions de thés en sachets (0,74 mg/L) en comparaison des infusions de thés vendus en vrac (0,31 mg/L). Les auteurs avancent deux hypothèses : l’extraction de fluorure au cours de l’infusion serait plus efficace pour les sachets en raison de la fragmentation plus importante des feuilles de thé susceptible d’offrir une plus grande surface de contact. D’autre part, les feuilles de thé de moindre qualité, avec potentiellement plus de fluorure, seraient souvent utilisées pour les sachets de thé, tandis que les feuilles entières de meilleure qualité seraient utilisées pour les thés en vrac. Par ailleurs, les thés provenant d’Afrique (0,89 mg/L) affichaient en moyenne deux fois plus de fluorure que ceux d’Asie centrale (0,40 mg/L) ou de l’Est (0,32 mg/L). Lien
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Étude
Europe, résidus de pesticides, denrées alimentaires d’origine végétale
Dans le cadre du projet européen H2020 SPRINT, 192 résidus de pesticides ont été analysés dans des produits agricoles issus de l’agriculture conventionnelle (98) ou biologique (95), collectés en 2021 dans 10 États membres. Parmi les produits « conventionnels », 86 % contenaient au moins un résidu de pesticide et 71 % en présentaient plusieurs, contre respectivement 40 % et 14 % pour les produits « biologiques », avec des concentrations généralement plus faibles dans ces derniers. Au total, 78 substances ont été détectées, dont 78 % et 64 % étaient des pesticides autorisés dans l'UE pour les produits « conventionnels » et « biologiques », respectivement. Des dépassements des LMR ont été observés dans 11 échantillons de produits « conventionnel » et cinq échantillons de produits « biologiques », principalement liés à des substances interdites, dont certaines comme le lindane détecté dans des échantillons d’origine tchèque, le sont depuis plus de 30 ans. Lien
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Étude
Égypte, résidus de pesticides, fraises
En 2024, les fraises en provenance d’Égypte ont représenté 1 244 tonnes de marchandises contrôlées dans les postes de contrôle frontaliers français (source : DGAL). Une étude a examiné la contamination des fraises égyptiennes par des résidus de pesticides, en analysant 5 104 échantillons de fraises collectés au stade de la distribution entre 2021 et 2024. Au cours de ces quatre années, la proportion d'échantillons non contaminés a diminué, passant de 34 % à 24 %, tandis que celle dépassant les LMR européennes a augmenté, passant de 2,4 % à 6,8 %. Le pourcentage d'échantillons contenant plusieurs résidus de pesticides a également augmenté, atteignant 91 % en 2024 contre 62 % en 2021. Les résidus de pesticides les plus fréquemment détectés en 2024 étaient l'azoxystrobine, le boscalid, le difénoconazole et l'acétamipride. Lien
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Étude
Égypte, résidus de pesticides, goyaves
Une étude menée en Égypte a analysé les concentrations de pesticides dans 574 échantillons de goyaves collectés entre 2021 et 2023. Les résultats montrent que 76,1 % des échantillons contenaient des résidus de pesticides, avec 31,2 % dépassant les LMR fixées par l'UE ou le Codex Alimentarius, principalement en raison de la présence de pesticides interdits. Parmi les substances les plus fréquemment détectées figuraient 11 pesticides non enregistrés en Égypte pour la culture de la goyave. Certaines substances correspondaient à des insecticides organophosphorés (chlorpyrifos, diméthoate) et des pyréthrinoïdes (comme la cyfluthrine) non autorisés dans l'UE. Lien
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Avis
Guadeloupe et Martinique, ciguatoxines, poissons
En Guadeloupe, un arrêté préfectoral datant de 2002 (n° 2002/1249/PREF/SGAR/MAP) encadre la vente de 15 espèces de poissons afin de réduire les risques de ciguatera, une intoxication due aux ciguatoxines produites par des microalgues notamment du genre Gambierdiscus. L'Anses a été saisie afin d’identifier les espèces de poissons les plus souvent impliquées dans les cas de ciguatera aux Antilles pour mettre à jour si besoin l'arrêté. Grâce à de nouvelles analyses ADN, 22 espèces de poissons impliquées dans des cas de ciguatera dans les Antilles françaises (2001 - 2021) ont été identifiées, et une revue de la littérature a permis d'identifier 45 espèces supplémentaires à risque. Une liste commune de 67 espèces a ainsi été établie pour la Guadeloupe et la Martinique. Par ailleurs, l'Anses recommande désormais de ne plus se fonder sur des critères géographiques ou le poids des poissons pour évaluer le risque de ciguatera, contrairement à ce que prévoyait l'arrêté de 2002. En Martinique, où aucun arrêté préfectoral n'existe, un dispositif de toxicovigilance devrait être mis en place en 2025. Lien
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